14 novembre 2008

Argentine (Volcan Lanin)

Mardi le 11 novembre, nous avons couché au pied du volcan Lanin, après être entrés en Argentine par la frontière Paso Tromen, aussi appelée Mamuil Malal. Mercredi matin, nous avons passé une journée tranquille: lecture, lavage, et repos. Nous avons discuté avec une Torontoise qui s’apprêtait à quitter pour le Japon dans deux semaines. Pierre a aidé une Allemande, qui a fait l’ascension du volcan de nuit en 11 heures, en se laissant glisser sur les fesses dans la neige pour redescendre! Elle a commencé l’ascension à une heure du matin (afin de pouvoir marcher sur une croûte plus dure), et elle est revenue à midi le lendemain… Elle est géophysicienne, et elle doit souvent installer des sondes géothermiques pour vérifier le niveau d’activité des volcans, alors j’imagine qu’elle est habituée à ce genre d’activité physique. Elle est en Argentine pour le travail, sans doute un contrat temporaire, puisqu’elle vit au Portugual. Elle avait de la difficulté avec son auto Volkswagen louée. Pierre est allée vérifier si le moteur ne manquait pas d’huile, mais ce fut ensuite le problème du capot qui ne voulait absolument pas se fermer. Il a essayé l’huile W-40 et finalement, il s’est servi d’un tournevis pour réussir à le maintenir en place. Nous avons passé une soirée tranquille, sous la pleine lune, au pied du volcan, avec le chant des oiseaux en bruit de fond. Nous avions pensé partir jeudi matin, mais l’endroit ici est tellement magique que nous sommes montés jusqu’au mirador, d’où on peut apercevoir le Lago Tromen d’en bas, avec le volcan Lanin à gauche et plusieurs montagnes enneigées tout autour du lac. Un des beaux lacs que nous avons vu depuis notre voyage, qui se compare avantageusement avec la Laguna Paron du Pérou et le lac Titicaca en Bolivie. La montée est assez rude, mais le sentier n’est pas très long. Nous sommes déjà le 13 novembre, comme le temps passe vite! Vendredi le 14 novembre nous avons quitté le Parc Lanin, puisque nous devons renouveller nos provisions (même le bureau d’informations est fermé ici, puisque la saison touristique n’est pas encore commencée, et il n’y a pas de magasin ou de station-service sans doute parce que nous sommes trop près de la frontière)… Nous nous sommes rendus jusqu'à Junin, une petite ville de 12,ooo habitants très sympathique. On dirait un petit village de Suisse, avec des montagnes partout et des paysages somptueux. Nous avons fait le Via Christi, une sorte de chemin de croix mapuche (indigène) avec d'énormes sculptures représentant un chemin de croix qui raconte la conquête des mapuches par les conquistadors espagnols. La vue du haut de la montagne est magnifique. Il fait très beau ici, environ 25 degrés! Et nous en avons profité pour aller au marché acheter des biftecks de chorizo, de superbes pièces de boeuf de l'Argentine. Nous devrions probablement ce soir camper au bord d'un lac non loin d'ici. Au plaisir!

Chili (Pucon, Villarica, Ojos de Caburgua, Parc Huerquehué

Mercredi le 5 novembre, nous sommes entrés à Temuco en début d’après-midi, et nous nous sommes arrêtés chez Servi-Tren, un garage allemand spécialisé pour les freins des motos et des autos. Il ne pouvait changer nos amortisseurs, mais il nous a trouvé un garage spécialisé dans ce genre de travail. Malheureusement, il fallait commander du Brésil, car il n’y a aucune pièce de ce genre au Chili ou en Argentine, et nous avons dû attendre au lendemain pour les recevoir. En attendant, ils ont ajusté le timing du moteur (qui était réglé pour les altitudes de Bolivie) et ils ont remplacé l’amortisseur du côté gauche par un amortisseur que nous avions gardé (il y a toujours seulement un côté qui brise, sûrement lorsque nous frappons un trou dans la route). Pierre a donné 20 dollars au gars de Servi-Tren pour nous avoir aidé à trouver un spécialiste de pièces Volkswagen et un mécanicien qui pouvait regarder les Westfalia. Nous sommes restés en ville jusqu’à jeudi après-midi, le temps de récupérer les amortisseurs, et nous avons ensuite filé vers Villarica. Nous nous sommes arrêtés peu après Lanco, où nous nous sommes stationnés en bordure d’une rivière pour la nuit, dans un petit chemin pas très loin de la route principale. Les oiseaux s’en donnaient à coeur joie, et nous avons apprécié dormir dans la nature après la nuit mouvementée à Temuco, où nous n’avions pu fermer l’oeil (nous étions installés chez Servi-Tren, juste au bord de la Pan-Américaine). Vendredi le 7 novembre, nous nous sommes rendus à Panguipulli, où nous nous sommes arrêtés au bureau d’informations touristiques. Nous avons beaucoup aimé le lac, les fleurs partout, et la propreté de cette petite ville. À Chauquen, une pointe s’avançant dans le lac, nous aurions pu camper, mais comme il n’était que onze heures du matin, nous avons décidé de poursuivre notre route. Nous avons dîné à Villarica, une autre ville en bordure d’un immense lac, nous sommes allés récupérer nos messages dans un café Internet, puis nous nous sommes dirigés vers le volcan Villarica, malheureusement impossible à apercevoir à cause de la bruine et du temps gris. Nous nous sommes arrêtés à un kilomètre de l’entrée du parc national Villarica, et le déluge nous a un peu surpris. Samedi matin (8 novembre), nous nous sommes éveillés avec l’eau s’écoulant du toit (nous devrons refaire le calfeutrage du ventilateur dès que le beau temps reviendra), et nous avons décidé d’oublier le volcan invisible et de nous diriger vers Pucon. Par chance, nous avons échangé nos livres anglais (8) à l’hosteria L’École, propriété conjointe de Chiliens et de Canadiens oeuvrant pour l’écologie. Habituellement, on donne deux livres pour en recevoir un, mais ici, on échange un pour un, ce qui est vraiment une aubaine! Sans compter que nous n’avions trouvé aucun échange de livres depuis la Bolivie (rien en Argentine ni au Chili)… Nous avons été voir les chutes Ojos de Caburgua en après-midi (de toute beauté). Nous nous sommes ensuite rendus au lac Caburgua, mais impossible de trouver un endroit pour s’arrêter, stationnement interdit partout. J’imagine que c’est parce que nous sommes dans une région hyper touristique! Il y a beaucoup de campings, mais tous sont fermés (ils ouvrent en décembre ou en janvier, qui correspond à l’été pour l’hémisphère Sud). Nous nous sommes donc installés en bordure du parc national Huerquehue en fin de journée, et la pluie a continué à tomber… Ce matin, dimanche le 9 novembre, tout est trempé mais la pluie s’est arrêtée. Nous attendrons probablement demain pour faire les sentiers (celui qui nous intéresse est un trajet de 8 heures)… Au courant de la journée, nous sommes entrés au parc (8,000 pesos ou 16 $ U.S, le prix est toujours plus élevé pour les étrangers). Nous avons décidé de nous baigner au lac et de faire un lavage, et d’explorer le parc seulement le lendemain. Le camping ici est de 15,000 pesos par nuit. Décidément, le Chili est plus dispendieux que les autres pays d’Amérique du Sud. Nous avons jasé avec deux Allemandes qui avaient fait l’Australie, et elles nous ont donné l’idée d’acheter un véhicule là-bas et de le revendre ensuite. Je pense que ce sera beaucoup moins dispendieux que le transport en cargo du Panama à l’Australie, le carnet de passage en douanes (la CAA émet une caution de la valeur du véhicule pour 200$ mais il faut donner une lettre de garantie de la banque et payer les intérêts annuels; cela assure ainsi les pays qui exigent ce certificat que le véhicule ne sera pas vendu sur leur territoire, ou alors qu’ils pourront s’emparer de la valeur du véhicule en argent si celui-ci disparait) et aussi le carnet d’authentification de sécurité (un autre 2,000$: papier officiel qui garantit les normes du véhicule). Lundi le 10 novembre, nous nous sommes levés tôt pour faire le sentier des Lacs, une piste d’environ 15 kilomètres, qui monte et qui monte… Nous avions parlé la veille avec des Français établis en Guyane et ils n’avaient fait que trois kilomètres en trois heures (jusqu’à la Cascade Nido de Aguila) car c’était trop escarpé… Nous avons fait nos trois premiers kilomètres en une heure! Nous avons vu Lago Chico, Laguna Verde et Lago Toro (nous nous sommes rendus jusqu’à le pointe, et là le paysage était tout à fait époustouflant). Nous avons admiré le Volcan Villarica et les lacs des trois miradors, et nous avons gardé les cascades pour le chemin du retour. Le débit des chutes était assez impressionnant! Nous avons aussi rencontré un couple d’Américains de Seattle en lune de miel: Corky et Bill, ainsi que des Hollandais, des Suisses, plusieurs Français (dont un avec son jeune fils qui montait la montagne!) Mais nous avions emmené trois bouteilles d’eau remplies à la salles de bains du parc (le guadaparque m’avait assuré que l’eau était potable) et malheureusement, cette eau n’était pas potable pour nous, parce que nous avons tous les deux soufferts de gastro-entérite. Nous avons quitté le parc mardi matin (11 novembre), et nous avons décidé de passer en Argentine. Comme à chaque fois 0ù nous entrons en Argentine, le passage de la frontière est vraiment un charme, quelques minutes à peine, et même pas d’inspection du véhicule! Par contre, en sens inverse, de l’Argentine au Chili, c’est une autre histoire, mais cela se fait tout de même en moins d’une heure (habituellement). Nous nous sommes arrêtés au Lac Tromen, et nous nous sommes installés au Centre d’Informations pour la nuit, au pied du volcan Lanin. Nous avons rencontré des Britanniques qui venaient juste de revenir de l’ascension du volcan, et ils avaient réussi cet exploit en deux jours, en se levant à 4 heures du matin! Comme nous nous sentions encore faibles de notre gastro, nous avons décidé de prendre une journée de repos ici avant de continuer plus avant vers la région des Lacs…