23 octobre 2008

Argentine: San Rafael, Las Lenas, Malargue

Lundi le 20 octobre, nous avons visité la ville de San Rafael, une belle petite ville propre, qui n’était pourtant pas mentionnée dans le Guide Lonely Planet. Nous avons bien aimé la Bodega Bianchi, où l’on fabrique du champagne (quel plaisir de boire un champagne délicieux pour la fête de Pierre) et aussi la fabrique d’huile d’olives qui opère depuis presque 80 ans (ils ont même un musée sur place avec les appareils de l’époque). Nous avons pris la route pour nous diriger vers le Chili, et nous avons campé peu après la Salinas Diamante, sur la route 40. Le lendemain matin, nous avons pris la route pour la station de ski Las Lenas, qui vient tout juste de fermer pour la saison, et nous avons admiré les belles montagnes blanches qui jalonnaient la route. Juste après Los Molles, nous avons admiré deux cratères très profonds emplis d’une eau turquoise, les Pozos de las Animas (Puits aux Esprits), et naturellement, Las Lenas, la station de ski huppée, était à la hauteur. J’ai trouvé que cela ressemblait un peu au Mont-Tremblant (casino, bars, condos ultra-modernes, restaurants, etc.), mais avec des montagnes encore plus impressionnantes. Nous nous sommes ensuite rendus à Malargue, et nous sommes arrêtés au bureau de touristes pour prendre des informations. Après le dîner, nous avons pris la route vers Castillo de Pincheira, des formations géologiques en forme de château anglais. Pour s’y rendre, il faut emprunter une piste caillouteuse de 27 kilomètres, et comme nous avons vu tellement de canyons et de formes géologiques de toutes sortes depuis le début de notre voyage, nous n’avons pas été spécialement impressionnés. Nous pensions nous diriger vers le Chili en passant par le Paso Pehuenche, mais des policiers (barrage sur la route avant d’entrer à Malargue), nous ont expliqué qu’il était fermé jusqu’en décembre (neige et glace sur la route en raison de l’altitude). Au bureau de touristes, on nous a confirmé que cette frontière était infranchissable présentement. Nous avons donc changé un peu nos plans (nous avions liquidé la nourriture car tous les produits frais, viandes, charcuteries, fromages, etc. sont interdits pour entrer au Chili), et nous sommes retournés faire un marché. Nous nous sommes ensuite installés à la Digue Bras Brisoli, à une dizaine de kilomètres du sud de la ville. Nous n’avons rien fait de spécial pour notre anniversaire de mariage (deux ans déjà), si ce n’est que j’ai fait des “rib steaks” avec une sauce au poivre et des pommes de terre en purée pour souper! Mercredi matin, le 22 octobre, nous avons décidé de nous installer au camping municipal de Malargue. Nous prendrons une journée de repos avant de décider de notre itinéraire… Cela fait du bien de s’arrêter et de profiter de l’eau chaude et de l’électricité de temps en temps! Pierre est allé faire un tour en ville pendant que je plaçais les photos sur l’ordi. Je préfère ranger les photos et les numéroter au fur et à mesure, mais c’est un travail de moine. Je m’occupe des repas, du ménage et des photos, alors que Pierre s’occupe de la conduite automobile et du véhicule. Il adore conduire, alors que ce n’est pas vraiment un plaisir pour moi de vaquer à mes tâches quotidiennes. Nous faisons cependant les courses et le lavage des vêtements ensemble… Demain nous nous dirigerons vers le Chili. La prochaine frontière ouverte est à environ 500 kilomètres d’ici. Nous voulons prendre notre temps, car nous avons encore de la nourriture à liquider. Certaines frontières surveillent surtout les légumes, les fruits, les produits laitiers, la charcuterie, les fromages et la viande, alors que d’autres proscrivent aussi les épices, le miel, les soupes en sachets, les fruits secs, les noix, etc… Un beau bonjour aux amis(es) et bien sûr à la famille. Au plaisir!

20 octobre 2008

Argentine (El Trapiche, San Luis, Canyon Atuel, San Rafael, Digue Los Reyunos)

Nous nous sommes rendus à El Trapiche lundi en fin d’après-midi, et nous avons trouvé un endroit superbe pour camper, au bord d’un très grand lac bordé de saules, un endroit où nous étions seuls parce que le printemps n’est pas encore la saison idéale pour camper selon les Argentins… Pierre en a profité pour vérifier le dessous de l’auto, solidifer certaines connexions et revisser l’amortisseur de camion adapté récemment pour notre véhicule, tandis que je m’occupais de la lessive. Nous serions bien restés une autre journée à cet endroit paradisiaque, sauf que nous n’avions plus de nourriture, ou très peu (Pierre n’avait plus de bière non plus!) Malheureusement, au village d’El Trapiche, les magasins étaient fermés (c’est un village très touristique, alors j’imagine qu’ils ne fonctionnent à plein qu’en haute saison). Nous avons donc continué vers San Luis, et nous avons fait notre épicerie, imaginez, dans un Wal-Mart! Nous n’osons pas trop acheter des fruits et des légumes, parce que d’une province à l’autre, il est interdit d’importer ces denrées, spécialement dans la province de Mendoza. Et naturellement, il y avait un contrôle sanitaire à l’entrée de la province: fumagation obligatoire et inspection du véhicule… Nous avons ensuite continué vers San Rafael, et nous avons demandé des infos sur le canyon Atuel, dans la Vallée Grande. On nous a aussi donné des directions pour le camping Familiar Christino, et nous avons réussi finalement à le trouver, après avoir tourné en rond pendant quelques kilomètres (10 pesos pour la nuit pour nous deux). Samedi matin (18 octobre), nous avons décidé de laver notre douillette, qui n’était plus du tout blanche, les draps, l’auto, le moteur, les vêtements, etc. J’ai ciré l’auto pendant que Pierre lavait le moteur, nettoyait les bougies, ajustait le cap distributeur, etc… Une bonne journée de nettoyage! Nous nous sommes baignés dans la rivière juste avant le souper, et en soirée, une averse de grêle a fait fuir certains des campeurs, alors il n’est resté qu’une autre famille en soirée. Dimanche le 19 octobre, nous sommes partis tôt (après une douche froide), et nous avons fait la route du Canyon Atuel, un endroit absolument magnifique. Nous avons voulu voir la dune de sable qui pourrait être le lieu de la course Paris-Dakir en 2009, mais nous avons fait 40 kilomètres de trop sur une route de terre, et lorsque nous avons finalement trouvé la piste, le chemin de sable pour s’y rendre était exécrable. Nous avons rencontré un camion Toyota 4x4 tirant un Dune Buggy, et les gens nous ont conseillé de ne pas nous aventurer plus loin. L’homme de Mendoza nous a expliqué que son Dune Buggy avait cassé et qu’il avait aussi passé plus d’un avant-midi à déprendre son Toyota! Nous avons rebroussé chemin, mais nous nous sommes embourbés deux fois. Heureusement, les 2 gars nous ont poussé, et nous avions aussi nos Traction Aids (ils les vendent pour la neige, mais nous nous en sommes servis dans le sable et cela semble fonctionner). Nous avons continué vers les digues El Tigre et Los Reyunos, et nous nous sommes installés au bord de la digue Los Reyunos pour la soirée. Lundi matin (20 octobre, fête de Pierre) nous sommes revenus à San Rafael pour téléphoner à sa famille et pour faire certains achats... Nous pensons passer au Chili dans les prochains jours. Au plaisir!

16 octobre 2008

Argentine: Parc Talampaya, Chillecito, Cordoba, Alta Gracia, Merlo

Au camping d’Ischigualasto, nous avons rencontré Elk, un professeur allemand à la retraite et voyageant seul. Nous avons discuté avec lui autour d’une bonne bouteille de vin, et nous avons pu admirer son camping-car, une Land Rover 1992 aménagée par un de ses amis en Allemagne, et alimentée au moyen de trois panneaux solaires. Comme son frigo ne fonctionne pas au propane, seulement avec la batterie ou l’électricité, il coupe le contact pour la nuit et n’a jamais perdu aucun aliment… C’est toujours insctructif d’apprendre comment d’autres voyageurs sont installés! Mercredi matin (le 8 octobre), nous nous sommes dirigés vers Talampaya, un autre parc renommé pour ses paysages de canyons en grès rouge. Là, il faut stationner à l’entrée du parc et aller au canyon avec un tour organisé, en autobus. L’entrée au parc est de 20 pesos par personne et l’excursion est de 45 pesos pour deux heures trente. Il y a même une excursion à 70 pesos, mais cela ne permet pas de voir tellement plus. Nous aimons faire les choses à notre propre rythme, alors disons que si nous avions eu notre véhicule, nous nous serions arrêtés plus longtemps à certains endroits, mais cela n’est pas permis, il est interdit d’entrer dans le parc avec son véhicule. Nous avons retrouvé Elk au courant de la journée, et il a eu la même impression que nous. Nous avons profité de notre séjour au camping pour remplir d’eau potable et pour prendre une bonne douche chaude. Le parc Talampaya me rappelle beaucoup le parc Zion en Utah, mais en moins spectaculaire. Jeudi le 9 octobre, nous sommes repartis pour Chillecito. Un autre barrage sanitaire (fruits et légumes) à l’entrée de Pagancito, et ensuite, une route superbe, très tortueuse, en terre la plupart du temps, mais avec ces canyons rouges magnifiques tout autour! Nous avons dîné à Chillecito et nous nous sommes arrêtés à l’épicerie et à une boulegerie. Nous avons visité une autre Bodega: la Riojana, une coopérative où travaillent plusieurs personnes originaires de Chillecito, puis nous nous sommes rendus à l’ancienne fonderie du village Santa Florentina, à 8 kilomètres au Nord-Ouest de Chillecito. En début d’après-midi, nous sommes retournés sur nos pas pour nous diriger vers Cordoba, mais un bloquéo nous empêchait de passer… Les manifestants faisaient brûler des pneus sur la voie. Heureusement, le tout s’est terminé vers la fin de l’après-midi, et nous avons poursuivi notre route en nous arrêtant à Patquia pour dormir. Vendredi le 10 octobre, nous nous sommes rendus à Capilla del Monte (un petit village où plusieurs jurent avoir vu des OVNI, mais il faut dire que les herbes médicinales qu’ils fument resssemblent à du pot!) Nous avons ensuite continué vers Cuchi del Corral, un endroit magnifique, pas touristique du tout, où les jeunes viennent de temps en temps faire du parapente. Nous avons eu droit à une superbe envolée de 12 personnes, mais malheuresement, le deuxième groupe n’a pas pu décoller, le vent n’étant pas de la partie. Samedi matin (11 octobre), nous sommes partis vers huit heures, et nous avons fait faire un changement d’huile à la Falda. Pour le changement d’huile à transmission il nous faudra attendre à mardi à Cordoba, puisque tout est fermé d’ici là, Oktoberfest oblige… Nous nous sommes rendus à la Cascada Oléan, à 20 kilomètres de Falda par une route de terre, et nous avons décidé de nous installer ici pour camper, puisque l’endroit est absolument magnifique! Comme il pleuvait dimanche matin (12 octobre), nous avons décidé de retourner à Falda et de visiter les environs. Nous avions pensé de voir le musée de trains miniatures, mais comme les prix avaient doublé depuis un an (on parlait de 5$ dans le guide Lonely Planet 2007), nous avons décidé de laisser tomber. Nous avons visité Cosquin, mais comme il pleuvait et que la visibilité était nulle, nous n’avons pas vu grand-chose, la montagne étant cachée par les nuages… Nous avons marché dans la rue piétonnière de Villa Carlos Paz, admiré l’horloge Coucou (pas aussi imposante que celles de Munich c’est certain), et nous nous sommes dirigés vers Cordoba. Nous avons finalement trouvé, après plusieurs tentatives infructueuses, le camping municipal, et nous nous sommes installés pour la soirée. Un militaire nous a recommandé de faire attention dans la ville, qui semble-t-il est peu sécuritaire pour les touristes, plusieurs attaques au couteau ou à main armée ayant eu lieu récemment. Nous sommes restés deux nuits au camping, puisque lundi (13 octobre) était un jour férié. Nous avons revu les deux jeunes Français que nous avions rencontrés à Salta. Ils possèdent un Combi Volkswagen 1980, qu’ils ont acheté en Argentine, et ils nous ont raconté les nombreux problèmes mécaniques auxquels ils ont fait face. Tout comme nous, ils sont sortis de la Bolivie juste avant les émeutes et les manifestations… Ils veulent vendre leur Combi à Buenos Aires et remonter jusqu’en Guyane Française pour travailler (ils sont infirmiers), et présentement, ils ont un problème de pneus. Espérons que tout ira bien pour eux! Mardi le 14 octobre, nous sommes partis sous un ciel pluvieux du camping de Cordoba, et nous nous sommes retrouvés dans la ville de Carlos Paz, alors que nous croyions être en banlieu de Cordoba. Nous avons fait le même circuit plusieurs fois pour trouver un mécanicien, et finalement nous nous sommes arrêté au Lubricentro Carlos Paz. Ici, un litre d’huile à transmission coûte environ 25$. Alors pour deux litres et demi, avec le temps, cela nous a coûté à peu près 90$ ! Après le dîner nous nous sommes rendus à Alta Gracia, la ville ou Che Guevera a passé son adolescence... Son père un Irlandais protestant, Ernesto Guevara Lynch, et sa mère, une Espagnole catholique, Celia de la Serna, venaient tous deux de familles aisées de Buenos Aires. Après le mariage, M. Lynch a acheté 70 000 hectares dans la région de Misiones, alors ils ont fait 15 jours de bateau sur le Parana (alors que Celia était enceinte de 3 mois) pour venir s’installer dans la jungle. Un voisin anglais les a hébergés pendant les cinq mois qu’ils ont mis à la construction de leur maison. Ils ont dû se rendre en bateau jusqu’à Rosario où Celia a accouché d’Ernesto Guevara le 14 mai 1928, avant de revenir à Colonia Caraguatay dans la province de Missiones. Très vite, on découvre qu’Ernesto souffre d’asthme sévère. Et comme l’on croyait à cette époque qu’un climat sec était préférable pour les asthmatiques, la famille déménage donc à Alta Gracia, près de Cordoba. Ernesto Che Guevera jusqu'à l'âge de 19 ans, puis il s'installera en 1947 à Buenos Aires pour étudier la médecine. En 1949, il fait un voyage à vélo en Argentine, c’est son premier contact avec les opprimés du pays. Le 20 décembre 1951, il part à moto avec son ami Alberto Granados pour huit mois à travers l’Amérique du Sud. Nous avions vu le film Carnets de Voyages, qui relate cette aventure… Il laisse son ami Alberto au Vénézuela, ou celui-ci travaillera dans une clinique pour lépreux, et il revient, tel que convenu avec son père, pour terminer ses études de médecine. En 1953, son titre de médecin en poche, il repart pour un autre voyage en Amérique latine. Au cours de ses voyages, l’oppression, la pauvreté et surtout le manque d’éducation de la population le frappent. C’est ainsi que nait sa détermination à aider les basses classes des peuples d’Amérique latine qu’il considère tous comme ses frères. Il dénonce haut et fort la corruption qui sévit. En 1955, il rencontre sa future femme, Ilda Gadea, partisane active d’un parti socialiste (avec qui il aura une fille) et approfondit son éducation politique. En 1954, il part travailler comme médecin au Mexique et rencontre Raul et Fidel Castro chez Maria Antonio Gonzales (une amie de sa femme). C’est ainsi que la politique et la révolution deviennent sa vie. Castro le nomme médecin de ses troupes. En 1959, il devient bras droit du nouveau président Fidel Castro (juste après la libération de Cuba). Castro le nomme président de la banque nationale de Cuba puis ministre de l’industrie. En 1964, il participe à une discussion de l’assemblée générale des Nations Unies ou il déclare que « la révolution naît dans les cœurs ». Nous avons aussi vu des photos de sa deuxième femme (il s’est séparé de sa première femme alors que sa fille n’avait que quelques mois), des photos de ses 4 autres enfants, et aussi de ses nombreux voyages autour du monde pour la cause communiste. Le 9 octobre 1967, Ernesto Guevara, médecin, aventurier et révolutionnaire a été exécuté brutalement sur ordre du président bolivien Barientos, manipulé par la CIA… Sa tombe se trouve aujourd’hui à Cuba. Nous nous sommes ensuite rendus à l’Estancia Jésuite d’Alta Gracia, Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis quelques années. Un endroit immense, très bien restauré. Pour les gens qui aiment l’architecture et l’histoire, c’est un endroit à voir. Nous avons finalement quitté la ville d’Alta Gracia pour nous rendre à l’Observatoire, tout près de Bosque Alegre, mais pas de chance, ils n’ouvrent qu’en fin de semaine en basse saison. Nous nous sommes tout de même arrêtés devant la barrière fermée pour la nuit, mais nous n’avons pas pu admirer le ciel, car la brume recouvrait tout. Mercredi le 15 octobre (nous commençons aujourd’hui notre dix-septième mois), nous nous sommes dirigés vers Mina Clavero. Nous nous sommes rendus au Musée Rocsen, un endroit où il serait facile de passer toute la journée tellement il y a de choses à voir. Et nous qui n’aimons pas tellement les musées habituellement! C’est un Français, Jean-Jacques Bouchon, qui a pris l’initiative de cette formidable entreprise. Papillons, coquillages, calèches, vêtements anciens, instruments de médecine, oiseaux empaillés, photos anciennes, instruments de musique, objets religieux, appareils photographiques, outils, autos, moteurs, roues, meules, minéraux, fossilles, bijoux d’Afrique et de Chine, appareils ménagers etc. etc. etc. Après le dîner, nous avons continué vers la Digue La Vina, et nous avons ensuite poursuivi vers Merlo. Nous avons été voir les cascades, puis nous nous sommes installés sur le sentier Cabeza del Indio pour la soirée. Ce matin, jeudi le 16 octobre, nous nous dirigerons vers San Luis. Au plaisir!

07 octobre 2008

Argentine: Difunte Correa & Parc Ischigualasto

Mercredi le 1er octobre nous avons marché au coeur de Mendoza pour prendre le pouls de la ville, et nous avons finalement trouvé un adaptateur pour mon portable, non sans avoir vérifié avec Apple pour le courant de 220 watts… Il n’y a pas beaucoup de concessionnaires Apple ici, seulement deux dans toute l’Argentine: un à Mendoza et un à Buenos Aires! Et les prix sont moins avantageux qu’au Canada… Nous voulions aussi acheter un transformateur pour pouvoir nous servir du courant électrique dans les campings, mais comme nous ne sommes pas certains de l’ampérage requis, nous avons décidé de laisser tomber. Le transformateur pour une capacité de 1500 watts est de presque 200$, et comme Pierre a eu une mésaventure en Espagne il y a plusieurs années (le frigo a sauté, puisque ce n’était pas le bon ampérage, ou qu’il s’était trompé d’adapteur, allez savoir), nous avons tout simplement décidé de nous arranger avec ce que nous avons, et ne pas utiliser l’électricité des campings (nous fonctionnons avec le propane et le panneau solaire seulement). Après le dîner nous avons trouvé un mécanicien pour les amortisseurs défectueux, mais nous avons dû revenir après 4 heures de l’après-midi, puisque la sieste est longue ici… Pas de chance, après avoir fait démonter les amortisseurs pour savoir avec certitude quelle pièce il nous fallait, nous avons appris qu’il n’y a aucun amortisseur de ce type dans toute l’Argentine! Les mécaniciens avaient même téléphoné à Buenos Aires! Finalement, ils ont adapté des amortisseurs de camions, c’est le meilleur qu’ils pouvaient faire… Cela nous a coûté un peu moins de 200$, et nous espérons que ces amortisseurs feront l’affaire pour quelques mois au moins, mais on ne sait jamais! C’est la quatrième paire d’amortisseurs depuis l’Équateur… Nous avons quitté Mendoza en début de soirée, et nous avons campé dans une station-service de gaz naturel (très populaire ici) sur la route de San Luis (#7). Jeudi matin, nous sommes arrivés au contrôle sanitaire de Désaguédéro (en entrant dans la province de San Luis), alors nous nous sommes débarassés des fruits et des légumes avant de passer… Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Parc National Sierra de Las Quijadas, un canyon rouge qui m’a fait penser un peu aux parcs de l’Utah. Il y a longtemps, des bandits se cachaient dans les ravins, leur tête était mise à prix, mais on le les a jamais attrapés… Le lendemain matin, en revenant des sentiers, nous avons rencontré une Française en vacances accompagnée d’un médecin et de son épouse vivant à San Luis (environ 153 km. de Sierra de Las Quijadas). Le parc est très tranquille, il y a très peu de visiteurs, nous étions donc vraiment heureux de rencontrer des gens parlant français! Pour les étrangers, il en coûte 20 pesos pour l’entrée du parc, alors que pour les Argentins, le prix est de 7 pesos… Cette pratique des prix différents pour les non-résidents semble s’étendre à tous les pays d’Amérique du Sud. Moi qui croyais que c’était réservé à l’Inde! Nous avons quitté le parc Las Quijadas samedi le 4 octobre pour nous diriger vers la ville de San Juan. Un autre contrôle sanitaire nous attendait à El Encon, après San Luis, mais nous étions en règle. Nous avons déboursé 3 pesos pour la fumigation… Nous avons ensuite continué vers San Juan, où nous voulions visiter le Musée de vin Graffigni. Monsieur Graffigni, immigrant italien, a instauré le premier vignoble au pays dans les années 1800. La famille, qui a maintenant vendu les vignobles à Pernod Ricard, une compagnie de France, a ouvert ce musée sur le site d’une de leurs bodegas afin de perpétuer la tradition j’imagine… La visite est gratuite, et il y a même une dégustation sur place. Nous avons ensuite fait notre marché au Libertad, et nous voulions nous rendre au Camping Don Bosco pour la nuit, mais nous nous sommes arrêtés un peu avant, à la station YPF. Nous avons profité de douches chaudes, nous avons fait la lessive et nous avons aussi lavé le véhicule, qui en avait grandement besoin. Dans l’avant-midi (dimanche le 5 octobre) nous avons visité le sanctuaire Difunta Correa. Il paraît que pendant la guerre de 1840, Correa, son nouveau-né dans les bras, partit à la recherche de son fiancé sur les champs de bataille. Après plusieurs jours de marche, les vivres manquèrent et Correa mourut de faim, de soif et d'épuisement. Quelques jours après, quand son corps fut trouvé, l'enfant tétait le sein de sa mère et il était toujours en vie. Le lieu présumé où Correa fût trouvée est aujourd'hui un lieu de pèlerinage difficile à décrire. Il y a là plusieurs petites chapelles dans lesquelles s'entassent des objets hétéroclites, photos, trophées sportifs, instruments de musique, jouets, dessins, une autre entièrement consacrée aux robes de mariées. Le chemin qui monte au rocher où Correa aurait été trouvée est bordé de centaines de plaques d'immatriculation, mais aussi de centaines de plaques de remerciement pour faveux reçues et miracles accomplis. Nous avons vu des pélerins monter cet escalier à genoux. Nous n’en revenions tout simplement pas de constater tant de ferveur populaire. Il y avait même une enseigne mentionnant que Corréa attendait les fidèles pour la messe de 11 heures à la chapelle toute proche! Décidément, les gens ici ont besoin de croire à quelque chose! Nous sommes repartis vers le Parc de la Vallée Fertile, et nous nous sommes arrêtés au pied des montagnes pour la soirée. Lundi le 6 octobre, après nous être arrêtés au bureau de touristes de San Augustine, nous avons décidé de nous rendre au parc Ischigualasto, un parc qui ressemble un peu au Parc Canyonland en Utah. Nous avons attendu en après-midi pour faire le tour guidé, qui permet d'admirer les formes géologiques bizarrres. Ce parc est aussi appelé Vallée de la Lune, en raison des paysages je suppose. Le musée des dinosaures que les archéologues ont trouvés ici est vraiment spécial! Nous avons campé ici en soirée, et nous repartons ce matin (mardi le 7 octobre) vers le parc National Talampaya. Au plaisir!