16 mars 2008

Popoyan Las Lajas et Gruta La Paz




Lundi le 10 mars 2008, nous avons filé vers Popayan, après avoir mangé des crêpes aux fraises pour déjeuner. Nous avons stationné le véhicule dans un parqueadaro (4000 pesos), et nous avons décidé d’explorer à pied le centre historique de la ville pour la journée. Cette ville est vraiment magnifique, et elle compte au moins 12 superbe églises. Nous avons aussi marché jusqu’au sommet El Morro del Tulcan, d’où nous avons pu admirer toute la ville. Pour dîner, nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant typique, où nous nous sommes régalés de Papas Rellenas (sorte de grosses pommes de terres bourrées de poulet, d’oeuf, de riz et de fromage, et frites). Nous avons visité l’Universidad de Cauca , et admiré la fresque Paraninfos, qui se trouve sur le mur du théâtre, et qui représente l’histoire de Popayan. Tous les bâtiments sont faits de pierres et recouverts de stucco blanc, avec des balcons parsemés de fleurs et des fenêtres recouvertes de fer forgé noir et or, et l’architecture est typiquement espagnole. Nous avons aussi marché jusqu’au Puente de la Custodia, construit en 1713, pour permettre aux prêtres de traverser la rivière afin d’apporter aux malades et aux pauvres les services évangéliques. De plus, ce pont a été aussi utilisé par Bolivar lors de sa marche pour libérer le Vénézuéla et la Colombie.

La température est très fraîche, puisque nous sommes très haut ici, les gens sont serviables et souriants, tout est calme, Popoyan est une très belle ville! Nous nous sommes informés auprès de la police touristique et d’une agence de voyage pour la sécurité à San Augustin, et aussi pour l’état des routes. Nous avions parlé à des militaires et à des policiers hier et ce matin, et ils nous avaient dit qu’il était dangereux de nous rendre à Tierraendentro, Puracé et San Augustin. On nous a cependant assuré qu’il n’y avait plus de problème de sécurité, étant donné qu’il n’y a pas eu d’enlèvement depuis 4 ans à ces endroits, mais qu’ils ne recommandaient pas aux touristes américains de s’y rendre. Nous ne sommes pas américains, mais vu l’état exécrable de la piste (7 heures pour 140 kilomètres, et des nids de poule et des dos d’ânes partout), nous avons finalement décidé d’oublier San Augustin, un site archéologique un peu comparable à l’île de Pâques avec ses immenses statues funéraires. Quant à Tierraendentro, il paraît qu’il s’agit de monuments funéraires construits au sommet de la Cordilière des Andes. Cela ressemble un peu à des trous en ligne droite sur le sommet de la montagne, sauf qu’il s’agit de spirales descendant dans la pierre. Les chefs indigènes se faisaient construire des sarcophages qui étaient ensuite disposés dans des chambres rondes, et l’escalier de pierre en spirale en permettait l’accès. Il est préférable d’emprunter les routes de terre à la saison sèche, et comme les pluies sont déjà commencées, nous avons décidé, après avoir tergiversé quelque peu, de continuer notre route par la panaméricaine. La pluie en fin d’après-midi était torrentielle, et des cascades coulaient partout le long des falaises sur le bord de la route. À certains endroits, la rue était inondée. Les routes de montagnes sont très belles, mais avec la pluie, elles deviennent dangereuses! Nous nous sommes finalement arrêtés pour souper dans une station-service à deux heures avant Pasto, et nous avons décidé de ne pas continuer plus loin.

Mardi le 11 mars, nous nous sommes dirigés vers Pasto. La route est souvent pleine de trous, mais les paysages sont extraordinaires! Les Andes sont des montagnes absolument superbes, toutes vertes, avec des pics extrêment hauts, et des rivières remplies de cascades se faufilent tout en bas! Il nous a fallu trois heures et demie pour faire 130 kilomètres, et le véhicule a eu vraiment chaud. Mais les vues étaient à couper le souffle!

Nous nous sommes arrêtés pour dîner au Centro Ambiental Chimayoy, une sorte de parc écologique au pied du volcan Galeras, avec des jardins, une rivière, un terrain de jeux, un mirador, etc. Nous avons fait les sentiers naturels, et nous avons décidé de nous installer pour la soirée. Ce n’est pas tous les jours que nous pouvons coucher au pied d’un volcan actif (dernière éruption janvier 2008), alors nous avons décidé d’en profiter!

Mercredi le 12 mars, nous avons marché dans le centre historique de Pasto, et nous avons visité plusieurs églises, toutes plus belles les unes que les autres! Nous avons aussi admiré le Musée de l’Or de Pasto, situé dans la Banque de la République. À cet endroit, nous avons pu visionner un vidéo sur le carnaval de Pasto, qui semblait tout aussi impressionnant que celui de Baranquilla (au nord du pays), puis nous avons fait un peu de magasinage. Pierre en a profité pour acheter des cigares, et il me manquait aussi quelques articles d’épicerie… Dans l’après-midi, nous nous sommes rendus compte qu’une fumée très épaisse s’échappait de l’arrière du véhicule. Un mécanicien s’est arrêté pour nous aider, et après examen, il nous a dit que le tuyau de refroidissement était percé et qu’il devait être soudé. Lorsqu’il a enlevé la pièce, nous avons bien vu le trou dont il parlait… Il nous a demandé 40,000 pesos pour la soudure, et il est parti avec le morceau et l’argent. Au bout de deux heures, il est revenu (ouf!) avec la pièce rafistolée, et cela nous a coûté un autre 50,000 pesos pour son temps. Le tout équivaut à environ 50 dollars… Bien sûr, il nous a chargé un peu plus cher que le taux horaire pour le travail mécanique en Colombie, puisque nous avions fait réparé un pneu pour 5000 pesos avant, et qu’un autre mécanicien qui avait changé un tuyau demandait 10,000 pesos pour deux heures. Mais nous n’avions pas tellement le choix, car le véhicule ne pouvait être conduit dans cet état, et finalement, nous étions heureux de ne pas avoir eu à nous faire remorquer ni à attendre…

Nous avons décidé de camper un peu en sortant de Pasto, au restaurant Carbon Parilla, qui comporte des grilles de fer forgées qui sont fermées la nuit. Malheureusement, le lendemain matin, le propriétaire était sorti faire des courses et nous étions embarricadés à l’intérieur… Heureusement, il est revenu quinze minutes plus tard (nous pensions devoir attendre jusqu’à midi, puisque le restaurant ouvre pour le lunch). Et nous avons remarqué avec plaisir que la cime du fameux volcan Galeras était couverte de neige! On nous a dit que ce n’était pas arrivé depuis quinze ans!

Nous nous sommes ensuite dirigés vers Ipiales, et un éboulement ayant eu lieu durant la nuit, le trafic était considérablement ralenti… Nous avons pu voir une roche énorme qui a complètement détruit les pompes de la station-service, et les travailleurs qui s’activaient pour dégager les pierres de la route. Nous avons aussi remarqué de nombreuses chutes et cascades d’eau coulant le long des montagnes. Vraiment, cette route est spectaculaire, mais un peu dangereuse! En après-midi, nous nous sommes arrêtés à Las Lajas, un lieu de pélerinage que les Colombiens vénèrent particulièrement. Il paraît qu’il y a plus de plaques indiquant les miracles qu’à Lourdes à cet endroit... Le sanctuaire est une église néo-gothique construite sur un pont enjambant une gorge spectaculaire où coule une rivière tumultueuse. L’église est construite de façon à ce que l’autel principal soit adossé au roc. Vraiment, c’est assez spécial! Nous avons campé dans le stationnement menant au sanctuaire, et une famille de l’Écuador en pélerinage ici a aussi élu domicile à cet endroit, mais ils semblaient un peu craintifs à l’idée d’être en Colombie…

Vendredi le 14 mars, après avoir déjeûné nous nous sommes dirigés vers l’Écuador. Nous avons été agréablement surpris, car nous avons traversé la frontière en quelques minutes (importation temporaire du véhicule à la douane et étampes dans nos passeports à l’immigration, avec 90 jours pour visiter le pays, qui est deux fois plus petit que la France).

Nous avons remarqué dans les stations-services que le prix de la gazoline affiché est de 1.48$ le gallon! Nous sommes passés assez vite à Tulcan, la ville-frontière, et nous nous sommes arrêtés à San Gabriel, pour voir la spectaculaire chute Pulaz. Puis nous avons continué vers La Paz, car notre guide Footprint parlait d’une grotte à cet endroit. La route pour s’y rendre était absolument magnifique: cultures en terrasses, locaux habillés avec des chapeux et des ponchos (un peu comme au Pérou), route de pierres rondes anciennes, et chutes très hautes! Quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous sommes arrivés à La Paz, et que nous nous sommes rendus compte que la grotte abritait une rivière et une église! Après avoir marché dans le village et visité la grotte, nous nous sommes rendus aux piscines d’eaux thermales et nous avons profité de la température délicieuse de l’eau. Une des piscines est fermé pour cause d’entretien, en préparation de la fête de Pâques, mais elle devrait être ouverte demain matin. Nous avons décidé de camper ici , puisque l’endroit est tellement beau… Je pense très fort aux amis(es) et à la famille. Un beau bonjour à chacun et chacune!