21 janvier 2009

Punta Arenas et Ushuaia

Jeudi le 15 janvier, après avoir visité le cimetière, la Casa Menendez-Braun et le carré central de la jolie ville de Punta Arenas (Plaza de Armas), nous avons décidé de retourner vers l’Argentine. Nous avons passé les deux frontières assez rapidement, malgré la congestion assez importante… Il faut dire que janvier et février sont les mois les plus occupés de l’année ici pour le tourisme. Le temps était brumeux, et nous avons eu beaucoup de pluie en fin de journée. Nous nous sommes arrêtés à Tolhuin, et nous avons passé la nuit à la station-service YFP, la seule du village. Vendredi matin (16 janvier) il pleut encore… Nous poursuivons notre route vers Ushuaia, que nous atteignons en après-midi. Nous nous rendons au bureau de touristes, afin de faire estampiller une inscription dénotant que nous avons atteint la ville la plus australe de la planète dans nos passeports. D’ici, il est possible d’apercevoir la Croix du Sud dans le ciel, à la tombée de la nuit. Nous sommes très près de l’Antarticque, et la température n’est naturellement pas très chaude, même si nous sommes au beau milieu de l’été… Nous flânons dans les rues afin de prendre le pouls de la ville, puis nous nous dirigeons vers la marina, où nous voulons nous installer pour la fin de semaine. Nous avons encore des problèmes avec le filtre à essence, et l’auto n’arrive même plus à monter une toute petite côte. Pierre s’arrête donc pour changer le filtre, mais une fois cette opération effectuée, il n’est plus possible de repartir l’auto, l’essence ne se rendant plus au moteur. Nous vidons la batterie en essayant de démarrer l’auto, et comme les garages sont fermés pour la fin de semaine, nous n’avons pas le choix que d’attendre… Dimanche matin, un bon Samaritain essaie de nous donner un « boost », mais cela ne sert à rien, puisque le problème semble se situer ailleurs qu’au niveau de la batterie. Je ne sais pas si le filtre à essence s’encrasse parce qu’il y a des impuretés dans l’esssence que nous achetons ou si le réservoir à essence laisse passer la poussière par un trou quelconque ? Nous avons tellement fait de routes de terre dernièrement ! Il semble aussi que les injecteurs ne sont plus à leur meilleur, d’après l’analyse du mécanicien de Punta Arenas. Il nous avait recommandé de les faire examiner par un garagiste de Bolivie ou du Brésil, puisqu’en Argentine et au Chili, personne ne soit expert dans ce genre d’injecteurs… Pierre semble aussi penser que la pompe à gaz devrait être changée… Nous avons visité le musée Yamana, le musée maritime et le bagne (45 pesos pour chaque personne étrangère, gratuit le mercredi et dimanche pour les locaux seulement). La ville d’Ushuaia est une belle petite ville, mais elle est très touristique et les prix sont en conséquence. Nous avons revu Frédéric, un jeune Français en compagnie de sa copine Érica au musée maritime. Leur voyage se termine dans deux semaines. Lundi mati (19 janvier) nous avons essayé de rejoindre un mécanicien, mais personne ne peut venir avant mardi… Par chance, nous avons des livres, et une soixantaine de films… Ce matin, (20 janvier), nous attendons toujours de voir mécanicien pour connaître le verdict…. Finalement, il paraît que l’eau et la saleté dans la gazoline ont ruiné la pompe à essence, et qu’il faut la changer, ainsi que le filtre à essence… Chanceux, nous avons trouvé une pompe à gaz dans le sixième et dernier magasin de pièces (autrement il aurait fallu attendre 7 jours pour en faire livrer une de Buenos Aires). Il nous en a coûté moins de trois cents dollars, mais tout de même, nous avons dû attendre plus de trois jours avant qu’un mécanicien ne puisse se rendre disponible, fin de semaine oblige. En quittant Ushuaia, nous avons eu un autre problème à la hauteur de Rio Grande. Le vent était excessivement fort et contraire, alors nous avons utilisé beaucoup plus d’essence. Lorsque nous sommes arrivés à Rio Grande, il était temps. Mais malheureusement, nous avions perdu un des boulons qui maintenait l’amortisseur avant du côté de Pierre (nous venons tout juste de changer les amortisseurs à Punta Arenas, et ils avaient été livrés de Santiago mais provenaient du Brésil). Nous sommes donc encore au garage… Depuis la nouvelle années, nous avons attendu deux jours pour de la gazoline à Gobernador Gregores, deux jours et demi pour faire changer le Spi Joint et les amortisseurs avant et arrière ainsi que le ressort cylindrique arrière à Punta Arenas, trois jours à Ushuaia pour la pombe à eau (l’eau et la terre dans la gazoline n’ont certainement pas aidé), sans compter toutes les autres fois l’an passé où nous avons dû faire réparer des problèmes mécaniques : le casing de transmission au Panama (6 jours), le système de refroidissement au Vénézuéla, en Colombie et au Pérou (deux fois), les amortisseurs et les freins en Écuador (Ibarra et Sangolqui) les freins après la route de Kuélap, les freins, les amortisseurs et les bearings de roues en Bolivie, les amortisseurs à Temuco au Chili… Il y a des journées comme cela où je m’ennuie un peu du Québec, c’est tellement facile là-bas pour les routes, les garages, les pièces mécaniques, mais on prend tout cela pour acquis généralement… Nous sommes tellement chanceux de profiter de l’eau potable à volonté, de l’électricité, des réseaux informatiques, des routes, des bibliothèques, du système scolaire, de l’assurance-maladie, des hôpitaux, et surtout de la liberté de parole et d'action! Mes meilleures pensées d’Ushuaia, au bout du monde ici en Amérique !