26 juin 2008

Magnifique Machu Pichu



Nous avons quitté Cusco dimanche matin pour nous diriger vers Pisac, un site archéologique superbe, avec des terrasses rondes, un canyon, et plusieurs structures religieuses et administratives. Nous avons rencontré deux Brésiliens qui nous ont laissé leur adresse. Nous avons mangé des mets traditionnels au marché très coloré, mais malheureusement, Pierre a commencé une diarrhée le lendemain… Nous nous sommes ensuite dirigés vers Ollantaytambo, où nous avons stationné dans un cochera (10 soles). Des autobus arrivaient et partaient toute la nuit et les chauffeurs klaxonnaient, bref, je n’ai pas beaucoup dormi! Le lendemain matin, nous avons visité les ruines d’Ollantaytambo, qui sont assez impressionnantes. Nous nous sommes ensuite dirigés vers Santa Teresa, pour rejoindre le Machu Pichu. Nous avons fait 82 kilomètres sur une très belle route de montagne pavée, avec des points de vue magnifiques. Naturellement, le Nevado Veronica (col de presque 5000 mètres) nous a ravis, avec des chutes incroyablement hautes et un énorme glacier… Nous avons été surpris de constater à quel point il n’y avait pas beaucoup de traffic sur une si belle route! Malheureusement, trente deux kilomètres avant Santa Maria, la route est redevenue affreuse, non pavée et très difficile. Après Santa Maria, 22 autres kilomètres de route étroite longeant un canyon magnifique, beaucoup de ruisseaux traversant la route, et des hauteurs vertigineuses, vraiment, c’est assez spécial de passer par ici! Encore une fois, très peu de circalution… Puis à Santa Teresa, nous nous sommes arrêtés au Inka Tours Hospedage où nous avons stationné notre véhicule (5 soles par jour). Nous avons joint un groupe d’étudiants en médecine ayant réservé un colectivo (sorte d’autobus privé) et nous sommes arrivés à la station de chemin de fer après 20 minutes. À la station de train, nous nous sommes rendus compte que les locaux paient 5 soles alors que les étrangers doivent payer 8$ pour le trajet de 40 minutes. Nous avons rencontré un gars d’Austin (Texas) avec sa compagne mexicaine qui se dirigeaient vers Urubamba et qui ont beaucoup voyagé en camping-car il y a plusieurs années. Nous sommes finalement arrivés vers 6 heures du soir à Agua Calientes, et nous nous sommes empressés de nous procurer des billets pour Machu Pichu. Nous avons ensuite trouvé un hôtel confortable avec eau chaude et lit douillet, mais nous avions oublié qu’un mur d’immenses fenêtres donnant sur la rue pouvait être bruyant. Les touristes ont fêté jusqu’à 4 heures du matin, et des gens éméchés parlant très fort ont ensuite continué à jaser… Nous avions demandé de nous faire réveiller à 4hres 45 du matin à la réception, mais j’imagine qu’ils ont oublié. Quoiqu’il en soit, comme nous n’avons pas fermé l’oeil de la nuit, nous étions prêts à partir avec le premier autobus (5hres 30 du matin) pour voir le soleil se lever sur les ruines! Arrivés au site, nous nous sommes dirigés vers le Wayna Pichu (ils autorisent seulement 200 personnes à passer le matin, et ils ferment le passage à 13 heures), une montagne très haute qui permet de bien apercevoir le Machu Pichu et la route serpentine y conduisant. Nous avons attendu jusqu’à 9 heures et quart que la brume se dissipe, et naturellement nous n’avons pu capter le lever du soleil à cause des épais nuages. Mais la vue de cet endroit en valait vraiment la peine (la montée était définitivement très rude). Ensuite, nous nous sommes dirigés vers le secteur des Prisons, puis nous sommes grimpés aux terrasses et nous nous sommes rendus au Temple Solaire. Nous avons exploré tous les recoins du site, et vers deux heures de l’après-midi, après avoir visité le site du côté de la Casa del Vigilante, nous nous sommes dirigés vers le Portail Solaire. Il était environ trois heures de l’après-midi lorsque nous avons terminé. Souvent les gens visitent le site en deux jours, mais maintenant, il faut payer l’entrée à chaque fois (presque 50 dollars par personne), et l’autobus pour monter de Agua Calientes à Machu Pichu est 16 dollars par personne aller-retour. Nous avons donc mis les bouchées doubles pour tout voir dans la même journée et nous n’avons pris que quelques minutes pour dîner. Nous avons décidé de refaire le trajet jusqu’au chemin de fer à pied (une heure de descente), et comme il n’y a que deux trains par jour vers l’usine hydro-électrique (le dernier train est à midi), nous avons décidé de marcher (deux heures et demie le long de la voie). Nous avons pris un autre colectivo (ils demandent trente soles pour le trajet, mais deux autres touristes ont partagé les frais avec nous). On nous avait dit qu’un taxi demandait 5 soles par personne au bureau touristique de Cusco, mais… Nous sommes arrivés épuisés mais heureux à notre véhicule. Le lendemain matin (25 juin), nous sommes allés nous prélasser aux bains thermaux de Santa Teresa (mille fois plus beaux et plus propres que ceux d’Aguas Calientes) et nous sommes repartis vers Urubamba. Il n’y a aucune station-service entre Agua Calientes et Urubamba, alors nous avons eu chaud, mais finalement, nous n’avons pas manqué de gazoline, ouf! Nous avons eu de la difficulté à trouver un endroit pour stationner pour la nuit à Urubamba, et un propriétaire d’hôtel nous a même demandé 15$ U.S. pour utiliser son stationnement. Mardi le 26 juin, nous nous sommes dirigés vers Cusco pour faire un retrait bancaire et vérifier nos messages sur Internet. Nous prendrons la route pour Puno dans quelques instants… Au plaisir!

22 juin 2008

Cusco au Pérou


Mardi le 17 juin, nous avons pris la route Nasca-Cusco, une belle route qui monte dans les montagnes jusqu’à plus de 4,500 mètres. Nous avons vu des centaines de vigognes (animaux qui ressemblent un peu aux lamas, avec une fourrure plus lisse de couleur fauve et blanche) dans la réserve Pampa-Galeras, ainsi que plusieurs lagunes. Il y avait même des sommets enneigés par endroits. De plus, la route est asphaltée, ce qui nous a ravi, après les routes difficiles que nous avons traversées jusqu’ici… Malheureusement, les freins sont encore à refaire (après 2,000 kilomètres) et nous essaierons cette fois-ci de faire tourner les disques… Les mécaniciens ici sont très ingénieux, mais ils n’ont pas de pièces, et pas d’outils non plus! Nous nous sommes arrêtés sur le bord d’une rivière peu après un poste de péage pour la nuit, à environ 150 kilomètres d’Abancay. Mercredi matin (18 juin), nous sommes arrivés à Abancay, et nous sommes présentement au garage où nous faisons installer les freins achetés à Lima. Nous aimerions faire un trek de cinq jours (aller-retour) pour le Choquequirau, des ruines magnifiques un peu comparables au Machu Pichu, mais elles sont assez isolées car il n’y a pas de route encore; il faut faire le trajet à pied, à travers les montagnes. Il faut se d’abord se rendre jusqu’à Chacora, qui n’est pas très loin d’ici, et faire les 30-40 kilomètres suivants à pied. Mais comme nous sommes le 18, et que Pierre veut appeler ses enfants qui seront tous réunis en Colombie-Brittanique du 20 au 22 juin, nous devrons revenir sur nos pas si nous voulons faire ce trek… Et une agente de voyages nous a demandé 600$ U.S. pour la location d’une tente et de mules, en incluant un guide pour 4 jours. Un peu dispendieux pour le Pérou! Nous avons été voir les murs de pierres des ruines de Limatambo, puis nous nous sommes arrêtés à Sahuite, d’autres ruines avec une énorme pierre représentant une carte mythologique du Pérou: plusieurs animaux y sont représentés, ainsi que les 3 divisions du pays (côte, sierra et jungle), et bien sûr les sites Incas majeurs, dont le Machu Pichu… Nous avons dormi au site archéologique, et le lendemain, jeudi le 19 juin, nous nous sommes dirigés vers Cusco. Plusieurs rues étaient bloquées, à cause de la fiesta de l’Inti Raymi, pour le 24 juin (solstice d’hiver pour eux). Nous avons finalement trouvé un cochera (stationnement gardé pour l’auto, 15 soles par jour), et nous nous sommes rendus sur la place publique pour admirer les spectacles de danses traditionnelles. En soirée, nous avons marché dans les rues de la ville illuminée, et nous avons assisté à un concert sur la place du Temple du Soleil. Vendredi le 20 juin, nous avons acheté un boleto touristico, un billet qui permet de visiter musés et ruines autour de Cusco, et nous avons marché pour voir tous les sites touristiques de la ville: murs Incas, Casa Garcilosa, Musée d’Art Contemporain, Monument Pachacuteq, Musée Qoricancha, Musée d’Art Populaire etc. Nous avons aussi visité l’église La Merced (un mariage y était célébré en soirée) et la Cathédrale…

Samedi le 21 juin, nous avons visité l’église La Compana de Jésus (25 soles par personne). Nous avons beaucoup apprécié la richesse artistique, les ornements en or, les fresques, les sculptures… Ici, les églises contiennent beaucoup plus de peintures et d’oeuvres d’art que les musées! Nous sommes aussi retournés à la Cathédrale, pour l’admirer une dernière fois. Nous voulons aussi faire les sites archéologiques autour de Cusco, alors nous avons décidé de prendre un tour guidé avec un guide (30 soles pour nous deux). Nous nous sommes d’abord rendus au Temple du Soleil Qoricancha. Il y a tellement de gens ici qu’il faut plus d’une heure pour tout visiter… Les Espagnols ont bâti l’église Santo Domingo sur le site, et apparemment qu’ils ont détruits plusieurs murs pour en récupérer les pierres. Malgré les deux tremblements de terre majeurs, les murs incas sont restés intacts alors que l’église a dûe être entièrement refaite. Le guide nous a expliqué comment le dernier empereur inca avait été capturé par Pizarro le conquistadore; après sa capture, pour recouvrer sa liberté, Ahuatepec (l’empereur Inca) offrit aux Espagnols deux vastes pièces remplies d’or (le temple du Soleil était à l’origine recouvert d’or), mais après avoir récupéré l’or promis, Pizarro fit décapiter l’Inca et brûler son corps sur un bûcher… Nous nous sommes ensuite rendus au site archéologique Sacsayhuaman, et nous avons été absolument émerveillés par l’endroit. Il s’agit de 33 sites archéologiques regroupés, avec des pierres pesant de 90 à 128 tonnes! Nous avons pu admirer Cusco d’en bas, mais comme nous n’avions seulement qu’une heure, nous n’avons pu explorer l’énorme site. Nous avons ensuite visité Queko, Puka Pukara et Tambo Machay. Nous avons été sidérés de constater à quel point les touristes sont nombreux ici, il y avait des douzaines d’autobus à chacun des sites, et dès qu’un autobus partait, un autre arrivait! Nous sommes revenus à Cusco vers 19 heures. Nous avons mangé des brochettes de boeuf à la Plaza de Armas et nous avons encore une fois arpenté les ruelles de pierre avant de retourner à notre campeur… Tout le mois de juin, en raison du festival Inti Raymi, des danseurs célèbrent dans les rues, et nous assistons à toutes sortes de spectacles. Parades avec chars allégoriques, danses traditionnelles, chanteurs, musiciens... Nous avons même eu droit à un feu d'artifices en soirée, que nous pouvions admirer du véhicule!

Dimanche matin, le 22 juin, nous nous sommes levés tôt pour visiter 4 églises: Santa Anna, avec des murs remplis de miroirs, San Blas, avec un crâne surplombant la chaire, San Pedro (messe en Quechua), et San Francisco (cryptes et peintures anciennes). Nous partons ce matin pour la Vallée Sacrée, en commençant par Pisaq... Au plaisir

17 juin 2008

Paracas et Nasca

Vendredi le 13 juin, nous sommes entrés au Parc National de Paracas, un désert bordant l’océan Pacifique, avec des falaises aux formes incroyables se jettant dans la mer… Le sable de couleur beige, rose et ocre contraste étrangement avec le bleu du ciel et les vagues déferlent sur la plage avec force. Comme c’est l’hiver ici, il n’y a presque personne, alors c’est un peu comme si nous étions seuls au monde… Nous sommes restés ici jusqu’à lundi matin: nous avons dormi deux soirs à la plage La Mina et un soir à la plage Yumaque. Nous avons exploré la Cathédrale (une formation rocheuse au bord de l’océan), le mirador, Lagunillas, et bien sûr le Centre d’Interprétation… Puis lundi le 16 juin, nous nous sommes dirigés vers Ica (le musée Régional expose plusieurs momies, céramiques et textiles de la culture Paracas). Nous nous sommes ensuite rendus à la lagune Huacachina, un oasis dans le désert. Pierre trouvait que cela ressemblait étrangement au Marorc, avec les palmiers et les dunes de sable incroyablement hautes! Après le dîner, nous sommes arrivés à Nasca, où nous nous sommes arrêtés au mirador pour admirer les fameux hiéroglyphes qu’il faut regarder de haut pour cerner les immenses dessins. Pierre a été un peu plus enthousiasmé que moi… J’imagine qu’ils ont dû former ces dessins très symétriques à l’aide de cordes, et que comme la pluie et la végétation sont rares ici, la terre est restée intacte malgré toutes ces années! Nous nous sommes arrêtés pour la nuit à l’hôtel Nido del Condor, au milieu d’un magnifique jardin bordant la piscine. Nous pensons nous diriger demain vers Cusco. Comme nous monterons dans les montagnes bientôt et que la température pourrait descendre jusqu’à -15 degrés Celsius (nous sommes en plein hiver ici), nous profitons des derniers jours de soleil le long de la côte Pacifique… Au plaisir!

12 juin 2008

Lima


Une photo des catacombes de l'église San Francisco! Nous avons été très impressionnés par tous ces crânes et ces os! Il était interdit de prendre des photos, mais je n'ai pu résister, et j'ai réussi à prendre deux photos en cachette! Pour les pièces d'auto, misson accomplie! Nous avons réussi à trouver des freins pour l'auto, de l'anti-gel rouge pour moteurs en aluminium, filtres à air, à essence, à l'huile, bougies, rotor et cap distributeur! J'ai aussi pu mettre les photos du Pérou sur Internet, et nous avons aussi fait une grosse épicerie, nous approvisionnant en vin et en viandes! Bien sûr, Lima est une ville un peu plus chère, et Miraflores est un quartier très touristique au bord de la mer, mais après les bidonvilles à l'entrée de la ville, nous étions bien contents de nous retrouver dans un quartier propre et civilisé! Nous avons profité des malecons (sortes de promenades bâties le long de la mer) et nous avons admiré les gens faisant du parapente dans la baie... Nous devrions repartir demain matin vers Paracas, un parc national où nous espérons voir des pingouins, des otaries, et plusieurs oiseaux aquatiques...

11 juin 2008

Cajamarca, Huanchaco, Trujillo, Caral, Lima



Dimanche le 1er juin, nous avons visité la ville de Cajamarca: Cuarto del Rescate, Musées Ethnographique et Archéologique, Complexe Belen , etc… Puis nous avons rencontré nos deux Italiens, et nous sommes allés avec eux déguster une crème glacée hollandaise, avant qu’ils ne reprennent l’avion pour Lima. Nous sommes retournés camper à Cumbayo, où nous avons rencontré des étudiants, dont une jeune fille de France. Puis, lundi matin, nous sommes repartis vers les sources thermales Banos del Inca. Nous avons choisi la salle Impériale, un Jacuzzi privé dans un bâtiment fermé à clef, que nous remplissons en ajustant nous-mêmes la température, et au bout de 20 minutes, quelqu’un est venu frapper à la porte car le temps alloué n’est que de vingt-cinq minutes. L’eau sent légèrement le soufre, je crois qu’elle provient d’un volcan avoisinant, mais elle est très claire! Nous nous sommes ensuite dirigés vers Chan Chan, et nous avons établi nos quartiers pour la nuit dans une station-service de Pascamayo, à quelques kilomètres de Chan Chan. Mardi le 3 juin, nous avons arpenté les ruines de Chan Chan, qui s’étendent sur plusieurs kilomètres. Même s’il ne reste pas grand-chose de cette énorme ville du passé, l’immensité du site nous a surpris. Nous avons rencontré un couple d’Australiens, Jan et Paul, et nous leur avons offert de nous accompagner pour la visite du musée et des autres ruines à quelques kilomètres de là (Huaco Arco Iris et Huaca El Dragon), plutôt que de marcher ou de prendre un taxi. Nous les avons quittés après avoir visité tous les sites archéologiques du coin, et nous nous sommes arrêtés au centre d’achats de la ville pour faire notre marché. Puis nous sommes repartis vers Huanchaco, un petit village de pêcheurs avec de drôles de bateaux, les totoras, fabriqués de paille, qu’ils montent comme ils monteraient un cheval, avec les jambes de chaque côté du bateau. Et lorsqu’ils ne sont pas en mer, ils laissent leurs bateaux debout sur la plage, ce qui est assez unique! Nous avons campé sur le terrain de l’hôtel Naylamp, où beaucoup de surfeurs européens ont élu domicile, et nous avons même pu échanger deux livres, dont un en français! Nous en avons aussi profité pour relever rapidement nos courriels au café Internet de l’hôtel (il n’y a pas de Wi-Fi dans ce petit village, naturellement!). Nous avions pensé passer deux jours ici, mais comme la nuit a été très mouvementée (la rue est tout près, et les surfeurs aiment fêter, j’imagine), nous avons décidé de repartir pour Trujillo le lendemain matin. Nous avons bien apprécié le quartier historique de la ville. Les riches propriétés sont très bien conservées, avec les jardins intérieurs, les meubles baroques, les bronzes, les miroirs… Il y a même de la vaisselle donnée à la famille par Bolivar lui-même, ainsi qu’un secrétaire qu’il utilisait pour sa correspondance à la Casa Urquiquy… Nous avons cassé la croûte dans une pizzeria, puis nous nous sommes mis en route pour Huaca de la Luna, des ruines archéologiques un peu au Sud de Trujillo. Ici, même si le gouvernement prend 20% des frais d’entrée, les lieux sont entretenus et administrés par une société privée, et une centaine de personnes travaillent sur le site, que les archéologues continuent de mettre à jour en travaillant aux fouilles de six heures le matin à quatorze heures dans l’après-midi. Nous avons visionné le film explicatif de quinze minutes, avant d’effectuer la visite des lieux en compagnie d’un jeune guide parlant français et anglais. Les efforts mis en place pour préserver les structures, les couleurs, les explications très claires du guide et la magie des lieux nous ont vraiment plu. Nous avons couché sur le site-même, au pied de Cerro Blanco (la Montagne Blanche), sous la pleine lune… Nous serions bien restés une nuit supplémentaire, mais nous ne voulions pas abuser.

Jeudi le 5 juin, nous sommes retournés à Trujillo pour retirer de l’argent au guichet automatique, puis nous avons emprunté, au Nord de Chimbote, la route qui longe le Rio
Santa Anna, en passant par Chuquicara jusqu’à Huallanca. Nous savions que deux fourgonnetes britanniques, en 2005, avaient mis 7 heures pour franchir les 65 kilomètres à l’intérieur du Canyon, mais nous avions le goût de profiter de ces paysages extraordinaires. Nous en avons eu pour notre argent, et nous avons mis seulement 4 heures pour nous rendre jusqu’à Huallanca. Nous avons pris un auto-stoppeur, mais nous étions contents lorsqu’il est arrivé à sa destination, car même si nous n’avons rien contre les évangélistes, nous n’aimons pas tellement discuter de religion avec des gens très fondamentalistes. Finalement, nous avons passés dans 38 tunnels, nous avons vu des mineurs travailler dans une mine de charbon, et admiré de nombreuses cascades le long des gorges. Une route spectaculaire et impressionnante, quoiqu’un peu difficile. Nous sommes arrivés à Caraz en soirée, et comme il n’y a pas de camping dans cette ville, un policier nous a conduit à une station-service pout la nuit.

Vendredi le 6 juin, nous avons visité Caraz, une toute petite ville, et la jeune fille au centre d’informations touristiques nous a donné une brochure sur la lagune Paron, qui est très peu visitée. Nous avons d’abord exploré les anciennes ruines Tumshu Kayko, avant de nous diriger vers cette lagune (deux heures d’une mauvaise route de terre). Quand nous sommes finalement arrivés, nous avions le souffle coupé par la beauté de cet endroit et par l’altitude (presque 5 mille mètres de haut, plus de 15,000 pieds!). Nous avons fait une randonnée autour du lac (un peu plus de 3 heures), et Pierre m’a dit que si je lui donnais une sole chaque fois que je m’exclamais devant la beauté de cet endroit, il serait riche. Imaginez, une lagune d’un bleu turquoise extraordinaire, avec plusieurs montagnes recouvertes de neige et de forme pyramidale, un ciel d’un bleu profond, des lupins de couleur bleu mauve en abondance, des plages de sable blanc, des cascades descendant le long des montagnes… L’endroit semble presque désertique, il y a un gardien à l’entrée qui vit ici en permanence, mais très peu de touristes. Nous serions bien restés quelques jours, mais comme nous avions de la difficulté à respirer en raison de l’altitude élevée durant la nuit (Pierre m’a parlé d’une connaissance qui était décédée d’une embolie pulmonaire dans son ascension de l’Everest), et comme il faisait un peu froid, nous avons décidé de partir le lendemain matin pour le Parc Huascaran, vers la lagune Llanganuco. Cette lagune ressemble un peu au Lac Louise à Banff. L’entrée au parc est de 10 soles pour une journée et 140 soles pour plus d’une journée (jusqu’à sept jours). Comme nous avions été émerveillés par la lagune Paron, nous étions un peu déçus… Nous avons rencontré deux femmes de Sherbrooke qui étaient en voyage en Amérique du Sud depuis quelques mois, et un Américain qui visitait sa cousine établie à Lima (victime de trois vols presque consécutifs!) Nous nous serions bien installés à l’entrée du parc pour la nuit, mais comme c’était interdit, nous nous sommes dirigés vers Yungay. Dimanche le 8 juin, nous avons lavé la voiture (après toutes ces routes de terre, elle en avait bien besoin), et nous nous sommes dirigés vers Chavin de Huantar, le site archéologique le mieux conservé de la culture Chavin. La route magnifique, pavée mais pleine de nids de poule, à travers les montagnes, rejoint une lagune profonde, et on peut apercevoir plusieurs glaciers sur le parcours. Un tunnel qu’il faut traverser est creusé à plus de 4 mille cinq cents mètres d’altitude, et une énorme statue blanche du Christ semble protéger les alentours. Arrivés au site archéologique vieux de trois mille ans, nous n’avons pas été impressionnés outre mesure: une plaza centrale importante, un site circulaire pour les rituels… Mais la visite des labyrinthes souterrains du Castillo, nous a absolument ravis. Imaginez, des tunnels de pierre taillée de façon parfaite, droits, faits de basalt et de grès, une réaliasation exceptionelle pour l’époque! La ventilation est si perfectionnée qu’il ne règne aucune odeur de renfermé, bien que l’entrée principale constitue la seule ouverture vers l’extérieur. Au coeur du complexe souterrain, le Lanzon de Chavin représente une dague de 4 mètres de long plantée dans le sol à l’intersection de quatre étroits couloirs. Les fioritures sculptées sur la dague sont impressionnantes. Nous avons été fort impressionnés… Nous avons dormi à l’hôtel Inca, un charmant hôtel très calme, au milieu d’un jardin magnifique. Puis lundi matin le 9 juin, nous voulions aller nous baigner aux bains thermaux non loin de là, mais comme un éboulement a provoqué la fermeture de l’endroit pour quelques semaines, nous avons dû changer nos plans. Nous avons donc roulé jusqu’à la côte, et nous sommes installés sur la plage pour la soirée. Un des résidents de l’endroit (Alfubelas del Media del Mundo) anous a offert de camper devant chez lui, question de sécurité.

Mardi matin, nous avons décidé d'aller voir les ruines de les plus anciennes de l'Amérique (du monde je crois), le site archéologique de Caral. Puis en fin d'après-midi, nous nous sommes rendus à Lima, et nous avons dû parcourir les bidonvilles avant de nous rendre au quartier chic et moderne de Miraflores. Nous n'étions pas très entichés de nous rendre à Lima, une énorme ville de 10 millions, mais il nous faut des pièces pour l'auto, et c'est le seul endroit au Pérou semble-t-il... Aujourd'hui, mercredi le 11 juin, nous avons fait la visite touristique de Lima. Nous sommes partis à 8 heures en prenant l'autobus pour parcourir les 8 kilomètres afin de nous rendre au quartier historique, et nous avons visité de nombreuses églises, palais et édifices gouvernementaux... Ce qui nous a fasciné le plus est la visite des catacombes de l'église San Francisco, un endroit incroyables rempli d'ossements (25,000 personnes). Les photos sont interdites, mais je suis parvenue à tricher un peu! Je les incluerai dans mon prochain post! Et le changement de la garde était aussi un événement assez spécial! Nous devrions demain nous mettre à la recherche de pièces pour notre Westfalia... Souhaitez-nous bonne chance!

01 juin 2008

Lambayeque, Kuélap, Cumbe Mayo, Cajamarca




Ce matin, dimanche le 25 mai, nous partons pour Lambayeque! Nous allons voir le musée Tumbas Reales del Senor de Sipan, un des plus beaux musées de l’Amérique selon nos livres de voyage. Et oui, nous qui ne raffolons pas des musées, nous devons admettre que celui-ci est superbe! En arrivant, nous observons un petit film fait par ordinateur qui recrée une cérémonie de l’époque des pyramides de Sipan. Sur différents étages sont exposés les bijoux, les poteries, les textiles et les différents objets retrouvés dans les caveaux funéraires. Les personnages importants étaient couverts de plusieurs couches d’armures et de bijoux d’or ciselé, d’argent, de turquoises, et de coquillages. Les orfèvres (ou métallurgistes?) de l’époque étaient très ingénieux. Les seigneurs étaient enterrés avec 7 autres personnes que l’on sacrifiait: l’épouse principale, trois autres jeunes femmes de moins de 20 ans, une sentinelle avec les pieds coupés pour symboliser l’immobillité dans la garde de la tombe, un chef guerrier, un lama, un chien et de nombreux vases de terre cuite contenant de la nourriture et des boissons. Nous avions vu tout cela sur le site original de Sipan, mais les nombreux trésors que l’on garde au musée sous température contrôlée, la musique, et surtout la pièce de résistance: les scènes de l’époque avec des figurines grandeur nature qui bougent comme s’il s’agissait d’acteurs, tout cela contribue à recréer la magie de cette civilisation du passé. Et nous avons aussi rencontré, en sortant, la famille Motte que nous avions déjà vue à Quito, cette famille française qui voyage en Amérique du Sud en camping-car avec trois enfants!

Ensuite, nous avons continué vers Tucumbe, et nous avons été un peu déçus car l’on ne nous a pas expliqué, au moment où nous avons acheté nos billets, qu’il était seulement possible de voir le mirador et que les 26 pyramides n’étaient pas accessibles en raison de fouilles archéologiques en cours. Nous nous sommes ensuite rendus jusqu’à Olmos, où nous avons campé au péage gardé par des policiers.

Lundi le 26 mai, nous avons commencé à avoir d’autres pépins avec un des tuyaux du radiateur: une fissure qui nous a fait perdre notre antigel. Sur la route de la Cordillère des Andes, les paysages sont superbes, mais les hauteurs vertigineuses ne sont pas faciles pour les véhicules automobiles! Pierre a rafistolé la fissure temporairement, et nous avons continué jusqu’à Pedro Ruiz, où nous nous sommes arrêtés à une magnifique chute pour nous baigner. La route de Chiclayo à Chachapoyas est une route de terre d’après les guides, mais entre Pedro Ruiz et Chachapoyas, nous avons eu la chance de conduire sur une nouvelle route asphaltée, ce auquel nous ne nous attendions pas. Vers 16 heures, nous sommes arrivés à un barrage, et nous avons appris que la route est fermée de 7 heures le matin à 7 heures du soir afin de permettre aux gens de la voirie de travailler en paix… Nous n’avions pas tellement d’autre choix que d’attendre patiemment. Nous avons fait la rencontre d’un couple d’Italiens, Eugenio et son épouse, qui se rendaient à Kuélap comme nous mais en autobus…

Nous avons donc effectué les 20 kilomètres pour nous rendre à Chachapoyas sur une affreuse route de terre très étroite (une seule voie), dans l’obscurité, avec des conducteurs roulant à toute vitesse autour de nous et dépassant à qui mieux mieux, un autobus qui bloquait la voie étroite aux autres automobilistes chaque fois qu’il débarquait des passagers… Nous nous sommes finalement arrêtés à une station-service accueillante, et le lendemain matin, nous en avons profité pour laver l’auto et pour faire réparer notre tuyau estropié. Puis nous nous sommes mis en route pour Kuélap, un site archéologique que l’on compare parfois au Machu Pichu. Nous avons rencontré en chemin nos deux Italiens qui en revenaient, et comme nous étions un peu tard en après-midi, nous avons décidé de camper au site archéologique et d’en faire la visite le lendemain.

Mercredi le 28 mai, nous nous sommes levés tôt pour explorer les ruines, et je dois dire que pour un site de cette envergure (trois fois plus de pierres que le site de la pyramide de Gizeh en Égypte), nous étions surpris d’être pratiquement seuls… Espérons que le gouvernement péruvien aura la vision nécessaire pour permettre un accès plus facile éventuellement!

La route de Tingo à Leymebamba était difficile (il pleut tous les jours ici), mais le musée en valait la peine. On a extirpé 219 momies de la Lagune des Condors (il faut faire 5 jours de mule pour se rendre à cet endroit), que l’on a exposées au musée. Curieusement, les fonds pour la construction du musée proviennent d’Autriche (un des archéologues ayant procédé aux fouilles est Autrichien), et le gouvernement péruvien n’a ingéré aucun sou pour contribuer à ce projet…

En fin de journée, nous nous sommes rendus compte que nous avions perdu l’écrou qui tenait en place l’amortisseur gauche arrière, et de plus les freins faisaient un bruit d’enfer… Nous avons donc rebroussé chemin, et essayé de trouver un garagiste à Leymebamba. Heureusement pour nous, même si sa boutique était fermée, Fernando a accepté de nous voir, et Pierre l’a éclairé avec notre lampe pendant qu’il usinait un écrou pour l’amortisseur. Pour les freins, impossible de trouver les plaquettes Volkswagen au Pérou, alors Fernando a déconnecté le frein droit avant afin d’éviter que le disque ne s’use davantage. Il nous a donné le nom d’un garagiste à Celendin, qui selon lui pourrait reconstruire les plaquettes en se servant de l’ancien modèle comme guide…

Jeudi le 29 mai, nous sommes partis de Leymebamba à 7 hres 20 du matin. La route monte pendant 32 kilomètres, et les pierres, les trous, les éboulements et la boue la rendent vraiment difficile. Elle est impracticable à la saison des pluies. L’Abra de Barro Negro (col de boue noire), se trouve à 3678 mètres d’altitude. Il faut ensuite descendre pendant 57 kilomètres, à travers de spectuculaires forêts de nuages, avant d’atteindre Balsas, un désert de pierres et de cactus. La route recommence ensuite à grimper jusqu’à des hauteurs vertigineuses (3078 mètres) et bien sûr les vues sont absolument fantastiques… Nous n’avions presque plus d’essence, et il n’y a aucune station-service entre Chachapoyas et Celendin. Nous étions très heureux d’arriver enfin à Celendin un peu avant quatorze heures, mais malheureusement le garagiste que l’on nous avait recommandé, Juan, ne pouvait réusiner nos freins… Pierre a fait tous les magasins de pièces pour revenir bredouille, et nous avons décidé de nous arrêter pour la journée… Espérons que nous aurons plus de chance à Cajamarca! Nous avons établi nos quartiers à une grande station-service retirée de la route, un endroit très calme où nous avons bien dormi.

Vendredi le 30 mai, nous avons continué vers Cajamarca, environ 118 kilomètres de route de terre. Après avoir essayé de trouver un garage pour reconstruire les freins (on nous avait recommandé Maestro Calla, mais comme notre véhicule est un Volkswagen, il ne pouvait nous aider), nous avons finalement déniché un garage Volkswagen, et le mécanicien nous a indiqué un endroit où ils pouvaient reconstruire les plaquettes, et lorsque nous les lui avons apportées, il a pu procéder à l’installation. Par contre, il nous a indiqué que les freins devraient être refaits après 4000 kilomètres, parce que ce ne sont pas les freins originaux! Nous essaierons donc de trouver des plaquettes de freins à Lima. Ensuite, nous sommes allés faire laver l’auto (après toutes ces routes de terre, elle en avait bien besoin), et nous sommes allés chercher de l’information sur Cajamarca au bureau de touristes. Vicky nous a donné des informations très pertinentes, et nous a conseillé d’aller dormir chez la famille Correa, à quelques vingt kilomètres de là. Nous avons fait notre marché, puis après quelques tentatives infructueuses, nous avons fini par trouver la propriété des Correa, une famille très sympathique. Ici, les gens portent tous des costumes traditionnels, les hommes ont des ponchos de laine et des chapeaux blancs, les femmes ont des chaussettes noires dépassant à peine les chevilles et des jupes jusqu’aux genoux, des blouses muticolores et des chapeaux de laine blanche avec la forme d’un chapeau de comboy.

Samedi le 31 mai, nous sommes partis tôt par une autre route de terre pour nous rendre aux Ventanillas de Cuyambo, des monuments funéraires taillés dans les montagnes. Les paysages étaient superbes, et encore une fois, nous sommes montés très haut. À chaque fois, nous nous disons que cette fois-ci sera la dernière, que nous ferons plus attention à notre véhicule en lui évitant les routes peu carossables, mais comme nous ne voulons rien manquer… Nous sommes ensuite revenus vers Cajamarca, car il y avait un festival de la pomme de terre que nous ne voulions pas manquer. Les femmes avaient cuisiné toutes sortes de plats avec des pommes de terre (il y avait même de la crème glacée et du yogourt aux patates!) et les danses costumées étaient très spéciales. Nous avons rencontré Pacifico, un professeur très gentil qui nous a offert sa maison pour une semaine ou deux en février prochain pour le Carnaval. Nous ne serons certainement pas au Pérou l’an prochain, mais nous lui avons laissé notre adresse courriel. Nous sommes ensuite montés au mirador Cerro Santa Apolonia, puis nous avons décidé de nous rendre à Cumbe Mayo, à quelques 20 kilomètres de Cajamarca, encore une autre route de terre plus ou moins facile car nous sommes montés à 3550 mètres. Nous ne voulions pas vraiment prendre de guide, mais nous avons finalement accepté et nous ne l’avons pas regretté, car nous aurions probablement manqué le tunnel secret, l’autel des sacrifices et quelques pétroglyphes… Cumbe Mayo est une région montagneuse sillonée sur neuf kilomètres de canaux pré-Inca d’environ 1,300 ans, creusés à travers la roche volcanique avec des pierres noires très dures (obsidiennes). On dit qu’il s’agit là de la construction humaine la plus ancienne de toute l’Amérique du Sud. Il y a aussi plusieurs silhouettes d’humains et d’animaux taillés dans les énormes rochers, et certains d’entre eux ressemblent à des menhirs. Il faut environ une heure trente pour compléter le trajet. Bref, il s’agit d’un lieu fascinant, et la magie et la beauté des lieux nous ont étonné. Nous avons même demandé la permission de camper sur le site… Je dirais que jusqu’ici,
Cumbe Mayo est l’endroit qui m’a le plus impressionné au Pérou!

Mésaventures au Nord du Pérou!



Mardi le 20 mai, nous avons pris notre dernier dîner en Ecuador à Macara, puis nous sommes entrés au Pérou. Quel changement avec l’Écuador, le paysage est devenu peu à peu désertique, nous avions l’impression d’être arrivés au Sahara… Nous nous sommes rendus jusqu’à la plage de Conan, tout près de Paita, sur le Pacifique, et nous avons eu la chance de camper au BocaToma Resort d’Emmanuel, un Belge installé au Pérou depuis 9 ans. Nous avons profité de la plage et nous avons passé deux jours à cet endroit. Avant de partir, Emmanuel nous a mis en garde contre les vols si fréquents au Pérou!

Nous sommes repartis vers Piura le 22 mai, mais nous nous sommes arrêtés à l’église espagnole la plus ancienne sur la côte du Pacifique… Puis à Piura, nous avons parcouru la ville à pied, et lorsque nous sommes revenus à notre voiture, nous nous sommes rendus compte que nous avions été dévalisés! Radio, CD, caméra, convertisseur, Ipods, calculatrice, chargeur de batteries Energizer extra rapide (15 min.) etc. Tout le matériel électronique était disparu! Sans compter les lunettes avec prescription de Pierre, ses bottes de montagne neuves, ma bourse avec toutes mes cartes et mes documents, lunettes de soleil Dior, etc. Les cambrioleurs ont mis tout le véhicule sens dessus dessous, ils ont fouillé sous le plancher, bref, j’imagine qu’ils étaient des professionnels! Et comme les portes ne verrouillaient plus parce qu’ils ont bousillé le système électronique qui permet de verrouiller toutes les portes, et que Pierre ne voulait en aucun cas coucher à Piura, nous nous sommes dirigés vers Bayovar, le long de la mer, et nous nous sommes arrêtés pour dormir à une garnison de la Marine. Bon, ce sont de petits ennuis finalement, ce qu’ils ont pris valait environ mille cinq cent dollars, ce n’est pas la fin du monde… Mais je me promets d’écouter mes intuitions la prochaine fois. J’ai eu l’impression très nette que quelque chose n’allait pas, alors je voulais retourner au véhicule, mais j’avais peur de passer pour une idiote en mentionnant mes impressions à Pierre…

Nous sommes aujourd’hui vendredi le 23 mai, et nous venons tout juste de faire réparer le système de verrouillage et de canceller les cartes de débit et de crédit. Il nous reste à nous équiper de nouveau pour l’électronique, en espérant que les prix au Pérou sont comparable à ceux du Canada! Nous sommes en bonne santé, le véhicule est en bon état, alors ce n’est pas si mal! Nous sommes allés visiter la cathédrale, et nous avons aussi fait les opticiens pour trouver des lunettes pour Pierre: nous avons cependant trouvé que 100$ pour des lunettes de lecture était un peu dispendieux pour le Pérou... Nous coucherons ce soir à un ¨cochera¨ de Chiclayo, une sorte de stationnement gardé avec des portes barricadées, environ 5 soles par nuit…

Samedi le 24, nous nous sommes levés tôt, et nous avons passé la matinée à magasiner. Nous avons acheté une caméra de 8 mégapixels (c’est notre troisième caméra depuis le début du voyage!), le chargeur de batteries le plus rapide que nous ayons pu trouvé (2 à 4 heures de chargement plutôt que 15 minutes, mais ils ne font pas mieux ici), un chargeur pour Ipod, deux paires de lunettes pour Pierre, des bottes de trekking (nous ne pouvons pas penser partir pour 5 jours de marche en montagne pour explorer le Choquequirau, un site archéologique découvert récemment, avec des espadrilles), et une calculatrice. Nous avons bien essayé de trouver un convertisseur de courant de 400 watts pour passer du 12 volts au 110 volts, mais peine perdue, ici ils utilisent seulement le 220 volts. Nous devrons donc nous en passer jusqu’au Chili, car on utilise aussi le 220 volts en Bolivie… Pour le radio-CD d’auto et pour l’Ipod, nous nous en passerons jusqu’en Uruguay, car l’électronique est meilleur marché là-bas. Ici, un petit MP3 avec très peu de mémoire coûte 20 fois plus cher que chez nous, et ils ont peut-être des Ipods à Cusco ou à Lima, mais pas ici en tout cas. Pour finir notre journée de magasinage, nous avons fait notre marché dans un grand centre d’achats, puis nous nous sommes dirigés vers le magnifique site archéologique de Sipan. Les tombeaux sont ouverts, et on y voit des momies, des squelettes, des bijoux, des armures dont les prêtres-guerriers se servaient et de grandes urnes qu’ils remplissaient de nourriture avant de sceller le sépulcre. On ne peut descendre directement dans les pyramides, mais comme on a creusé et ouvert, et on voit très bien ce qui se trouve en bas. Des archéologues travaillent encore à l’excavation complète, qui devrait prendre encore quelques années. Nous dormirons ce soit sur le site archéologique, surveillé par les policiers…

Sud de l'Ecuador (Vilcabamba et Podocarpus)!




Samedi le 10 mai, nous sommes retournés à Cuenca et nous avons appelé Gilles, notre ami de Montréal, pour revérifier les chiffres du rapport d’impôt établi par un comptable qu’il connaît. Beaucoup d’impôt provincial à payer… Parfois je me demande si le Québec est la province idéale où vivre! Nous avons ensuite appelé Michèle, la fille de Pierre, qui vient tout juste de rentrer de l’Inde, avec son fils et son mari. Ils ont été fort occupés à magasiner pour une auto, et nous étions vraiment contents de leur parler de vive voix, après 5 jours infructueux… Nous avons aussi acheté de l’huile à transmission, fait l’épicerie, lavé la douillette à la buanderie, etc. etc. Cuenca est la ville idéale pour les courses, et même si nous nous dirigeons vers Loja, nous ne sommes pas certains de trouver ce dont nous avons besoin à cet endroit, alors nous essayons de penser à tout avant de quitter Cuenca, qui est tout de même une ville d’importance! En fin d’après-midi, nous nous sommes dirigés vers Loja, mais comme la route de montagne est pleine de trous, nous nous sommes arrêtés à un restaurant de Susudel pour la nuit. Dimanche le 11 mai, nous avons continué jusqu’à Saraguro, et nous avons visité le marché dominical (beaucoup de légumes et de fruits) ainsi que l’église. Pierre a aussi trouvé le moyen de m’acheter une carte pour la Fête des Mères sans que je sois au courant! Nous nous sommes finalement rendus jusqu’à la partie Cajanuma du Parc Podocarpus (du nom d’un pin qui abonde à cet endroit), et nous avons grimpé jusqu’au Refuge. Ici, il faut payer 20$ de frais d’entrée, cinq fois plus que les Équatoriens, mais nous pouvons camper gratuitement. Nous voulions d’ailleurs transférer une partie du gaz propane du réservoir équatorien dans notre réservoir sous l’auto, ce que nous avons fait le lendemain, lundi le 12 mai. Nous avons fait les deux pistes modérées, et nous avons regardé un film en fin de soirée. Mardi le 13 mai, nous avons fait la piste difficile des miradors, malgré la pluie. Nous avons grimpé plus de mille mètres plus haut le long de la crête des montagnes. Nous sommes revenus trempés au bout de cinq heures, et nous avons dû faire un lavage, puisque nous étions couverts de boue. Nous sommes heureux de pouvoir bénéficier de notre véhicule Westcargot, car les tentes ne sont pas un abri suffisant lorsqu’il pleut autant! Nous devrions retourner demain à Loja, à moins que nous ne bifurquions vers Vilcabamba avant… Nous avons rencontré un couple de médecins américains hier au refuge, et cet après-midi, sur la piste, alors que nous revenions, deux autres personnes qui ont leur chambre d’hôtel à Vilcabamba! Nous rencontrons peu de voyageurs, mais peut-être qu’au Pérou, ce sera différent! Nous étions un peu inquiets vers 18 heures, alors que ces deux personnes du Colorado qui avaient mentionné qu’ils étaient des habitués du trekking n’étaient pas encore revenus, mais finalement ils sont arrivés un peu avant 19 heures, ouf! La piste prend environ cinq heures à parcourir, mais pour une raison que nous n’avons jamais comprise, il n’y a aucune signalisation et sur la carte, un embranchement à droite est indiqué alors que nous n’avons rien vu, et l’autre couple non plus. Le gardien à l’entrée du parc nous avait dit que le cercle complet demandait cinq heures, alors au bout de presque 3 heures, nous avons rebroussé chemin. Les gens du Colorado ont fait la même chose, instinctivement, et le fait qu’un homme soit mort d’hypothermie sur ce même sentier il y a trois semaines ne nous a guère rassuré…

Mercredi matin le 14 mai, nous avons décidé de partir pour Vilcabamba et de donner un ¨lift¨ à nos deux voyageurs, ce qui leur a sauvé un taxi et nous a permis de partager des souvenirs de voyage. Nous avons flâné un peu à Vilcambamba, où nous avons rencontré un Américain de Californie qui a beaucoup voyagé depuis plus de cinquante ans (nous ne lui avons pas demandé son âge!). Nous avons finalement décidé de retourner à Loja et après avoir pris un rendez-vous chez un dentiste pour moi lundi le 19 mai, nous avons poursuivi vers Zamora, tout près de l’autre partie du Parc Podocapus, Bombuscaro, qui se trouve à environ deux heures trente de Loja. Comme il était un peu tard et que nous n’aimons pas conduire de nuit (les routes sont souvent pleines de pièges ici), nous nous sommes arrêtés au poste de police à l’heure du souper. Jeudi matin, nous nous sommes mis en route pour le Parc Podocarpus (l’autre moitié du Parc, et on demande aussi 10 autres dollars par personne pour cette partie), mais surprise, la route était bloquée en raison d’un glissement de terrain. On nous a dit qu’un bulldozer serait sur le site vers 14 heures trente (il était environ 9 heures du matin), et nous avons décidé d’attendre. Finalement, l’opérateur de machinerie a déblayé la route vers 18 heures, et nous avons aussitôt filé vers le parc avant la nuit. Il y a onze sentiers ici, dont un de 20 kilomètres en montagne… Et plusieurs chutes… Nous avons rencontré un Belge, Baldwin, qui s’est acheté une propriét un peu avant l’entrée du parc avec son épouse il y a 9 ans. Il a établi une hosteria ici, et ma foi, je pense qu’il a fair un bon coup! Nous devrions explorer le parc jusqu’à lundi, et retourner à Loja pour onze heures, pour mon rendez-vous chez le dentiste! Vendredi le 16 mai, nous étions sur les sentiers à 8 heures du matin, après un bon petit déjeûner de crêpes aux bananes, accompagné de jus d’oranges fraîchement pressées et d’un bon café! Nous avons longé la rivière Bombuscaro, visité un jardin d’orchidées, la cascade Chismosa, la chute Poderosa (environ 40 mètres de hauteur), et nous avons grimpé jusqu’au mirador, où nous avons pu admirer la ville de Zamora de haut. Après le dîner, nous avons continué sur le sentier Higuerons, mais nous n’avons pas fait les 20 kilomètres, ayant décidé de prendre le pont suspendu pour retourner de l’autre côté de la rivière vers le stationnement. Malheureusement, nous avons dû marcher dans la boue plusieurs kilomètres, et nous étions un peu dépités d’apercevoir notre véhicule de l’autre côté de la rivière alors qu’il était impossible de traverser en raison de la vitesse impressionnante du courant! Nous savions qu’un autre pont se trouvait à quatre kilomètres du parc, mais nous n’avions plus d’eau potable, nos six heures de marche ayant eu raison de notre réserve… Finalement, nous avons aperçu un pont de piétons un peu plus loin, et nous sommes donc retournés par la route vers notre véhicule! Nous nous sommes ensuite baignés sous une belle chute, et nous avons aussi fait un autre lavage, puisque nos chaussures et nos vêtements étaient ¨crottés¨. Nous avons passé une petite soirée tranquille à lire, et nous avons profité du calme de la nature! C’est difficile de croire qu’à une si courte distance, les deux parties de ce parc soient tellement différentes! Du côté de Cajanuma, près de Loja, c’est le paramo, avec des pics très élevés, une température très fraîche, des pluies abondantes, plusieurs lagunes... Du côté de Bombuscaro, c’est la forêt tropicale remplie d’orchidées, de chutes, de cascades, avec des températures plus chaudes mais aussi humides, une myriade de fleurs différentes, des oiseaux de toutes les couleurs et d’innombrables papillons, incluant plusieurs Morpho bleus, mes préférés…

Samedi matin (17 mai), comme il pleut, nous passerons la journée à lire… Nous coucherons ce soir encore au parc, puisque nous sommes tellement bien ici! Je crois que demain dimanche, nous nous dirigerons vers Loja, puisque nous avons des courses à faire et que nous voulons nous brancher sur Internet…

Tel que prévu, nous sommes partis dimanche matin vers Loja, après nous être baignés sous une chute magnifique! Nous avons fait notre marché et nous avons fait quelques provisions (la liqueur de café et l’Amaretto coûtent 4 dollars ici, le vin importé de l’Argentine 1.78$!), car nous prévoyons passer au Pérou dans les prochains jours. Lundi le 19 mai, nous avons essayé sans succès de brancher mon ordi dans un café Internet, et je suis ensuite allée chez le dentiste où j’ai fait refaire l’obturation d’une molaire. J’avais choisi le bureau le plus chic, avec planchers de marbres, vitraux, et escalier de fer forgé en spirale. Oui, il était sans doute un peu plus dispendieux que la plupart des dentistes ici (60$ pour mon obturation), mais je ne voulais prendre aucune chance! Nous avons aussi essayé d’obtenir des infos pour le gaz propane au Pérou (les contenants, les valves des contenants et les régulateurs sont différents de ceux de l’Écuador, ce qui fait qu’il est impossible de faire remplir sans passer chez un soudeur spécialisé pour le gaz propane). Personne ne semble être vraiment au courant, alors nous avons seulement fait remplir, en espérant qu’il sera possible de faire d’autres connexions en Bolivie. Nous ne devrions pas avoir besoin de faire faire le remplissage avant deux mois avec ces 15 kilos de gaz qui nous ont coûté 2$! (nous ne prévoyons pas passer plus que deux mois au Pérou). Ce soir nous avons établi nos quartiers à une station-service isolée, à Catacocha, un village bâti sur une immense roche! Les paysages pour nous rendre jusqu’ici sont tout simplement sublimes: nous apercevons les nuages lorsque nous regardons en bas, et les terrasses à flanc de montagnes sont tout simplement superbes, avec des quadrillés verts de teinte différentes selon les cultures. Nous avons même eu la chance d’apercevoir un renard argenté, ainsi que des oiseaux couleur caramel! Nous nous sommes installés pour la nuit dans une station-service à Catamayos, et nous entrerons demain, mardi le 20 mai, au Pérou! Je m’ennuie de mes amis et de ma famille au Canada bien sûr, mais curieusement, pas tellement du pays, et en tout cas, certainement pas du froid et de la neige! Au plaisir!