28 décembre 2008

Argentine (Los Antiguos, Parc Perito Moreno)

Nous avons campé à Bahia Jara, juste avant Chile Chico, jusqu’au 23 décembre, et le lendemain (le mercredi 24 décembre), nous nous sommes arrêtés à Chile Chico pour relever nos courriels et faire le plein d’essence avant de passer en Argentine. En cette veille de Noël, le passage de la frontière était un peu plus long (quarante minutes) mais contrairement à ce que l’on nous avait dit, il n’y a eu aucun contrôle phytosanitaire (fruits, légumes, viande et produits laitiers). Marina, du bureau touristique de Los Antiguos (tout près de la frontière argentine) nous a donné plusieurs bons tuyaux et nous avons donc décidé d’entreprendre le Grande Circuito Camarco Noroueste, aussi appelé “Camino del Monte Zeballos” suite à ses recommandations. Nous avons campé sur la plage, et bien sûr, nous avons célébré le réveillon avec un bon steak (nous nous ennuyons un peu de la dinde traditionnelle et des tourtières) et un bon vin. Le lendemain matin (Noël), nous avons décidé d’entreprendre le fameux circuit sur des chemins qu’on annonce comme étant “intransitables” (sans doute que les fermiers n’enlèvent pas leurs pancartes après l’hiver, ou peut-être qu’ils ne veulent pas que les gens utilisent leur route). Notre véhicule a bien assuré, même si certains passages étaient un peu difficiles. Les paysages étaient tout simplement superbes! Ce chemin est le plus élevé de la province de Santa Cruz, et il permet d’apprécier les montagnes andines, les formations géologiques bizarres, les lagunes aux eaux d’un vert intense, et bien sûr quelques glaciers. Nous nous sommes rendus jusqu’au Lago Posadas, mais malheureusement, il n’y avait aucun chemin d’accès pour le véhicule nous permettant de camper au bord du lac. Nous avons continué vers la Péninsule, mais nous avons emprunté une piste terrible et la pauvre Westfalia n’a pu monter la pente trop raide et trop sablonneuse. Nous avons reculé jusqu’à une grosse pierre que nous n’avions d’abord pas vue et qui aurait pu déchirer le dessous du véhicule. Par une chance incroyable (nous n’avions rencontré qu’un véhicule durant toute la journée), un camion est venu aussitôt nous porter secours (3 jeunes hommes qui ont enlevé la pierre et qui avaient une pelle pour nous déprendre). Finalement, nous sommes arrivés au bout du chemin, et nous avons campé entre les lacs Posadas et Furioso, derrière les arbres pour nous abriter du vent. Si c’était à refaire, nous aurions probablement pris la route 41, juste après l’estancia Sol de Mayo, mais nous voulions voir les fameux lacs de glaciers… La route après la bifurcation pour la route 41 est vraiment difficile, peu recommandable pour les véhicules à deux roues motrices, et les lacs sont beaux, mais il y a tellement de vent ici que l’on ne sort pas dehors longtemps! Vendredi matin (26 décembre) nous avons rencontré un Français au volant d’un fameux Toyota 4X4 “fourgon”, un ancien diplomate au Paraguay qui a vécu longtemps en Afrique, Joël Fessaguet. Nous avons échangé un peu avec lui, et nous avons ensuite poursuivi notre route vers Cueva de Los Manos. Notre véhicule nous cause des ennuis, et la consommation d’essence au plein (60 litres) est maintenant de 300 kilomètres, alors que nous pouvions auparavant faire 400 kilomètres sur un plein d’essence. Et ici, sur ces routes de terre aux paysages désertiques, les stations-service se font rares… Nous espérons pouvoir faire changer le filtre à air à Buenos Aires, et en attendant, gardons les doigts croisés! Nous avions demandé au bureau touristique de Los Antiguos de vérifier les prix d’entrée pour le site archéologique Cueva de Los Manos, et après avoir téléphoné, on nous avait confirmé que le prix pour les étrangers était de 15 pesos, alors qu'il était de 7 pesos pour les locaux. Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, il fallait payer chacun 50 pesos. Comme nous avons vu souvent des graffitis préhistoriques depuis le début du voyage, nous avons décidé de ne pas encourager cette pratique (ils pourraient au moins donner la bonne information aux bureaux touristiques) et de plus, cette tarification différente pour les étrangers nous dérange, car nous ne sommes pas en Inde après tout… Oui, nous avons fait un détour de 100 kilomètres, mais cela nous a permis d’admirer un superbe canyon! Nous sommes ensuite repartis vers le parc Perito Moreno en fin d’après-midi, et le véhicule a avalé deux cents autres kilomètres de route de terre, avec des vents de côté et de face très violents. Nous avons très hâte d’en avoir fini avec ces routes de poussière, et nous espérons aussi que nous ne manquerons pas de carburant… Le samedi 27 décembre, malgré le grésil et les bourrasques de vent, nous sommes allés faire une petite promenade autour du lac Burmeister avec Joël (nous étions heureux lorsque nous avons constaté sa présence en arrivant au parc), et nous avons apprécié les paysages sauvages. Nous avons pu observer des cygnes à col noir, des flamencos, des oies et des canards sauvages, ainsi que des guanacos. Nous avions pensé rester ici au moins trois jours, mais avec le vent et le froid (3 degrés le jour)… Dimanche matin, comme il y avait beaucoup de neige sur les sommets et que le vent était encore très violent, nous avons décidé de partir vers Gobernador Gregores pour refaire le plein d’essence (environ 220 kilomètres), puisque nous n’avions pas tellement le goût de marcher par cette température. Lorsque nous sommes arrivés au village, pas de chance, la station-service n’avait que du diésel, et ils nous ont dit qu’ils attendaient une livraison pour lundi. Nous sommes allés au camping municipal, mais comme l’endroit semblait plutôt délabré, nous avons décidé de nous installer à la station-service, ce qui nous n’avions pas fait depuis des mois. Nous en avons profité pour faire la rotation des pneus, et nous nous sommes rendus compte que le gros ressort qui entoure l'amortisseur arrière droit était cassé. Nous savions qu’il fallait changer les amortisseurs, mais le ressort en plus, c’est vraiment le comble ! Que voulez-vous, avec les routes éprouvantes que nous franchissons, j’imagine qu’il fallait s’y attendre. Comme il n’y a pas de garage qui peut effectuer le travail dans les environs, nous essaierons de nous rendre jusqu’à Punta Arenas au Chili, qui compte une zone franche (plus de marchandises et de pièces mécaniques, habituellement). Nous avons été un peu surpris de constater que même dans les cafés Internet, on double le prix pour les étrangers. Nous avions l’habitude pour les parcs nationaux et l’essence… Mais heureusement, je crois que cette pratique n’est courante que dans le Sud de l’Argentine ! Ce matin (lundi le 29 décembre), nous attendons encore la livraison d'essence pour pouvoir continuer notre route. Finalement nous passons notre journée à attendre, alors j'imagine que nous coucherons encore ici ce soir... Les vents ont secoué notre véhicule toute la nuit passée , mais il n'y a que très peu de traffic ici. Joyeuses fêtes à la famille et aux amis, vous nous manquez tous beaucoup!

24 décembre 2008

La Carretera Austral au Chili!

Vendredi le 12 décembre, nous avons jasé jusqu’à une heure trente du matin avec Donna et Motti, et nous avons campé sur leur terrain. Nous avons beaucoup aimé les rencontrer… Le lendemain matin, nous nous sommes rendus à Esquel et nous avons décidé de continuer jusqu’au Parc Los Alerces. Il s’agit certainement d’un des plus beaux parcs de l’Argentine! Des miradors splendides, de superbes cascades, des lacs de couleur turquoise et vert profond… Il y a plusieurs campings gratuits tout le long du lac Futalaufquen (13 je crois), et les paysages sont tout simplement splendides. Dimanche matin, nous sommes allés explorer une cascade d’une trentaine de mètres de hauteur tout près de l’endroit où nous étions campés. Durant la journée, un trentaine d’Argentins sont venus profiter de la plage où nous étions, mais ils sont tous repartis en début de soirée. Certains ont même fait griller un cochon sur le feu, au son de la musique. Ils appellent cela faire un asado, un peu dans le style de nos barbecues! Lundi matin, nous avons parcouru le parc en voiture (100 km. aller-retour), et nous nous sommes levés tôt pour faire le sentier qui part de la passerelle du Lago Verde en passant par le Quai de Chucao, pour revenir au Lago Menendez. Nous avons aussi fait le mirador du Lago Verde, qui offre des vues magnifiques sur le lac, les glaciers et les montagnes environnantes. Vraiment, des paysages enchanteurs: un parc magnifique, avec de nombreuses plages, plusieurs cascades, des lacs bleus et verts et des forêts d’arbres centenaires et même millénaires! Mardi le 16 décembre, nous sommes entrés à Trevellin et nous nous sommes arrêtés à un café Internet pour relever nos courriels. Comme nous sommes très près de la frontière et qu’il n’est pas permis de franchir les douanes avec de la nourriture, nous avons seulement acheté des steaks de surlonge pour le souper afin de profiter de la délicieuse viande argentine avant de passer au Chili. Nous avons visité les chutes Nant Y Fall (12 pesos), et nous nous sommes arrêtés au camping Puerto Los Cipres pour la soirée. Deux Ecossais à bicyclette (Christie et Ben) sont venus nous joindre juste avant le souper. Le lendemain matin (mercredi 17 décembre), sur la route vers la frontière, nous avons aperçu une magnifique rivière où nous aurions pu nous installer pour camper (cela nous aurait permis d’économiser les 10 dollars que nous avons déboursés pour stationner au camping Puerto Los Cipres, un camping assez ordinaire). Le passage de la frontière s’est fait très rapidement. Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Ventisquadore Yelcho (sur la route de Chaiten, un village qui a glissé dans l’océan suite à l’éruption volcanique en mai 2008), un glacier entouré de superbes chutes. Malheureusement, nous avons fait le sentier sous la pluie, et nous sommes revenus complètement trempés au bout de deux heures! Jusqu’ici, la route “Carretera Austral” n’est pas si mal, il s’agit d’une route de pierres (ripio) mais les paysages sont superbes. Cascades, lacs, fjords, glaciers, montagnes… Jeudi matin (18 décembre), nous nous sommes arrêtés à la Junta (pas de guichet automatique, mais ils changent l’argent américain à la seule station-service du village). Pas tellement de chance non plus avec le marché, mais j’ai trouvé des saucisses allemandes et une sorte de pain rond, plat et dur! Pierre et moi nous nous demandons ce que les gens mangent ici, il ne semble pas y avoir de fruits et de légumes (sauf des prunes pourries!). La route est fermée de 10 heures à 14 heures tous les jours jusqu’à ce que les travaux soient finis de La Junta à Coyhaique. Nous nous sommes rendus au parc national Queulat lorsque nous avons enfin pu repartir, et nous avons visité le secteur Angostura. Nous avons campé sur le bord de la mer à Puyuhaipu, un petit village fort joli fondé par des Tchéquoslovaques et des Allemands il y a 70 ans environ. Vendredi matin (19 décembre), nous avons atteint la deuxième entrée du parc Queulat pour voir le Ventisquadore Colgante (glacier bleu). Ce glacier et les nombreuses chutes qui l’entourent sont tout simplement spectaculaires. Une énorme chute s’écoule aussi du glacier, sans doute à cause de la fonte des neiges? Nous nous sommes ensuite rendus au secteur Portuluezo (au sud du parc) et nous nous sommes arrêtés pour voir la chute Padre Garcia. Nous avons décidé de nous installer au bord d’un ruisseau pour camper, juste avant Villa Amengua… Samedi matin, nous avons continué vers Coyhaique, sous la pluie battante. Nous nous sommes arrêtés un peu avant, à la Cascade de la Vierge, et Pierre en a profité pour purger une autre fois le filtre à essence (le véhicule avance à un rythme saccadé en montant les côtes, encore!) Malheureusement, comme l’autre fois au garage lorsque nous avions fait changer le filtre à essence, le véhicule n’a plus voulu repartir et nous avons finalement drainé la batterie… Nous avons dû enlever mon siège pour accéder au compartiment de la batterie, nous l’avons nettoyé (elle était couverte de terre!) et comme nous avions des câbles pour nous faire recharger, nous avons demandé au premier automobiliste de nous “booster”. Nous nous sommes ensuite dirigés vers Coyhaique, où nous avons enfin pu sortir de l’argent chilien et nous procurer des denrées alimentaires! Le centre touristique étant fermé le samedi, nous avons essayé de nous procurer des renseignements sur la façon de nous rendre à la lagune San Rafael auprès des commerçants du coin. Malheureusement, la route de terre pour s’y rendre n’est pas encore terminée, alors il reste l’avion et le bateau, mais le coût est un minimum de 500$ par personne. Nous avons décidé de ne pas poursuivre, mais nous aimerions voir une autre attraction, Capilla de Marmol, non loin de Puerto Tranquillo. Espérons que ce sera plus facile…. Après Coyhaique, notre prochaine destination fut le trajet des Six Lagunes. Nous espérions camper au bord de l’eau, mais dans le Sud du Chili, ce n’est pas évident, avec les clôtures qui bloquent l’accès partout… Nous avons cependant trouvé un endroit fantastique au bord du lac Elizalde. Oui, nous étions le long de la route au bord d’un précipice, mais la vue sur le lac, les montagnes et les glaciers était absolument incroyable. Malheureusement, le vent était tout aussi incroyable, et le véhicule a tremblé toute la nuit sous les énormes bourrasques. Ce matin (dimanche le 21 décembre) il pleut encore (cinquième journée de pluie), alors il faut croire que c’est la norme ici sur la Carretera Australe! Nous passons Cuesta El Diablo, et nous nous dirigeons vers Bahia Murta, où nous arrivons en fin de journée. Il pleut toujours… Nous campons au bord du Lago General Carrera. Lundi matin, nous décidons de faire le tour du lac (le deuxième plus grand lac de l’Amérique du Sud) plutôt que de prendre le traversier pour Chile Chico. Mais nous nous arrêtons avant à Puerto Tranquillo, un petit village tout près de la Cathédrale de Marbre, sur le lac… Comme nous arrivons, trois Hollandais s’appêtent à partir en “lancha”, une sorte de chaloupe pour visiter les Cavernes de Marbre. Il y a beaucoup de vent, le lac est agité et les vagues sont hautes… Le coût est de 60$ pour la chaloupe et le navigateur, alors nous sautons sur l’occasion, malgré la température un peu moins clémente. Le pêcheur nous amène à l’intérieur des cavernes, et il y a juste assez d’espace pour que la chaloupe puisse glisser, alors il n’est pas question que nous nous tenions debout! Vraiment, nous sommes éblouis par toutes ces beautés de la nature! Je prends une centaine de photos, mais une photographie ne peut pas rendre la magie des lieux… Le soleil réapparaît juste au moment où nous entrons dans les grottes, nous sommes vraiment chanceux! Nous essayons d’acheter du lait et du pain au village. Nous faisons trois petits marchés, mais sans succès. Nous poursuivons ensuite vers El Maiten pour faire le tour du lac, et à ce moment, nous découvrons que cette partie de la route est la plus belle de tout le voyage. Le lac est d’un turquoise intense, mais il devient bleu roi à d’autres endroits, et les montagnes aux sommets enneigés en toile de fond ajoutent encore à la beauté de l’ensemble. Nous nous rendons jusqu’au camping Bahia Jara, à 17 kilomètres de Chile Chico, et nous nous installons pour deux jours. Nous en profitons pour laver les tapis, les vêtements… Mercredi matin, le 24 décembre, nous repartons pour Chile Chico. Le miradro Cerro Banderas, juste avant Chile Chico, vaut vraiment le déplacement!

11 décembre 2008

Argentine (El Bolson)

Mercredi le 9 décembre, nous sommes arrivés à Bariloche, la Suisse de l'Amérique du Sud, avec ses montagnes, ses lacs d'un bleu profond, ses chalets de bois rond, et bien sûr, les magasins de chocolat partout! Après avoir parcouru la ville, nous nous sommes dirigés vers Colonia Suiza et Circuit Chico (60 km) et nous avons apprécié les paysages. En passant à Cerro Cathedral, nous avons dû nous arrêter, car l'eau dans le carburant empêche le véhicule de grimper, alors nous devons purger le filtre à essence... C'est la troisième fois, alors espérons que cette fois-ci, cela réglera le problème. L'essence avec de l'eau fut achetée à Puerto Montt, ou peut-être à Chiloe... Puis nous avons filé vers le lac Mascardi, où nous n'avons pu résister à nous arrêter pour camper, tellement l'endroit fait penser aux lacs de Banff en Alberta! Mercredi matin, nous nous sommes dirigés vers El Bolson, où une communauté hippie s'est installée dans les années 1970. Nous avons fait les miradors Cerro Amigo, Rio Azul et Cabeza del Indio. Puis nous nous sommes dirigés vers le Parc Lago Puelho, qui ne nous a pas vraiment impressionnés. Nous avons trouvé un endroit pour camper au bord de la rivière Rio Negro, et nous sommes retournés ce matin (jeudi le 11 décembre) à El Bolson pour aller au marché artisanal, qui a lieu à tous les deux jours et qu'ils appellent Feria. Cela ressemble un peu aux marchés aux puces que nous avons chez nous. Nous nous sommes rendus à Quitripilquo, une belle montagne où nous nous sommes arrêtés sur la plate-forme (impossible d'aller plus loin, la route finit à cet endroit) et où les gens font du parapente. La vue sur la ville était magnifique, surtout en soirée avec toutes les lumières allumées... Le lendemain matin (vendredi le 12 décembre), nous sommes montés au refuge et nous avons visité le Bosque Tallado. Puis nous avons téléphoné à Donna et Motti (les Américains rencontrés dans une librairie d'El Bolson), et nous sommes allés les rejoindre chez eux. Nous avons jasé d'Israël et de la Palestine (Motti est Israélien), de Bush, de la situation politique et financière aux États-Unis, etc... Motti est un scientifique professeur d'université et il est allé au Brésil faire de la recherche sur les dauphins, et au Népal pour étudier les éléphants! Nous les avons quittés aux petites heures du matin. Samedi le 13 décembre, nous filons vers Esquel...

07 décembre 2008

Argentine (La Angostura)

, Hier matin (samedi le 6 décembre 2008), nous nous sommes rendus à La Angostura, et comme il était déjà une heure de l'après-midi lorsque nous avons terminé nos courses urgentes, nous avons décidé de faire seulement le lendemain la piste de 24 kilomètres jusqu'à la presqu'île du parc Arrayanes. Nous avons rencontré des gens de Slovanie en voyage ici, puis nous avons filé vers le territoire Mapuche pour voir la cascade et le mirador (5 kilomètres de marche environ). Nous avons eu de la difficulté à trouver l'endroit, et au bout du compte, nous avons trouvé que cela ne valait pas tellement la peine, si l'on compare avec les lacs et les montagnes qui nous entourent ici (je pense qu'il ne faut pas toujours suivre les recommandations de Lonely Planet)! Nous nous sommes rendus à un camping en bordure de la plage du lac Nahuel Huapi (lac absolument magnifique), et nous nous sommes installés pour la nuit après la baignade, mais malheur, nous ne savions pas que c'était Fête de l'Immaculée-Conception ici, et vers deux heures du matin, n'en pouvant plus de tout ce vacarme (le gens fêtent fort ici, et boivent beaucoup), nous avons filé vers un endroit plus tranquille... Nous sommes aujourd'hui dimanche, et il semble que les gens ne travaillent pas non plus lundi à cause de la fête, alors je ne sais pas si nous resterons ici. La région des Lacs en Argentine est absolument fantastique, les paysages sont de toute beauté, les villes sont très touristiques, mais les endroits de nature sauvage sont extraordinaires. Nous sommes allés voir le pont piétonal et la Playa de Rio Correntoso, et nous sommes allés nous baigner à la playa Lago Espejo. Nous nous sommes rendus jusqu'au camping agreste de Playa Manzano, un camping que nous avons adoré. J'avais fait des fettucinis au saumon fumé pour souper dans une sauce aux asperges, et nous sommes allés nous baigner vers huit heures du soir pour nous rafraîchir. Les gens sont en congé demain, alors il y a plusieurs familles qui font des feux de bois et qui campent ici ce soir, mais nous avons très bien dormi. Vraiment, nous sommes au paradis ici... Lundi le 8 décembre, nous nous sommes levés à 6 heures du matin pour retourner à Angostura faire la piste de 27 kilomètres sur la péninsule de Quetrihué pour nous rendre jusqu'au Bosqué de Arrayanes, un parc national avec des arbres à l'écorce couleur cannelle tachetée de blanc. Un très beau sentier, que nous avons fait en moins de 4 heures! Nous sommes retournés nous baigner sous ce soleil magnifique... Mes pensées vont à mon fils, aux gens de ma famille et aux amis... Au plaisir!

06 décembre 2008

Chili (Puerto Montt, Puerto Varas, Parc Puyehué et Paso Cardenal)

Lundi le 1er décembre, nous sommes revenus du Parc Alerce Andino, et nous avons essayé de faire remplir le réservoir de propane à Puerto Monnt, mais sans succès. Nous nous sommes donc dirigés vers Puerto Varas, où nous avons fait un gros marché alors que nous avions seulement besoin de céleri au début… Il faut dire que nous avons trouvé plusieurs choses que nous n’avions pas vu dans les autres épiceries, et comme nous quitterons le Chili dans quelques jours… Lorsque nous retournerons dans ce pays, nous entreprendrons la Carretera Australe (route de terre difficile mais paysages superbes à ce que l’on dit), et nous savons qu’il n’y aura pas tellement de points de ravitaillement. Au Canada, c’est merveilleux de pouvoir tout acheter au même endroit, sans avoir besoin de faire toute la ville pour trouver la viande, les légumes, le pain, le savon… Ici au Chili et en Argentine, cela existe aussi, mais dans les grandes capitales en général! Nous avons marché sur le malecon (promenade le long du quai), et avec le volcan Osorno en toile de fond et le beau soleil, c’était vraiment magnifique! Des jeunes hommes pêchaient avec seulement des fils (pas de canne à pêche), et à voir leurs prises, il semble que la pêche à cet endroit soit excellente! Nous avons continué vers le Parc Petrohué, et nous nous sommes arrêtés à la chute le long de la route. Cet endroit est géré par la Conaf (droit d’entrée de seulement 2.40$ par personne), et je peux dire que les chutes Petrohue sont aussi extraordinaires que celles du parc Radal 7 Tazas. Il s’agit d’un spectacle à couper le souffle: le torrent de couleur émeraude s’infiltre à travers la terre volcanique noire, et on dirait que l’eau provient du volcan Osorno. Il y a plusieurs sentiers, et beaucoup d’endroits pour se baigner. Nous avons continué vers le lac Todos Los Santos, et nous avons rencontré Michel Godard et Hélène Perras, deux Québécois de Montréal et Mont-Tremblant! Nous avons jasé avec eux toute la journée! Nous sommes retournés coucher au bord de la rivière Rio Petrohue, et le lendemain matin (mercredi le 3 décembre), nous sommes retournés à Osorno pour acheter du propane! Vraiment difficile, mais on a réussi à faire transvider une bouteille de 10 kilos... Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Parc Puyehue, et nous avons campé au bord du lac El Toro. Jeudi le 4 décembre, nous nous sommes dirigés vers Anticalla (station de ski) pour faire la piste du volcan Casablanca. Après avoir avoir fait les pistes, juste au moment où je commençais à préparer le dîner, nous avons apercu Hélène et Pierre qui revenaient d'un excursion à bicyclette de montagnes. Nous nous sommes rejoints au stationnement du parc et nous avons trouvé un endroit pour camper (enfin, c'est ce que nous pensions). Ensuite, un autre sentier de 9 kilomètres au mirador et à la lagune Espejo pour nous ouvrir l'appétit pour le souper. Malheureusement, le guardeparque est venu nous avertir que nous n'avions pas le droit de camper dans le parc, et nous avons dû trouver un autre endroit pour dormir (sur la route pour entrer en Argentine, près de Paso Cardenal). Nous avons passé la soirée à jaser avec Hélène et Michel, et le lendemain matin, nous avons passé la frontière, juste après la magnifique chute Los Novias. Il y a près de 40 kilomètres après la douane chilienne et avant la douane argentine, mais comme nous avons remarqué une magnifique rivière non loin de la route, nous nous sommes arrêtés pour faire notre lavage (après 10 jours, il était temps). Nous avons ensuite passé la douane Argentine (5 minutes), et nous nous sommes ensuite installés sur les bords d'un camping agreste au bord d'un magnifique lac entouré de volcans et de montagnes enneigées. Nous avons lavé et ciré l'auto, et nous avons passé notre soirée à lire, avec le chant des oiseaux et un merveilleux paysage en toile de fond. Ce matin (samedi le 6 décembre), nous nous sommes rendus à La Angostura, où nous avons téléphoné à notre contact de Montréal, et nous avons rencontré Adrien et Sophie, deux autres Français voyageant en camping-car. Que le monde est petit, ils ont passé 5 jours avec Patricia et Éric, qui sont en avance d'au moins deux semaines sur nous... Nous espérons les revoir à Ushuaii! Gardons les doigts croisés...

01 décembre 2008

Chili (Chiloe et Puerto Montt)

Lundi le 24 novembre, nous avons couché au pied du volcan Lanin une dernière fois (Camping Conaf) et le lendemain matin (mardi le 25 novembre), nous étions prêts à franchir à nouveau la frontière du Chili. Le passage de la frontière a été un peu plus long parce qu’un autobus de voyageurs était entré juste avant nous, mais comme nous n’avions aucune nourriture, cela s’est bien passé. Peu après être entrés au Chili, nous sommes allés visiter les chutes China, El Leon et Puma non loin des Thermes Palguin (15 kilomètres de la route principale), nous avons dîné et nous sommes retournés à Pucon, une ville que nous avions visité rapidement à cause de la pluie. Nous en avons profité pour faire l’épicerie et échanger nos livres, puis nous nous sommes rendus jusqu’à Valdivia. Nous avons campé en bordure de la mer à Niebla, et le lendemain matin (mercredi le 26 novembre), nous avons pris le bateau pour nous rendre jusqu’à Corral visiter le fort, un des plus vieux vestiges de la conquête espagnole au pays. Nous avons vu plusieurs phoques nageant dans la mer, ainsi que des centaines d’oiseaux. Nous sommes retournés à Valdivia où nous avons acheté du saumon frais à la feria (sorte de marché extérieur), et après nous être promenés un peu dans la ville et avoir fait remplir notre petit réservoir de propane sous l’auto, nous avons continué notre route jusqu’à Pangua, l’endroit d’où il faut prendre le traversier pour l’île de Chiloé. Nous avons campé au bord de la mer, avec en toile de fond le spectacle des dauphhins qui semblaient bondir de joie! Jeudi matin le 27 novembre, nous avons pris le traversier (la pluie s’est arrêtée juste le temps du passage), et lorsque nous avons débarqué sur l’île, nous nous sommes dirigés vers Ancud. Le temps étant maussade et gris (il a plu toute la journée et toute la nuit), nous avons décidé de nous rendre au bout de l’île (Quellon), et arrivés là, nous avons demandé des directions pour Quellon Viejo et Punta de Lapa, mais on nous a mal dirigés ou ne nous a pas compris, et nous nous sommes retrouvés sur une route affreuse, avec des pentes très escarpées qui nous ont donné la chair de poule! Nous nous sommes finalement arrêtés au bord de la route pour la nuit, un peu inquiets pour la transmission qui semblait faire des siennes! Vendredi le 28 novembre, j’ai fait des crêpes aux bananes pour déjeuner (je me disais que cela nous remonterait peut-être le moral!) et comme la pluie avait cessé, nous nous sommes rendus cette fois à Quellon Viejo et Punta de Lapa, où se trouve une magnifique plage! Nous avons été chanceux, il n’a plus seulement qu’un peu aujourd’hui. Nous avons visité Chonchi et Castro (la cathédrale est toute de bois sculpté à l’intérieur), et nous avons pris un autre traversier (4000 pesos, mais d’autres personnes ont payé près de 30,000 pesos) à partir de Dalcahue pour nous rendre à Curaco de Vélez et Achao, sur une île en face… Nous avons visité quelques musées, plusieurs églises classée Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco, admiré les palafitos (maisons sur pilotis) de toutes les couleurs à Castro… Nous serions bien allés à Tenaum voir la cascade de 52 mètres de haut, mais comme la route est difficile et qu’il faut un 4x4 (d’autres campeurs ont dû rebrousser chemin parce que la route n’est pas praticable), nous avons décidé de retourner à Pargua après le souper, étant donné que les traversiers fonctionnent toute la nuit. Sur le bateau, nous avons rencontré deux autres Canadiens, et un des passagers chiliens nous a donné le nom de deux mécaniciens pour l’auto à Puerto Montt… Nous nous sommes réveillés avec le lever du soleil sur la mer (magnifique), et nous nous sommes rendus ce matin à Puerto Montt pour faire réparer l’auto! Nous avons fait faire un changement d'huile et nous avons fait changer le filtre à essence, et depuis ce temps, l'auto semble avoir beaucoup plus de puissance. Il y avait de l'eau et des impuretés dans le filtre à essence, et le mécanicien nous a dit qu'au Chili, en Argentine et en Bolivie, il fallait changer le filtre à essence à tous les 10,000 kilomètres contrairement au Canada, à cause de l'essence moins limpide... Une bonne chose à savoir! Nos amortisseurs sont encore K.O. mais nous essaierons de survivre jusqu'au Brésil! Nous avons bien essayé de trouver un filtre à air, mais c'est impossible dans ce pays, et il faut en commander au moins cinq avec 30 jours de délai pour la livraison parce qu'ils proviennent du Brésil! Nous avons campé au bord de la mer samedi soir (29 novembre), à Cabuco, et dimanche le 30 novembre, nous avons visité l'église jésuite et marché sur la promenade longeant la mer à Puerto Montt. Nous avons ensuite continué vers le Parc Alerce Andino, où nous avons fait le sentier conduisant à la chute du Rio Chaica et à l'arbre de plus de 3,000 ans, un sorte de cyprès qu'on appelle alerce ici... Nous avons campé au parc, et nous retournerons demain à Puerto Montt pour nous approvisi0nner en gaz propane... Au plaisir!

24 novembre 2008

La route des 7 Lacs en Argentine!

Nous avons quitté Junin en après-midi (lundi 17 novembe) et nous avons continué sur la route d’Alumine (la route de pierres est un peu difficile pour le véhicule, mais les paysages sont superbes). En fin d’après-midi, nous nous sommes baignés dans une rivière au bord de la route, et nous avons décidé de nous installer à cet endroit pour la nuit. Un garde-chasse est venu vérifier que nous ne pêchions pas (la pêche n’est pas interdite, mais il faut un permis). J’en ai profité pour terminer mon livre de James Mitchener, Texas. Un très bon livre, tiré de faits historiques… Idéal pour les férus d’histoire! Mardi le 18 novembre, nous nous sommes arrêtés à Alumine pour nous ravitailler, et nous avons continué notre circuit vers Villa Pehuenia. Nous nous sommes arrêtés au Lago Norquinco en avant-midi, et comme l’endroit est absolument magnifique, nous avons décidé de ne pas continuer plus loin… A cette vitesse-là, il nous faudrait quelques années pour visiter l’Argentine! Les gens ici sont très sympathiques, les paysages sont merveillleux (montagnes recouvertes de neige, lacs remplis de poissons, arbres Araucanias immenses, rochers aux formes diverses, plusieurs espèces d’oiseaux, etc.), il n’y a pas beaucoup de touristes… Nous adorons la province de Neuquen et la région des Lacs! Mercredi le 19 novembre, nous avons décidé de grimper le volcan Batea Mahuida, tout près du Chili. Il y avait des gens en raquettes qui nous précédaient, mais ils ont rebroussé chemin… Nous avons grimpé jusqu’au sommet à travers les pierres et la neige. La piste n’est pas très bien balisée, mais c’est facile, il suffit de monter… La lagune du cratère, les lacs environnants, la neige, vraiment, une atmosphère magique. Nous ne voulions pas revenir sur nos pas pour redescendre, alors nous avons coupé court sur la pente la plus raide du volcan. J’ai glissé sur les fesses presque tout le long, mais Pierre a eu peur pour moi, parce qu’il y avait des roches en bas et que j’allais tellement vite que j’avais de la difficulté à freiner! Après ces émotions fortes, nous nous sommes rendus au mirador Las Antenas, un endroit vraiment superbe où nous avons cassé la croûte! Nous avons ensuite continué sur la route 13, tout près de Paso Pino Hachado, et nous nous sommes arrêtés au bord d’une rivière en fin de journée. Le lendemain matin, nous nous sommes baignés mais l’eau était vraiment glacée… J’imagine que cette rivière descend des glaciers qui nous entourent! Le lendemain (jeudi le 20 novembre), nous nous sommes rendus à Zapala, mais malheureusement, le musée archéologique était fermé pour rénovations. Nous avons fait un marché (les biftecks d’aloyau sont délicieux en Argentine, alors nous en profitons), puis nous nous sommes rendus au camping municipal. Malheureusement, il n’y a ni eau chaude ni électricité, et la piscine est fermée, parce que la saison touristique ne commence qu’en décembre… Nous avons rencontré une institutrice Mapuche avec ses élèves, et Pierre leur a donné une leçon d’histoire sur le Québec, ce qu’ils ont vraiment apprécié! Ce matin (vendredi 21 novembre), nous nous dirigeons vers San Martin des Andes. Nous sommes entrés au parc Nahuel Huapi à partir de Confluencia, et nous avons continué sur une mauvaise route de pierres, mais nous étions émerveillés par les paysages. Le Lac Traful fait 37 kilomètres de long, et nous l’avons longé sur toute sa longueur. Nous avons campé sur les bord du lac, mais comme il ventait beaucoup et qu’il faisait un peu froid, nous ne nous sommes pas baignés. Nous avons vu plusieurs personnes passer avec des chaloupes, il paraît que la pêche est vraiment bonne ici. Le lendemain matin (samedi le 22 novembre) nous avons continué sur la route du parc, et à environ 50 kilomètres de San Martin de Los Andes, nous avons aperçu une aire de camping en bordure de la rivière Villarino. Nous avons décidé d’arrêter, et nous en avons profité pour laver le véhicule et les vêtements… Nous avons rencontré un Suisse d’une cinquantaine d’années qui voyageait avec sa bicyclette et qui a campé non loin de nous. Nous nous sentons vraiment bien en Argentine; il n’y a pas une journée où nous ne mentionnons pas à quel point nous sommes chanceux de faire ce voyage… Cet après-midi (dimanche le 23 novembre), nous nous sommes rendus finalement à San Martin de los Andes... Un village très touristique, sans doute inspiré de la Suisse (j'ai trouvé que cela ressemblait étrangement à Saint-Sauveur, dans les Laurentides), avec plusieurs chocolateries, boutiques vendant des équipements de ski, restaurants et hôtels, et toutes les enseignes en bois sculpté et verni! Il n'y avait pas d'électricité ce jour-là, alors impossible de sortir de l'argent du guichet automatique... Après avoir visité le mirador Bandurrias (4 kilomètres en montagne), nous avons continué vers le Paso Hua-Hum. Nous espérions longer le lac Lacar, mais malheureusement, nous n'avons pu apercevoir grand-chose, puisque les arbres bloquent complètement la vue. En soirée, nous nous sommes arrêtés juste avant le poste frontalier, et comme le traversier (50$) ne passe qu'à 4 heures de l'après-midi, nous avons décidé de coucher à l'hosteria de la Muelle Hua-Hum (au bord du lac Lonthue) et nous avons finalement rebroussé chemin le lendemain matin (42 kilomètres de San Martin des Andes). Nous avons dîné à Junin, nous avons fait les courses nécessaires (aucune nourriture ne doit entrer au Chili, sauf les conserves, et encore: les douaniers ont même confisqué le poivre d'un couple Belge!) Nous avons vérifié nos courriels, fait le plein d'essence, et nous nous dirigeons à présent vers le Chili (Paso Tromen, puisque Paso Carririne est fermé à cause de la neige, et que le ferry n'arrive qu'en fin de journée à Paso Hua-Hum). Un beau bonjour à tout le monde!

17 novembre 2008

Argentine (Lac Huechufalquen)

Vendredi le 14 novembre, après avoir terminé nos courses à Junin où nous avons visité Via Christi, une sorte de chemin de croix dans la montagne représentant le catholicisme mais surtout la conquête des Mapuches par les Conquistadores, nous nous sommes dirigés vers le lac Huechulafquen, au Parc Larin mais cette fois de l’autre côté du volcan… Les paysages sont idylliques, vraiment, cet endroit est à voir si vous passez par ici! L’entrée au parc est cinq fois plus chère pour les étrangers (20 pesos par personne plutôt que quatre, mais depuis un an, c’est ainsi pour les non-résidents). Nous nous sommes rendus presque au bout du lac, et nous nous sommes arrêtés pour la nuit. Le lendemain matin, nous nous sommes rendus jusqu’à Balsa, nous avons admiré la belle petite église et nous avons poursuivi jusqu’à la chute El Saltillo (on suggère 1 heure et demie aller-retour, mais nous avons mis à peine 40 minutes). Une pancarte signalait qu’il fallait une grande force physique pour effectuer la montée, et recommandait aux gens moins en forme de s’abstenir! Il faut croire que nous ne sommes pas si mal en point! Nous nous sommes rendus jusqu’au bateau pour faire la croisière sur le lac, puis nous avons emprunté un petit sentier circulaire pour observer la flore et la faune. Finalement, nous nous sommes arrêtés au bord du lac pour pique-niquer, et peu de temps après avoir repris la route, nous avons rencontré deux Allemands dans un camion Mercedes-Benz jaune, qui étaient en Argentine depuis plus de 4 ans. Nous avons dû jaser presque une heure avec eux sur le bord de la route, un couple fort intéressant… Nous avons élu domicile dans un camping rustique, sans services (10 pesos pour nous deux), et nous avons fait un énorme feu de camp en soirée. Le lendemain matin (dimanche le 16 novembre), nous avons décidé de rester une journée de plus (nous sommes au bord d’un superbe lac entouré de montagnes enneigées et du volcan Larin). Après avoir discuté hier avec nos voyageurs allemands, nous avons décidé de revenir au Québec avec le véhicule, et de repartir plutôt vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Notre idée était presque faite, mais maintenant, notre décision est prise… Ce matin, nous sommes de retour à Junin pour les courses, et nous comptons nous rendre au Lac Alumine aujourd'hui... Au plaisir!

14 novembre 2008

Argentine (Volcan Lanin)

Mardi le 11 novembre, nous avons couché au pied du volcan Lanin, après être entrés en Argentine par la frontière Paso Tromen, aussi appelée Mamuil Malal. Mercredi matin, nous avons passé une journée tranquille: lecture, lavage, et repos. Nous avons discuté avec une Torontoise qui s’apprêtait à quitter pour le Japon dans deux semaines. Pierre a aidé une Allemande, qui a fait l’ascension du volcan de nuit en 11 heures, en se laissant glisser sur les fesses dans la neige pour redescendre! Elle a commencé l’ascension à une heure du matin (afin de pouvoir marcher sur une croûte plus dure), et elle est revenue à midi le lendemain… Elle est géophysicienne, et elle doit souvent installer des sondes géothermiques pour vérifier le niveau d’activité des volcans, alors j’imagine qu’elle est habituée à ce genre d’activité physique. Elle est en Argentine pour le travail, sans doute un contrat temporaire, puisqu’elle vit au Portugual. Elle avait de la difficulté avec son auto Volkswagen louée. Pierre est allée vérifier si le moteur ne manquait pas d’huile, mais ce fut ensuite le problème du capot qui ne voulait absolument pas se fermer. Il a essayé l’huile W-40 et finalement, il s’est servi d’un tournevis pour réussir à le maintenir en place. Nous avons passé une soirée tranquille, sous la pleine lune, au pied du volcan, avec le chant des oiseaux en bruit de fond. Nous avions pensé partir jeudi matin, mais l’endroit ici est tellement magique que nous sommes montés jusqu’au mirador, d’où on peut apercevoir le Lago Tromen d’en bas, avec le volcan Lanin à gauche et plusieurs montagnes enneigées tout autour du lac. Un des beaux lacs que nous avons vu depuis notre voyage, qui se compare avantageusement avec la Laguna Paron du Pérou et le lac Titicaca en Bolivie. La montée est assez rude, mais le sentier n’est pas très long. Nous sommes déjà le 13 novembre, comme le temps passe vite! Vendredi le 14 novembre nous avons quitté le Parc Lanin, puisque nous devons renouveller nos provisions (même le bureau d’informations est fermé ici, puisque la saison touristique n’est pas encore commencée, et il n’y a pas de magasin ou de station-service sans doute parce que nous sommes trop près de la frontière)… Nous nous sommes rendus jusqu'à Junin, une petite ville de 12,ooo habitants très sympathique. On dirait un petit village de Suisse, avec des montagnes partout et des paysages somptueux. Nous avons fait le Via Christi, une sorte de chemin de croix mapuche (indigène) avec d'énormes sculptures représentant un chemin de croix qui raconte la conquête des mapuches par les conquistadors espagnols. La vue du haut de la montagne est magnifique. Il fait très beau ici, environ 25 degrés! Et nous en avons profité pour aller au marché acheter des biftecks de chorizo, de superbes pièces de boeuf de l'Argentine. Nous devrions probablement ce soir camper au bord d'un lac non loin d'ici. Au plaisir!

Chili (Pucon, Villarica, Ojos de Caburgua, Parc Huerquehué

Mercredi le 5 novembre, nous sommes entrés à Temuco en début d’après-midi, et nous nous sommes arrêtés chez Servi-Tren, un garage allemand spécialisé pour les freins des motos et des autos. Il ne pouvait changer nos amortisseurs, mais il nous a trouvé un garage spécialisé dans ce genre de travail. Malheureusement, il fallait commander du Brésil, car il n’y a aucune pièce de ce genre au Chili ou en Argentine, et nous avons dû attendre au lendemain pour les recevoir. En attendant, ils ont ajusté le timing du moteur (qui était réglé pour les altitudes de Bolivie) et ils ont remplacé l’amortisseur du côté gauche par un amortisseur que nous avions gardé (il y a toujours seulement un côté qui brise, sûrement lorsque nous frappons un trou dans la route). Pierre a donné 20 dollars au gars de Servi-Tren pour nous avoir aidé à trouver un spécialiste de pièces Volkswagen et un mécanicien qui pouvait regarder les Westfalia. Nous sommes restés en ville jusqu’à jeudi après-midi, le temps de récupérer les amortisseurs, et nous avons ensuite filé vers Villarica. Nous nous sommes arrêtés peu après Lanco, où nous nous sommes stationnés en bordure d’une rivière pour la nuit, dans un petit chemin pas très loin de la route principale. Les oiseaux s’en donnaient à coeur joie, et nous avons apprécié dormir dans la nature après la nuit mouvementée à Temuco, où nous n’avions pu fermer l’oeil (nous étions installés chez Servi-Tren, juste au bord de la Pan-Américaine). Vendredi le 7 novembre, nous nous sommes rendus à Panguipulli, où nous nous sommes arrêtés au bureau d’informations touristiques. Nous avons beaucoup aimé le lac, les fleurs partout, et la propreté de cette petite ville. À Chauquen, une pointe s’avançant dans le lac, nous aurions pu camper, mais comme il n’était que onze heures du matin, nous avons décidé de poursuivre notre route. Nous avons dîné à Villarica, une autre ville en bordure d’un immense lac, nous sommes allés récupérer nos messages dans un café Internet, puis nous nous sommes dirigés vers le volcan Villarica, malheureusement impossible à apercevoir à cause de la bruine et du temps gris. Nous nous sommes arrêtés à un kilomètre de l’entrée du parc national Villarica, et le déluge nous a un peu surpris. Samedi matin (8 novembre), nous nous sommes éveillés avec l’eau s’écoulant du toit (nous devrons refaire le calfeutrage du ventilateur dès que le beau temps reviendra), et nous avons décidé d’oublier le volcan invisible et de nous diriger vers Pucon. Par chance, nous avons échangé nos livres anglais (8) à l’hosteria L’École, propriété conjointe de Chiliens et de Canadiens oeuvrant pour l’écologie. Habituellement, on donne deux livres pour en recevoir un, mais ici, on échange un pour un, ce qui est vraiment une aubaine! Sans compter que nous n’avions trouvé aucun échange de livres depuis la Bolivie (rien en Argentine ni au Chili)… Nous avons été voir les chutes Ojos de Caburgua en après-midi (de toute beauté). Nous nous sommes ensuite rendus au lac Caburgua, mais impossible de trouver un endroit pour s’arrêter, stationnement interdit partout. J’imagine que c’est parce que nous sommes dans une région hyper touristique! Il y a beaucoup de campings, mais tous sont fermés (ils ouvrent en décembre ou en janvier, qui correspond à l’été pour l’hémisphère Sud). Nous nous sommes donc installés en bordure du parc national Huerquehue en fin de journée, et la pluie a continué à tomber… Ce matin, dimanche le 9 novembre, tout est trempé mais la pluie s’est arrêtée. Nous attendrons probablement demain pour faire les sentiers (celui qui nous intéresse est un trajet de 8 heures)… Au courant de la journée, nous sommes entrés au parc (8,000 pesos ou 16 $ U.S, le prix est toujours plus élevé pour les étrangers). Nous avons décidé de nous baigner au lac et de faire un lavage, et d’explorer le parc seulement le lendemain. Le camping ici est de 15,000 pesos par nuit. Décidément, le Chili est plus dispendieux que les autres pays d’Amérique du Sud. Nous avons jasé avec deux Allemandes qui avaient fait l’Australie, et elles nous ont donné l’idée d’acheter un véhicule là-bas et de le revendre ensuite. Je pense que ce sera beaucoup moins dispendieux que le transport en cargo du Panama à l’Australie, le carnet de passage en douanes (la CAA émet une caution de la valeur du véhicule pour 200$ mais il faut donner une lettre de garantie de la banque et payer les intérêts annuels; cela assure ainsi les pays qui exigent ce certificat que le véhicule ne sera pas vendu sur leur territoire, ou alors qu’ils pourront s’emparer de la valeur du véhicule en argent si celui-ci disparait) et aussi le carnet d’authentification de sécurité (un autre 2,000$: papier officiel qui garantit les normes du véhicule). Lundi le 10 novembre, nous nous sommes levés tôt pour faire le sentier des Lacs, une piste d’environ 15 kilomètres, qui monte et qui monte… Nous avions parlé la veille avec des Français établis en Guyane et ils n’avaient fait que trois kilomètres en trois heures (jusqu’à la Cascade Nido de Aguila) car c’était trop escarpé… Nous avons fait nos trois premiers kilomètres en une heure! Nous avons vu Lago Chico, Laguna Verde et Lago Toro (nous nous sommes rendus jusqu’à le pointe, et là le paysage était tout à fait époustouflant). Nous avons admiré le Volcan Villarica et les lacs des trois miradors, et nous avons gardé les cascades pour le chemin du retour. Le débit des chutes était assez impressionnant! Nous avons aussi rencontré un couple d’Américains de Seattle en lune de miel: Corky et Bill, ainsi que des Hollandais, des Suisses, plusieurs Français (dont un avec son jeune fils qui montait la montagne!) Mais nous avions emmené trois bouteilles d’eau remplies à la salles de bains du parc (le guadaparque m’avait assuré que l’eau était potable) et malheureusement, cette eau n’était pas potable pour nous, parce que nous avons tous les deux soufferts de gastro-entérite. Nous avons quitté le parc mardi matin (11 novembre), et nous avons décidé de passer en Argentine. Comme à chaque fois 0ù nous entrons en Argentine, le passage de la frontière est vraiment un charme, quelques minutes à peine, et même pas d’inspection du véhicule! Par contre, en sens inverse, de l’Argentine au Chili, c’est une autre histoire, mais cela se fait tout de même en moins d’une heure (habituellement). Nous nous sommes arrêtés au Lac Tromen, et nous nous sommes installés au Centre d’Informations pour la nuit, au pied du volcan Lanin. Nous avons rencontré des Britanniques qui venaient juste de revenir de l’ascension du volcan, et ils avaient réussi cet exploit en deux jours, en se levant à 4 heures du matin! Comme nous nous sentions encore faibles de notre gastro, nous avons décidé de prendre une journée de repos ici avant de continuer plus avant vers la région des Lacs…

05 novembre 2008

Chili: Iloca, Talcahuano, Temuco

Samedi matin le 1er novembre 2008, nous avons quitté l’endroit alors que tout le monde dormait, et nous nous sommes dirigés vers la côte. Lorsque nous sommes arrivés à l’océan Pacifique, il y avait beaucoup de brume, et beaucoup de gens sur les plages aussi. La petite ville d’Iloca, très touristique, ne nous a pas vraiment séduits. Nous avons donc continué jusqu’à Putu, et nous nous sommes installés en bordure de mer pour la soirée. Cela fait une dizaine de jours que nous avons traversé au Chili, et nous sommes toujours surpris de la différence qui existe entre l’Argentine et le Chili. L’essence est plus dispendieuse ici au Chili, ainsi que les campings, les restaurants, et bien sûr la viande. Par contre ici le poisson est très économique, sans doute à cause de la proximité de la mer. Depuis que nous sommes au Chili, nous dégustions des moules, des queues d’homard, du saumon… Nous sommes vraiment gâtés, et nous apprécions infiniment ce voyage qui nous permet de découvrir tellement de choses… Nous avons visionné en soirée un film français fantastique intitulé La Terre Vue du Ciel. Les images sont à couper le souffle, et nous avons reconnu plusieurs des endroits où nous avons voyagé au fil du temps: le Taj Mahal en Inde, Monument Valley aux États-Unis, le Rajasthan, Udaipur, et certains endroits en Arizona et dans l’Utah, entre autres… Si vous avez l’occasion de louer ce film, je vous le recommande fortement! Ce dimanche (2 novembre 2008), nous avons lavé l’auto et nous avons pris la route qui longe la mer pour arriver jusqu’à Constitucion. La brume recouvrait tout, au point où il était un peu difficile de voir la mer. Nous avons roulé toute la journée, et nous nous sommes rendus jusqu’à Talcahuano pour voir le Huascar, un navire péruvien fait prisonnier lors de la guerre du Pacifique. On doit prendre une barge hélée par des marins pour se rendre jusqu’au bateau. Plusieurs photos et plusieurs tableaux permettent de reconstituer l’histoire des batailles navales entre le Chili, le Pérou et la Bolivie. Nous nous sommes rendus jusqu’à Laraquete, une belle plage dorée de plusieurs kilomètres de long, mais plusieurs personnes nous ont indiqué que l’endroit n’était pas recommandé pour la nuit. Un couple nous a même dit que depuis que Pinochet n’était plus au pouvoir, il y avait de la délinquance partout et que le pays n’était plus du tout sécuritaire. Ils semblaient vraiment apprécier la dictature de Pinochet d’il y a 20 ans… Nous avons trouvé un champ au milieu d’une forêt d’eucalyptus, le long d’une petite route menant à une entreprise forestière (Pierre n’aime vraiment pas les stations-services) et nous nous sommes installés lù pour la nuit. Au Chili, nous n’avons pas encore payé pour un camping, et nous ne nous sommes postés qu’une fois dans une station-service, dans la petite ville de Vicuna. Lundi le 3 novembre, nous avons continuné à longer la côte, alors que nous nous dirigions vers la petite ville de Lebu. Arrivés au lac Lenalhyue, nous avons décidé de nous arrêter, même s’il n’était qu’onze heures de l’avant-midi. Ce lac est superbe, et nous nous sommes installés sur les berges. La température est sensationnelle, le lac est immense, la nature est très belle, alors pourquoi ne pas profiter d’endroits aussi magnifiques quand nous le pouvons! Il y a une colonies de cygnes à col noir (le cou et la tête sont noirs, alors que le reste du corps est blanc) qui vit ici au lac. Mardi matin (4 novembre) nous avons décidé de rester une journée de plus, et d’en profiter pour laver les draps. Pierre lit le livre Texas de James A. Mitchener, et il le trouve extraordinaire. Inutile de vous dire qu’il a de la difficulté à interrompre sa lecture… J’ai hâte qu’il ait terminé pour que je puisse le lire à mon tour. Nous avons une dizaine de livres à échanger, mais malheureusement, plus aucun nouveau livre à lire (sauf Texas, bien sûr). Demain nous devrions nous rendre à Temuco, où nous ferons réparer les amortisseurs, ajuster le timing du moteur, et probablement aussi faire effectuer une mise au point. Il faut aussi se réapprovisionner en gaz propane et acheter d’autres provisions alors cela promet d’être une journée de courses. Au plaisir!

Chili: Laguna del Laja et Chutes Circulaires à Salto Itata, près de Santiago!

Mardi matin, le 28 octobre, nous avons visité le Parc Laguna del Laja, et Pierre a vraiment été impressionné par le paysage façonné par la lave; quant à moi, les nombreuses pierres tombales jalonnant la route m’ont laissé une drôle d’impression. Il y avait beaucoup de brume, beaucoup de neige, et comme le volcan Anturo a fait éruption dernièrement, beaucoup de pierres et de lave. Nous avons ensuite poursuivi vers Yungay, où nous avons eu un peu de difficulté à trouver les chutes que nous avions vu sur notre carte: Salto El Saltillo et Salto Itata… La première chute (Salto El Saltillo) est assez quelconque, mais la deuxième (Salto Itata) est vraiment fabuleuse! L’eau de la rivière Itata tombe en trombe (17 chutes) dans un puits circulaire très large et très creux! La hauteur des chutes doit bien être de 80 mètres, et la largeur doit aussi faire 50 ou 60 mètres. Et en prime, le balneario municipal où nous avons campé était gratuit! Paysage de rêve, nuit étoilée, vraiment, nous sommes gâtés! Nous avons tellement aimé l’endroit que nous sommes restés deux jours, et nous n’avons vu personne durant notre séjour. On peut se rendre ici par Yungay ou par Chonguan. De la Pan-Américaine (5), on peut sortir à Yungay, et il faut environ 10 kilomètres de route de terre pour arriver au Salto Itata, municipalité de Yungay. Quant à nous, nous sommes venus par Chonguan, puisque nous arrivions du parc national Laguna del Laja. Aucune signalisation n’indiquait l’endroit. Après Chonguan (usine de coupe de bois), nous nous sommes dirigés vers Campanario, et après 12 kilomètres sur la route asphaltée, nous avons tourné à droite. Nous avons fait environ 5 kilomètres sur une route de terre, et au bout de la route, nous avons tourné à gauche. Il faut ensuite continuer tout droit lorsqu’on voit la pancarte El Saltillo qui indique une route à gauche, et tourner à droite peu après. Un kilomètre plus loin, peu après avoir passé le camping Island Park, il faut tourner à droite. De là, on continue jusqu’à une entrée avec une enseigne de métal verte au-dessus de la route (il ne faut tourner ni à droite ni à gauche, mais continuer tout droit; il n’y a aucune indication sur l’enseigne). On arrive ainsi aux chutes, qui se trouvent au bout de la route. Il faut compter environ 11 kilomètres de route de terre à partir de Chonguan. Il n’y a aucune indication dans nos guides de voyage, et les agences ne semblent pas connaître cet endroit. Jeudi matin, nous avons continué vers Salto de Laja, et nous avons trouvé que ces chutes, pourtant fameuses, n’étaient pas aussi belles que celles d’Itata. Nous avons dîné à Linares, et nous nous sommes rendus jusqu’au lac Colbun où nous avons campé. Vendredi matin, nous nous sommes dirigés vers la Réserve Nationale Radal 7 Tazas, un endroit absolument superbe. L’entrée est de 3000 pesos pour les étrangers, et 1500 pesos pour les Chiliens. Les chutes sont extraordinaires, elles se jettent l’une dans l’autre: chaque chute se jette dans un bassin, qui à son tour forme une chute qui se jette dans le bassin suivant. Les couleurs sont superbes, l’eau est vraiment turquoise, il y a beaucoup de végétation, et les rochers sont très lisses. Nous avons campé au camping Los Robles, qui est normalement à 16 dollars, mais le gardien, très sympathique, nous l’a offert gracieusement. En soirée, nous avons fait un feu de camp et nous avons passé une très bonne nuit, même si c’était la Toussaint et que les Chiliens fêtent beaucoup à chaque fois qu’ils en ont l’occasion! Nous avons fait une randonnée dans un sentier au Parc Inglès, maisi nous avons tout de même préféré la partie Radal du parc, qui est divisé en deux sections: la partie Inglès avec les sentiers de randonnée, les campings et les restaurants, et la partie Radal, qui comprend les chutes Salto Leone, Velo de la Novia, et Siete Tazas. Quels paysages magnifiques! Si vous avez la chance de visiter le Chili un de ces jours, le parc Radal 7 Tazas, au Sud de Santiago, en vaut vraiment la peine! Au plaisir!

Chili: Paso Pino Hachado

Nous avons quitté Malargue jeudi le 23 octobre et nous avons filé vers le Paso Pino Hachado, afin de passer au Chilli. Il y a un peu plus de 500 kilomètres entre Malargue et la frontière, alors nous avons décidé de nous arrêter un peu avant Las Lajas, afin de ne pas arriver aux douanes alors qu’ils viennent de fermer… Vendredi le 24 octobre, après avoir fait le plein d’essence, nous sommes passés à la frontière, et les formalités n’ont pris que quelques minutes. Cette fois-ci, les douaniers chiliens n’ont pas fouillé le véhicule de fond en comble comme les autres fois: dommage, nous avions liquidé toute la nourriture… Juste après la frontière argentine, les forêts d’araucaria, les lacs, les montagnes enneigées et la superbe route nous ont enchantés! C’est une des plus belles frontières que nous avons traversées jusqu’ici. Nous avons fait un petit marché à Lonquimay, mais franchement, il n’y avait pas grand-chose sur les tablettes… Nous avons ensuite emprunté le circuit vers les deux lagunes et le petit village de Melipeuco, et nous nous sommes arrêtés juste avant, aux chutes Truful-Truful, où nous nous sommes installés pour la nuit. Samedi le 25 octobre, nous avons continué vers le parc Conguillio, où le volcan actif Llaima a fait éruption le 1er janvier 2008, et nous avons fait un sentier de deux heures jusqu’aux chutes Truful-Truful, de l’autre côté de la rivière où nous avions campé la veille. Dimanche le 26, nous avons parcouru le parc en passant par la Laguna Verde et la Laguna Arco Iris, et nous nous nous sommes rendus jusqu’à Playa Linda pour faire la piste Sierra Nevada. Après le premier mirador, il y avait beaucoup de neige sur le sentier, et nous avons décidé qu’il serait plus sage de redescendre. Nous avons continué jusqu’à la Laguna Captren, où nous avons rencontré deux jeunes Suisses, Thomas et Patricia. Nous avons aussi marché jusqu’au volcan Llaima, à l’endroit même où on a tourné un documentaire sur les dinausaures il y a quelques années… De retour au camping, nous avons rencontré un jeune Belge à bicyclette, Jean-Christophe, et Pierre a échangé plusieurs souvenirs de voyage avec lui alors que je préparais le souper. Nous avons passé la soirée à jaser (ce n’est pas tous les jours que nous rencontrons des voyageurs parlant français), et le lendemain matin, nous avons quitté le parc pour nous diriger vers Caracautin, où nous nous sommes réapprovisionnés. Nous voulions visiter le parc Tolhuaca, mais le pont y donnant accèes était en réparation… Nous nous sommes contentés des chutes Salto del Indio (assez ordinaires). En fin de journée, nous sommes arrivés à Los Angeles, et nous avons campé en face d’une chute, à l’entrée du Parc Laguna del Laja.

23 octobre 2008

Argentine: San Rafael, Las Lenas, Malargue

Lundi le 20 octobre, nous avons visité la ville de San Rafael, une belle petite ville propre, qui n’était pourtant pas mentionnée dans le Guide Lonely Planet. Nous avons bien aimé la Bodega Bianchi, où l’on fabrique du champagne (quel plaisir de boire un champagne délicieux pour la fête de Pierre) et aussi la fabrique d’huile d’olives qui opère depuis presque 80 ans (ils ont même un musée sur place avec les appareils de l’époque). Nous avons pris la route pour nous diriger vers le Chili, et nous avons campé peu après la Salinas Diamante, sur la route 40. Le lendemain matin, nous avons pris la route pour la station de ski Las Lenas, qui vient tout juste de fermer pour la saison, et nous avons admiré les belles montagnes blanches qui jalonnaient la route. Juste après Los Molles, nous avons admiré deux cratères très profonds emplis d’une eau turquoise, les Pozos de las Animas (Puits aux Esprits), et naturellement, Las Lenas, la station de ski huppée, était à la hauteur. J’ai trouvé que cela ressemblait un peu au Mont-Tremblant (casino, bars, condos ultra-modernes, restaurants, etc.), mais avec des montagnes encore plus impressionnantes. Nous nous sommes ensuite rendus à Malargue, et nous sommes arrêtés au bureau de touristes pour prendre des informations. Après le dîner, nous avons pris la route vers Castillo de Pincheira, des formations géologiques en forme de château anglais. Pour s’y rendre, il faut emprunter une piste caillouteuse de 27 kilomètres, et comme nous avons vu tellement de canyons et de formes géologiques de toutes sortes depuis le début de notre voyage, nous n’avons pas été spécialement impressionnés. Nous pensions nous diriger vers le Chili en passant par le Paso Pehuenche, mais des policiers (barrage sur la route avant d’entrer à Malargue), nous ont expliqué qu’il était fermé jusqu’en décembre (neige et glace sur la route en raison de l’altitude). Au bureau de touristes, on nous a confirmé que cette frontière était infranchissable présentement. Nous avons donc changé un peu nos plans (nous avions liquidé la nourriture car tous les produits frais, viandes, charcuteries, fromages, etc. sont interdits pour entrer au Chili), et nous sommes retournés faire un marché. Nous nous sommes ensuite installés à la Digue Bras Brisoli, à une dizaine de kilomètres du sud de la ville. Nous n’avons rien fait de spécial pour notre anniversaire de mariage (deux ans déjà), si ce n’est que j’ai fait des “rib steaks” avec une sauce au poivre et des pommes de terre en purée pour souper! Mercredi matin, le 22 octobre, nous avons décidé de nous installer au camping municipal de Malargue. Nous prendrons une journée de repos avant de décider de notre itinéraire… Cela fait du bien de s’arrêter et de profiter de l’eau chaude et de l’électricité de temps en temps! Pierre est allé faire un tour en ville pendant que je plaçais les photos sur l’ordi. Je préfère ranger les photos et les numéroter au fur et à mesure, mais c’est un travail de moine. Je m’occupe des repas, du ménage et des photos, alors que Pierre s’occupe de la conduite automobile et du véhicule. Il adore conduire, alors que ce n’est pas vraiment un plaisir pour moi de vaquer à mes tâches quotidiennes. Nous faisons cependant les courses et le lavage des vêtements ensemble… Demain nous nous dirigerons vers le Chili. La prochaine frontière ouverte est à environ 500 kilomètres d’ici. Nous voulons prendre notre temps, car nous avons encore de la nourriture à liquider. Certaines frontières surveillent surtout les légumes, les fruits, les produits laitiers, la charcuterie, les fromages et la viande, alors que d’autres proscrivent aussi les épices, le miel, les soupes en sachets, les fruits secs, les noix, etc… Un beau bonjour aux amis(es) et bien sûr à la famille. Au plaisir!

20 octobre 2008

Argentine (El Trapiche, San Luis, Canyon Atuel, San Rafael, Digue Los Reyunos)

Nous nous sommes rendus à El Trapiche lundi en fin d’après-midi, et nous avons trouvé un endroit superbe pour camper, au bord d’un très grand lac bordé de saules, un endroit où nous étions seuls parce que le printemps n’est pas encore la saison idéale pour camper selon les Argentins… Pierre en a profité pour vérifier le dessous de l’auto, solidifer certaines connexions et revisser l’amortisseur de camion adapté récemment pour notre véhicule, tandis que je m’occupais de la lessive. Nous serions bien restés une autre journée à cet endroit paradisiaque, sauf que nous n’avions plus de nourriture, ou très peu (Pierre n’avait plus de bière non plus!) Malheureusement, au village d’El Trapiche, les magasins étaient fermés (c’est un village très touristique, alors j’imagine qu’ils ne fonctionnent à plein qu’en haute saison). Nous avons donc continué vers San Luis, et nous avons fait notre épicerie, imaginez, dans un Wal-Mart! Nous n’osons pas trop acheter des fruits et des légumes, parce que d’une province à l’autre, il est interdit d’importer ces denrées, spécialement dans la province de Mendoza. Et naturellement, il y avait un contrôle sanitaire à l’entrée de la province: fumagation obligatoire et inspection du véhicule… Nous avons ensuite continué vers San Rafael, et nous avons demandé des infos sur le canyon Atuel, dans la Vallée Grande. On nous a aussi donné des directions pour le camping Familiar Christino, et nous avons réussi finalement à le trouver, après avoir tourné en rond pendant quelques kilomètres (10 pesos pour la nuit pour nous deux). Samedi matin (18 octobre), nous avons décidé de laver notre douillette, qui n’était plus du tout blanche, les draps, l’auto, le moteur, les vêtements, etc. J’ai ciré l’auto pendant que Pierre lavait le moteur, nettoyait les bougies, ajustait le cap distributeur, etc… Une bonne journée de nettoyage! Nous nous sommes baignés dans la rivière juste avant le souper, et en soirée, une averse de grêle a fait fuir certains des campeurs, alors il n’est resté qu’une autre famille en soirée. Dimanche le 19 octobre, nous sommes partis tôt (après une douche froide), et nous avons fait la route du Canyon Atuel, un endroit absolument magnifique. Nous avons voulu voir la dune de sable qui pourrait être le lieu de la course Paris-Dakir en 2009, mais nous avons fait 40 kilomètres de trop sur une route de terre, et lorsque nous avons finalement trouvé la piste, le chemin de sable pour s’y rendre était exécrable. Nous avons rencontré un camion Toyota 4x4 tirant un Dune Buggy, et les gens nous ont conseillé de ne pas nous aventurer plus loin. L’homme de Mendoza nous a expliqué que son Dune Buggy avait cassé et qu’il avait aussi passé plus d’un avant-midi à déprendre son Toyota! Nous avons rebroussé chemin, mais nous nous sommes embourbés deux fois. Heureusement, les 2 gars nous ont poussé, et nous avions aussi nos Traction Aids (ils les vendent pour la neige, mais nous nous en sommes servis dans le sable et cela semble fonctionner). Nous avons continué vers les digues El Tigre et Los Reyunos, et nous nous sommes installés au bord de la digue Los Reyunos pour la soirée. Lundi matin (20 octobre, fête de Pierre) nous sommes revenus à San Rafael pour téléphoner à sa famille et pour faire certains achats... Nous pensons passer au Chili dans les prochains jours. Au plaisir!

16 octobre 2008

Argentine: Parc Talampaya, Chillecito, Cordoba, Alta Gracia, Merlo

Au camping d’Ischigualasto, nous avons rencontré Elk, un professeur allemand à la retraite et voyageant seul. Nous avons discuté avec lui autour d’une bonne bouteille de vin, et nous avons pu admirer son camping-car, une Land Rover 1992 aménagée par un de ses amis en Allemagne, et alimentée au moyen de trois panneaux solaires. Comme son frigo ne fonctionne pas au propane, seulement avec la batterie ou l’électricité, il coupe le contact pour la nuit et n’a jamais perdu aucun aliment… C’est toujours insctructif d’apprendre comment d’autres voyageurs sont installés! Mercredi matin (le 8 octobre), nous nous sommes dirigés vers Talampaya, un autre parc renommé pour ses paysages de canyons en grès rouge. Là, il faut stationner à l’entrée du parc et aller au canyon avec un tour organisé, en autobus. L’entrée au parc est de 20 pesos par personne et l’excursion est de 45 pesos pour deux heures trente. Il y a même une excursion à 70 pesos, mais cela ne permet pas de voir tellement plus. Nous aimons faire les choses à notre propre rythme, alors disons que si nous avions eu notre véhicule, nous nous serions arrêtés plus longtemps à certains endroits, mais cela n’est pas permis, il est interdit d’entrer dans le parc avec son véhicule. Nous avons retrouvé Elk au courant de la journée, et il a eu la même impression que nous. Nous avons profité de notre séjour au camping pour remplir d’eau potable et pour prendre une bonne douche chaude. Le parc Talampaya me rappelle beaucoup le parc Zion en Utah, mais en moins spectaculaire. Jeudi le 9 octobre, nous sommes repartis pour Chillecito. Un autre barrage sanitaire (fruits et légumes) à l’entrée de Pagancito, et ensuite, une route superbe, très tortueuse, en terre la plupart du temps, mais avec ces canyons rouges magnifiques tout autour! Nous avons dîné à Chillecito et nous nous sommes arrêtés à l’épicerie et à une boulegerie. Nous avons visité une autre Bodega: la Riojana, une coopérative où travaillent plusieurs personnes originaires de Chillecito, puis nous nous sommes rendus à l’ancienne fonderie du village Santa Florentina, à 8 kilomètres au Nord-Ouest de Chillecito. En début d’après-midi, nous sommes retournés sur nos pas pour nous diriger vers Cordoba, mais un bloquéo nous empêchait de passer… Les manifestants faisaient brûler des pneus sur la voie. Heureusement, le tout s’est terminé vers la fin de l’après-midi, et nous avons poursuivi notre route en nous arrêtant à Patquia pour dormir. Vendredi le 10 octobre, nous nous sommes rendus à Capilla del Monte (un petit village où plusieurs jurent avoir vu des OVNI, mais il faut dire que les herbes médicinales qu’ils fument resssemblent à du pot!) Nous avons ensuite continué vers Cuchi del Corral, un endroit magnifique, pas touristique du tout, où les jeunes viennent de temps en temps faire du parapente. Nous avons eu droit à une superbe envolée de 12 personnes, mais malheuresement, le deuxième groupe n’a pas pu décoller, le vent n’étant pas de la partie. Samedi matin (11 octobre), nous sommes partis vers huit heures, et nous avons fait faire un changement d’huile à la Falda. Pour le changement d’huile à transmission il nous faudra attendre à mardi à Cordoba, puisque tout est fermé d’ici là, Oktoberfest oblige… Nous nous sommes rendus à la Cascada Oléan, à 20 kilomètres de Falda par une route de terre, et nous avons décidé de nous installer ici pour camper, puisque l’endroit est absolument magnifique! Comme il pleuvait dimanche matin (12 octobre), nous avons décidé de retourner à Falda et de visiter les environs. Nous avions pensé de voir le musée de trains miniatures, mais comme les prix avaient doublé depuis un an (on parlait de 5$ dans le guide Lonely Planet 2007), nous avons décidé de laisser tomber. Nous avons visité Cosquin, mais comme il pleuvait et que la visibilité était nulle, nous n’avons pas vu grand-chose, la montagne étant cachée par les nuages… Nous avons marché dans la rue piétonnière de Villa Carlos Paz, admiré l’horloge Coucou (pas aussi imposante que celles de Munich c’est certain), et nous nous sommes dirigés vers Cordoba. Nous avons finalement trouvé, après plusieurs tentatives infructueuses, le camping municipal, et nous nous sommes installés pour la soirée. Un militaire nous a recommandé de faire attention dans la ville, qui semble-t-il est peu sécuritaire pour les touristes, plusieurs attaques au couteau ou à main armée ayant eu lieu récemment. Nous sommes restés deux nuits au camping, puisque lundi (13 octobre) était un jour férié. Nous avons revu les deux jeunes Français que nous avions rencontrés à Salta. Ils possèdent un Combi Volkswagen 1980, qu’ils ont acheté en Argentine, et ils nous ont raconté les nombreux problèmes mécaniques auxquels ils ont fait face. Tout comme nous, ils sont sortis de la Bolivie juste avant les émeutes et les manifestations… Ils veulent vendre leur Combi à Buenos Aires et remonter jusqu’en Guyane Française pour travailler (ils sont infirmiers), et présentement, ils ont un problème de pneus. Espérons que tout ira bien pour eux! Mardi le 14 octobre, nous sommes partis sous un ciel pluvieux du camping de Cordoba, et nous nous sommes retrouvés dans la ville de Carlos Paz, alors que nous croyions être en banlieu de Cordoba. Nous avons fait le même circuit plusieurs fois pour trouver un mécanicien, et finalement nous nous sommes arrêté au Lubricentro Carlos Paz. Ici, un litre d’huile à transmission coûte environ 25$. Alors pour deux litres et demi, avec le temps, cela nous a coûté à peu près 90$ ! Après le dîner nous nous sommes rendus à Alta Gracia, la ville ou Che Guevera a passé son adolescence... Son père un Irlandais protestant, Ernesto Guevara Lynch, et sa mère, une Espagnole catholique, Celia de la Serna, venaient tous deux de familles aisées de Buenos Aires. Après le mariage, M. Lynch a acheté 70 000 hectares dans la région de Misiones, alors ils ont fait 15 jours de bateau sur le Parana (alors que Celia était enceinte de 3 mois) pour venir s’installer dans la jungle. Un voisin anglais les a hébergés pendant les cinq mois qu’ils ont mis à la construction de leur maison. Ils ont dû se rendre en bateau jusqu’à Rosario où Celia a accouché d’Ernesto Guevara le 14 mai 1928, avant de revenir à Colonia Caraguatay dans la province de Missiones. Très vite, on découvre qu’Ernesto souffre d’asthme sévère. Et comme l’on croyait à cette époque qu’un climat sec était préférable pour les asthmatiques, la famille déménage donc à Alta Gracia, près de Cordoba. Ernesto Che Guevera jusqu'à l'âge de 19 ans, puis il s'installera en 1947 à Buenos Aires pour étudier la médecine. En 1949, il fait un voyage à vélo en Argentine, c’est son premier contact avec les opprimés du pays. Le 20 décembre 1951, il part à moto avec son ami Alberto Granados pour huit mois à travers l’Amérique du Sud. Nous avions vu le film Carnets de Voyages, qui relate cette aventure… Il laisse son ami Alberto au Vénézuela, ou celui-ci travaillera dans une clinique pour lépreux, et il revient, tel que convenu avec son père, pour terminer ses études de médecine. En 1953, son titre de médecin en poche, il repart pour un autre voyage en Amérique latine. Au cours de ses voyages, l’oppression, la pauvreté et surtout le manque d’éducation de la population le frappent. C’est ainsi que nait sa détermination à aider les basses classes des peuples d’Amérique latine qu’il considère tous comme ses frères. Il dénonce haut et fort la corruption qui sévit. En 1955, il rencontre sa future femme, Ilda Gadea, partisane active d’un parti socialiste (avec qui il aura une fille) et approfondit son éducation politique. En 1954, il part travailler comme médecin au Mexique et rencontre Raul et Fidel Castro chez Maria Antonio Gonzales (une amie de sa femme). C’est ainsi que la politique et la révolution deviennent sa vie. Castro le nomme médecin de ses troupes. En 1959, il devient bras droit du nouveau président Fidel Castro (juste après la libération de Cuba). Castro le nomme président de la banque nationale de Cuba puis ministre de l’industrie. En 1964, il participe à une discussion de l’assemblée générale des Nations Unies ou il déclare que « la révolution naît dans les cœurs ». Nous avons aussi vu des photos de sa deuxième femme (il s’est séparé de sa première femme alors que sa fille n’avait que quelques mois), des photos de ses 4 autres enfants, et aussi de ses nombreux voyages autour du monde pour la cause communiste. Le 9 octobre 1967, Ernesto Guevara, médecin, aventurier et révolutionnaire a été exécuté brutalement sur ordre du président bolivien Barientos, manipulé par la CIA… Sa tombe se trouve aujourd’hui à Cuba. Nous nous sommes ensuite rendus à l’Estancia Jésuite d’Alta Gracia, Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis quelques années. Un endroit immense, très bien restauré. Pour les gens qui aiment l’architecture et l’histoire, c’est un endroit à voir. Nous avons finalement quitté la ville d’Alta Gracia pour nous rendre à l’Observatoire, tout près de Bosque Alegre, mais pas de chance, ils n’ouvrent qu’en fin de semaine en basse saison. Nous nous sommes tout de même arrêtés devant la barrière fermée pour la nuit, mais nous n’avons pas pu admirer le ciel, car la brume recouvrait tout. Mercredi le 15 octobre (nous commençons aujourd’hui notre dix-septième mois), nous nous sommes dirigés vers Mina Clavero. Nous nous sommes rendus au Musée Rocsen, un endroit où il serait facile de passer toute la journée tellement il y a de choses à voir. Et nous qui n’aimons pas tellement les musées habituellement! C’est un Français, Jean-Jacques Bouchon, qui a pris l’initiative de cette formidable entreprise. Papillons, coquillages, calèches, vêtements anciens, instruments de médecine, oiseaux empaillés, photos anciennes, instruments de musique, objets religieux, appareils photographiques, outils, autos, moteurs, roues, meules, minéraux, fossilles, bijoux d’Afrique et de Chine, appareils ménagers etc. etc. etc. Après le dîner, nous avons continué vers la Digue La Vina, et nous avons ensuite poursuivi vers Merlo. Nous avons été voir les cascades, puis nous nous sommes installés sur le sentier Cabeza del Indio pour la soirée. Ce matin, jeudi le 16 octobre, nous nous dirigerons vers San Luis. Au plaisir!

07 octobre 2008

Argentine: Difunte Correa & Parc Ischigualasto

Mercredi le 1er octobre nous avons marché au coeur de Mendoza pour prendre le pouls de la ville, et nous avons finalement trouvé un adaptateur pour mon portable, non sans avoir vérifié avec Apple pour le courant de 220 watts… Il n’y a pas beaucoup de concessionnaires Apple ici, seulement deux dans toute l’Argentine: un à Mendoza et un à Buenos Aires! Et les prix sont moins avantageux qu’au Canada… Nous voulions aussi acheter un transformateur pour pouvoir nous servir du courant électrique dans les campings, mais comme nous ne sommes pas certains de l’ampérage requis, nous avons décidé de laisser tomber. Le transformateur pour une capacité de 1500 watts est de presque 200$, et comme Pierre a eu une mésaventure en Espagne il y a plusieurs années (le frigo a sauté, puisque ce n’était pas le bon ampérage, ou qu’il s’était trompé d’adapteur, allez savoir), nous avons tout simplement décidé de nous arranger avec ce que nous avons, et ne pas utiliser l’électricité des campings (nous fonctionnons avec le propane et le panneau solaire seulement). Après le dîner nous avons trouvé un mécanicien pour les amortisseurs défectueux, mais nous avons dû revenir après 4 heures de l’après-midi, puisque la sieste est longue ici… Pas de chance, après avoir fait démonter les amortisseurs pour savoir avec certitude quelle pièce il nous fallait, nous avons appris qu’il n’y a aucun amortisseur de ce type dans toute l’Argentine! Les mécaniciens avaient même téléphoné à Buenos Aires! Finalement, ils ont adapté des amortisseurs de camions, c’est le meilleur qu’ils pouvaient faire… Cela nous a coûté un peu moins de 200$, et nous espérons que ces amortisseurs feront l’affaire pour quelques mois au moins, mais on ne sait jamais! C’est la quatrième paire d’amortisseurs depuis l’Équateur… Nous avons quitté Mendoza en début de soirée, et nous avons campé dans une station-service de gaz naturel (très populaire ici) sur la route de San Luis (#7). Jeudi matin, nous sommes arrivés au contrôle sanitaire de Désaguédéro (en entrant dans la province de San Luis), alors nous nous sommes débarassés des fruits et des légumes avant de passer… Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Parc National Sierra de Las Quijadas, un canyon rouge qui m’a fait penser un peu aux parcs de l’Utah. Il y a longtemps, des bandits se cachaient dans les ravins, leur tête était mise à prix, mais on le les a jamais attrapés… Le lendemain matin, en revenant des sentiers, nous avons rencontré une Française en vacances accompagnée d’un médecin et de son épouse vivant à San Luis (environ 153 km. de Sierra de Las Quijadas). Le parc est très tranquille, il y a très peu de visiteurs, nous étions donc vraiment heureux de rencontrer des gens parlant français! Pour les étrangers, il en coûte 20 pesos pour l’entrée du parc, alors que pour les Argentins, le prix est de 7 pesos… Cette pratique des prix différents pour les non-résidents semble s’étendre à tous les pays d’Amérique du Sud. Moi qui croyais que c’était réservé à l’Inde! Nous avons quitté le parc Las Quijadas samedi le 4 octobre pour nous diriger vers la ville de San Juan. Un autre contrôle sanitaire nous attendait à El Encon, après San Luis, mais nous étions en règle. Nous avons déboursé 3 pesos pour la fumigation… Nous avons ensuite continué vers San Juan, où nous voulions visiter le Musée de vin Graffigni. Monsieur Graffigni, immigrant italien, a instauré le premier vignoble au pays dans les années 1800. La famille, qui a maintenant vendu les vignobles à Pernod Ricard, une compagnie de France, a ouvert ce musée sur le site d’une de leurs bodegas afin de perpétuer la tradition j’imagine… La visite est gratuite, et il y a même une dégustation sur place. Nous avons ensuite fait notre marché au Libertad, et nous voulions nous rendre au Camping Don Bosco pour la nuit, mais nous nous sommes arrêtés un peu avant, à la station YPF. Nous avons profité de douches chaudes, nous avons fait la lessive et nous avons aussi lavé le véhicule, qui en avait grandement besoin. Dans l’avant-midi (dimanche le 5 octobre) nous avons visité le sanctuaire Difunta Correa. Il paraît que pendant la guerre de 1840, Correa, son nouveau-né dans les bras, partit à la recherche de son fiancé sur les champs de bataille. Après plusieurs jours de marche, les vivres manquèrent et Correa mourut de faim, de soif et d'épuisement. Quelques jours après, quand son corps fut trouvé, l'enfant tétait le sein de sa mère et il était toujours en vie. Le lieu présumé où Correa fût trouvée est aujourd'hui un lieu de pèlerinage difficile à décrire. Il y a là plusieurs petites chapelles dans lesquelles s'entassent des objets hétéroclites, photos, trophées sportifs, instruments de musique, jouets, dessins, une autre entièrement consacrée aux robes de mariées. Le chemin qui monte au rocher où Correa aurait été trouvée est bordé de centaines de plaques d'immatriculation, mais aussi de centaines de plaques de remerciement pour faveux reçues et miracles accomplis. Nous avons vu des pélerins monter cet escalier à genoux. Nous n’en revenions tout simplement pas de constater tant de ferveur populaire. Il y avait même une enseigne mentionnant que Corréa attendait les fidèles pour la messe de 11 heures à la chapelle toute proche! Décidément, les gens ici ont besoin de croire à quelque chose! Nous sommes repartis vers le Parc de la Vallée Fertile, et nous nous sommes arrêtés au pied des montagnes pour la soirée. Lundi le 6 octobre, après nous être arrêtés au bureau de touristes de San Augustine, nous avons décidé de nous rendre au parc Ischigualasto, un parc qui ressemble un peu au Parc Canyonland en Utah. Nous avons attendu en après-midi pour faire le tour guidé, qui permet d'admirer les formes géologiques bizarrres. Ce parc est aussi appelé Vallée de la Lune, en raison des paysages je suppose. Le musée des dinosaures que les archéologues ont trouvés ici est vraiment spécial! Nous avons campé ici en soirée, et nous repartons ce matin (mardi le 7 octobre) vers le parc National Talampaya. Au plaisir!