01 juin 2008

Lambayeque, Kuélap, Cumbe Mayo, Cajamarca




Ce matin, dimanche le 25 mai, nous partons pour Lambayeque! Nous allons voir le musée Tumbas Reales del Senor de Sipan, un des plus beaux musées de l’Amérique selon nos livres de voyage. Et oui, nous qui ne raffolons pas des musées, nous devons admettre que celui-ci est superbe! En arrivant, nous observons un petit film fait par ordinateur qui recrée une cérémonie de l’époque des pyramides de Sipan. Sur différents étages sont exposés les bijoux, les poteries, les textiles et les différents objets retrouvés dans les caveaux funéraires. Les personnages importants étaient couverts de plusieurs couches d’armures et de bijoux d’or ciselé, d’argent, de turquoises, et de coquillages. Les orfèvres (ou métallurgistes?) de l’époque étaient très ingénieux. Les seigneurs étaient enterrés avec 7 autres personnes que l’on sacrifiait: l’épouse principale, trois autres jeunes femmes de moins de 20 ans, une sentinelle avec les pieds coupés pour symboliser l’immobillité dans la garde de la tombe, un chef guerrier, un lama, un chien et de nombreux vases de terre cuite contenant de la nourriture et des boissons. Nous avions vu tout cela sur le site original de Sipan, mais les nombreux trésors que l’on garde au musée sous température contrôlée, la musique, et surtout la pièce de résistance: les scènes de l’époque avec des figurines grandeur nature qui bougent comme s’il s’agissait d’acteurs, tout cela contribue à recréer la magie de cette civilisation du passé. Et nous avons aussi rencontré, en sortant, la famille Motte que nous avions déjà vue à Quito, cette famille française qui voyage en Amérique du Sud en camping-car avec trois enfants!

Ensuite, nous avons continué vers Tucumbe, et nous avons été un peu déçus car l’on ne nous a pas expliqué, au moment où nous avons acheté nos billets, qu’il était seulement possible de voir le mirador et que les 26 pyramides n’étaient pas accessibles en raison de fouilles archéologiques en cours. Nous nous sommes ensuite rendus jusqu’à Olmos, où nous avons campé au péage gardé par des policiers.

Lundi le 26 mai, nous avons commencé à avoir d’autres pépins avec un des tuyaux du radiateur: une fissure qui nous a fait perdre notre antigel. Sur la route de la Cordillère des Andes, les paysages sont superbes, mais les hauteurs vertigineuses ne sont pas faciles pour les véhicules automobiles! Pierre a rafistolé la fissure temporairement, et nous avons continué jusqu’à Pedro Ruiz, où nous nous sommes arrêtés à une magnifique chute pour nous baigner. La route de Chiclayo à Chachapoyas est une route de terre d’après les guides, mais entre Pedro Ruiz et Chachapoyas, nous avons eu la chance de conduire sur une nouvelle route asphaltée, ce auquel nous ne nous attendions pas. Vers 16 heures, nous sommes arrivés à un barrage, et nous avons appris que la route est fermée de 7 heures le matin à 7 heures du soir afin de permettre aux gens de la voirie de travailler en paix… Nous n’avions pas tellement d’autre choix que d’attendre patiemment. Nous avons fait la rencontre d’un couple d’Italiens, Eugenio et son épouse, qui se rendaient à Kuélap comme nous mais en autobus…

Nous avons donc effectué les 20 kilomètres pour nous rendre à Chachapoyas sur une affreuse route de terre très étroite (une seule voie), dans l’obscurité, avec des conducteurs roulant à toute vitesse autour de nous et dépassant à qui mieux mieux, un autobus qui bloquait la voie étroite aux autres automobilistes chaque fois qu’il débarquait des passagers… Nous nous sommes finalement arrêtés à une station-service accueillante, et le lendemain matin, nous en avons profité pour laver l’auto et pour faire réparer notre tuyau estropié. Puis nous nous sommes mis en route pour Kuélap, un site archéologique que l’on compare parfois au Machu Pichu. Nous avons rencontré en chemin nos deux Italiens qui en revenaient, et comme nous étions un peu tard en après-midi, nous avons décidé de camper au site archéologique et d’en faire la visite le lendemain.

Mercredi le 28 mai, nous nous sommes levés tôt pour explorer les ruines, et je dois dire que pour un site de cette envergure (trois fois plus de pierres que le site de la pyramide de Gizeh en Égypte), nous étions surpris d’être pratiquement seuls… Espérons que le gouvernement péruvien aura la vision nécessaire pour permettre un accès plus facile éventuellement!

La route de Tingo à Leymebamba était difficile (il pleut tous les jours ici), mais le musée en valait la peine. On a extirpé 219 momies de la Lagune des Condors (il faut faire 5 jours de mule pour se rendre à cet endroit), que l’on a exposées au musée. Curieusement, les fonds pour la construction du musée proviennent d’Autriche (un des archéologues ayant procédé aux fouilles est Autrichien), et le gouvernement péruvien n’a ingéré aucun sou pour contribuer à ce projet…

En fin de journée, nous nous sommes rendus compte que nous avions perdu l’écrou qui tenait en place l’amortisseur gauche arrière, et de plus les freins faisaient un bruit d’enfer… Nous avons donc rebroussé chemin, et essayé de trouver un garagiste à Leymebamba. Heureusement pour nous, même si sa boutique était fermée, Fernando a accepté de nous voir, et Pierre l’a éclairé avec notre lampe pendant qu’il usinait un écrou pour l’amortisseur. Pour les freins, impossible de trouver les plaquettes Volkswagen au Pérou, alors Fernando a déconnecté le frein droit avant afin d’éviter que le disque ne s’use davantage. Il nous a donné le nom d’un garagiste à Celendin, qui selon lui pourrait reconstruire les plaquettes en se servant de l’ancien modèle comme guide…

Jeudi le 29 mai, nous sommes partis de Leymebamba à 7 hres 20 du matin. La route monte pendant 32 kilomètres, et les pierres, les trous, les éboulements et la boue la rendent vraiment difficile. Elle est impracticable à la saison des pluies. L’Abra de Barro Negro (col de boue noire), se trouve à 3678 mètres d’altitude. Il faut ensuite descendre pendant 57 kilomètres, à travers de spectuculaires forêts de nuages, avant d’atteindre Balsas, un désert de pierres et de cactus. La route recommence ensuite à grimper jusqu’à des hauteurs vertigineuses (3078 mètres) et bien sûr les vues sont absolument fantastiques… Nous n’avions presque plus d’essence, et il n’y a aucune station-service entre Chachapoyas et Celendin. Nous étions très heureux d’arriver enfin à Celendin un peu avant quatorze heures, mais malheureusement le garagiste que l’on nous avait recommandé, Juan, ne pouvait réusiner nos freins… Pierre a fait tous les magasins de pièces pour revenir bredouille, et nous avons décidé de nous arrêter pour la journée… Espérons que nous aurons plus de chance à Cajamarca! Nous avons établi nos quartiers à une grande station-service retirée de la route, un endroit très calme où nous avons bien dormi.

Vendredi le 30 mai, nous avons continué vers Cajamarca, environ 118 kilomètres de route de terre. Après avoir essayé de trouver un garage pour reconstruire les freins (on nous avait recommandé Maestro Calla, mais comme notre véhicule est un Volkswagen, il ne pouvait nous aider), nous avons finalement déniché un garage Volkswagen, et le mécanicien nous a indiqué un endroit où ils pouvaient reconstruire les plaquettes, et lorsque nous les lui avons apportées, il a pu procéder à l’installation. Par contre, il nous a indiqué que les freins devraient être refaits après 4000 kilomètres, parce que ce ne sont pas les freins originaux! Nous essaierons donc de trouver des plaquettes de freins à Lima. Ensuite, nous sommes allés faire laver l’auto (après toutes ces routes de terre, elle en avait bien besoin), et nous sommes allés chercher de l’information sur Cajamarca au bureau de touristes. Vicky nous a donné des informations très pertinentes, et nous a conseillé d’aller dormir chez la famille Correa, à quelques vingt kilomètres de là. Nous avons fait notre marché, puis après quelques tentatives infructueuses, nous avons fini par trouver la propriété des Correa, une famille très sympathique. Ici, les gens portent tous des costumes traditionnels, les hommes ont des ponchos de laine et des chapeaux blancs, les femmes ont des chaussettes noires dépassant à peine les chevilles et des jupes jusqu’aux genoux, des blouses muticolores et des chapeaux de laine blanche avec la forme d’un chapeau de comboy.

Samedi le 31 mai, nous sommes partis tôt par une autre route de terre pour nous rendre aux Ventanillas de Cuyambo, des monuments funéraires taillés dans les montagnes. Les paysages étaient superbes, et encore une fois, nous sommes montés très haut. À chaque fois, nous nous disons que cette fois-ci sera la dernière, que nous ferons plus attention à notre véhicule en lui évitant les routes peu carossables, mais comme nous ne voulons rien manquer… Nous sommes ensuite revenus vers Cajamarca, car il y avait un festival de la pomme de terre que nous ne voulions pas manquer. Les femmes avaient cuisiné toutes sortes de plats avec des pommes de terre (il y avait même de la crème glacée et du yogourt aux patates!) et les danses costumées étaient très spéciales. Nous avons rencontré Pacifico, un professeur très gentil qui nous a offert sa maison pour une semaine ou deux en février prochain pour le Carnaval. Nous ne serons certainement pas au Pérou l’an prochain, mais nous lui avons laissé notre adresse courriel. Nous sommes ensuite montés au mirador Cerro Santa Apolonia, puis nous avons décidé de nous rendre à Cumbe Mayo, à quelques 20 kilomètres de Cajamarca, encore une autre route de terre plus ou moins facile car nous sommes montés à 3550 mètres. Nous ne voulions pas vraiment prendre de guide, mais nous avons finalement accepté et nous ne l’avons pas regretté, car nous aurions probablement manqué le tunnel secret, l’autel des sacrifices et quelques pétroglyphes… Cumbe Mayo est une région montagneuse sillonée sur neuf kilomètres de canaux pré-Inca d’environ 1,300 ans, creusés à travers la roche volcanique avec des pierres noires très dures (obsidiennes). On dit qu’il s’agit là de la construction humaine la plus ancienne de toute l’Amérique du Sud. Il y a aussi plusieurs silhouettes d’humains et d’animaux taillés dans les énormes rochers, et certains d’entre eux ressemblent à des menhirs. Il faut environ une heure trente pour compléter le trajet. Bref, il s’agit d’un lieu fascinant, et la magie et la beauté des lieux nous ont étonné. Nous avons même demandé la permission de camper sur le site… Je dirais que jusqu’ici,
Cumbe Mayo est l’endroit qui m’a le plus impressionné au Pérou!

Mésaventures au Nord du Pérou!



Mardi le 20 mai, nous avons pris notre dernier dîner en Ecuador à Macara, puis nous sommes entrés au Pérou. Quel changement avec l’Écuador, le paysage est devenu peu à peu désertique, nous avions l’impression d’être arrivés au Sahara… Nous nous sommes rendus jusqu’à la plage de Conan, tout près de Paita, sur le Pacifique, et nous avons eu la chance de camper au BocaToma Resort d’Emmanuel, un Belge installé au Pérou depuis 9 ans. Nous avons profité de la plage et nous avons passé deux jours à cet endroit. Avant de partir, Emmanuel nous a mis en garde contre les vols si fréquents au Pérou!

Nous sommes repartis vers Piura le 22 mai, mais nous nous sommes arrêtés à l’église espagnole la plus ancienne sur la côte du Pacifique… Puis à Piura, nous avons parcouru la ville à pied, et lorsque nous sommes revenus à notre voiture, nous nous sommes rendus compte que nous avions été dévalisés! Radio, CD, caméra, convertisseur, Ipods, calculatrice, chargeur de batteries Energizer extra rapide (15 min.) etc. Tout le matériel électronique était disparu! Sans compter les lunettes avec prescription de Pierre, ses bottes de montagne neuves, ma bourse avec toutes mes cartes et mes documents, lunettes de soleil Dior, etc. Les cambrioleurs ont mis tout le véhicule sens dessus dessous, ils ont fouillé sous le plancher, bref, j’imagine qu’ils étaient des professionnels! Et comme les portes ne verrouillaient plus parce qu’ils ont bousillé le système électronique qui permet de verrouiller toutes les portes, et que Pierre ne voulait en aucun cas coucher à Piura, nous nous sommes dirigés vers Bayovar, le long de la mer, et nous nous sommes arrêtés pour dormir à une garnison de la Marine. Bon, ce sont de petits ennuis finalement, ce qu’ils ont pris valait environ mille cinq cent dollars, ce n’est pas la fin du monde… Mais je me promets d’écouter mes intuitions la prochaine fois. J’ai eu l’impression très nette que quelque chose n’allait pas, alors je voulais retourner au véhicule, mais j’avais peur de passer pour une idiote en mentionnant mes impressions à Pierre…

Nous sommes aujourd’hui vendredi le 23 mai, et nous venons tout juste de faire réparer le système de verrouillage et de canceller les cartes de débit et de crédit. Il nous reste à nous équiper de nouveau pour l’électronique, en espérant que les prix au Pérou sont comparable à ceux du Canada! Nous sommes en bonne santé, le véhicule est en bon état, alors ce n’est pas si mal! Nous sommes allés visiter la cathédrale, et nous avons aussi fait les opticiens pour trouver des lunettes pour Pierre: nous avons cependant trouvé que 100$ pour des lunettes de lecture était un peu dispendieux pour le Pérou... Nous coucherons ce soir à un ¨cochera¨ de Chiclayo, une sorte de stationnement gardé avec des portes barricadées, environ 5 soles par nuit…

Samedi le 24, nous nous sommes levés tôt, et nous avons passé la matinée à magasiner. Nous avons acheté une caméra de 8 mégapixels (c’est notre troisième caméra depuis le début du voyage!), le chargeur de batteries le plus rapide que nous ayons pu trouvé (2 à 4 heures de chargement plutôt que 15 minutes, mais ils ne font pas mieux ici), un chargeur pour Ipod, deux paires de lunettes pour Pierre, des bottes de trekking (nous ne pouvons pas penser partir pour 5 jours de marche en montagne pour explorer le Choquequirau, un site archéologique découvert récemment, avec des espadrilles), et une calculatrice. Nous avons bien essayé de trouver un convertisseur de courant de 400 watts pour passer du 12 volts au 110 volts, mais peine perdue, ici ils utilisent seulement le 220 volts. Nous devrons donc nous en passer jusqu’au Chili, car on utilise aussi le 220 volts en Bolivie… Pour le radio-CD d’auto et pour l’Ipod, nous nous en passerons jusqu’en Uruguay, car l’électronique est meilleur marché là-bas. Ici, un petit MP3 avec très peu de mémoire coûte 20 fois plus cher que chez nous, et ils ont peut-être des Ipods à Cusco ou à Lima, mais pas ici en tout cas. Pour finir notre journée de magasinage, nous avons fait notre marché dans un grand centre d’achats, puis nous nous sommes dirigés vers le magnifique site archéologique de Sipan. Les tombeaux sont ouverts, et on y voit des momies, des squelettes, des bijoux, des armures dont les prêtres-guerriers se servaient et de grandes urnes qu’ils remplissaient de nourriture avant de sceller le sépulcre. On ne peut descendre directement dans les pyramides, mais comme on a creusé et ouvert, et on voit très bien ce qui se trouve en bas. Des archéologues travaillent encore à l’excavation complète, qui devrait prendre encore quelques années. Nous dormirons ce soit sur le site archéologique, surveillé par les policiers…

Sud de l'Ecuador (Vilcabamba et Podocarpus)!




Samedi le 10 mai, nous sommes retournés à Cuenca et nous avons appelé Gilles, notre ami de Montréal, pour revérifier les chiffres du rapport d’impôt établi par un comptable qu’il connaît. Beaucoup d’impôt provincial à payer… Parfois je me demande si le Québec est la province idéale où vivre! Nous avons ensuite appelé Michèle, la fille de Pierre, qui vient tout juste de rentrer de l’Inde, avec son fils et son mari. Ils ont été fort occupés à magasiner pour une auto, et nous étions vraiment contents de leur parler de vive voix, après 5 jours infructueux… Nous avons aussi acheté de l’huile à transmission, fait l’épicerie, lavé la douillette à la buanderie, etc. etc. Cuenca est la ville idéale pour les courses, et même si nous nous dirigeons vers Loja, nous ne sommes pas certains de trouver ce dont nous avons besoin à cet endroit, alors nous essayons de penser à tout avant de quitter Cuenca, qui est tout de même une ville d’importance! En fin d’après-midi, nous nous sommes dirigés vers Loja, mais comme la route de montagne est pleine de trous, nous nous sommes arrêtés à un restaurant de Susudel pour la nuit. Dimanche le 11 mai, nous avons continué jusqu’à Saraguro, et nous avons visité le marché dominical (beaucoup de légumes et de fruits) ainsi que l’église. Pierre a aussi trouvé le moyen de m’acheter une carte pour la Fête des Mères sans que je sois au courant! Nous nous sommes finalement rendus jusqu’à la partie Cajanuma du Parc Podocarpus (du nom d’un pin qui abonde à cet endroit), et nous avons grimpé jusqu’au Refuge. Ici, il faut payer 20$ de frais d’entrée, cinq fois plus que les Équatoriens, mais nous pouvons camper gratuitement. Nous voulions d’ailleurs transférer une partie du gaz propane du réservoir équatorien dans notre réservoir sous l’auto, ce que nous avons fait le lendemain, lundi le 12 mai. Nous avons fait les deux pistes modérées, et nous avons regardé un film en fin de soirée. Mardi le 13 mai, nous avons fait la piste difficile des miradors, malgré la pluie. Nous avons grimpé plus de mille mètres plus haut le long de la crête des montagnes. Nous sommes revenus trempés au bout de cinq heures, et nous avons dû faire un lavage, puisque nous étions couverts de boue. Nous sommes heureux de pouvoir bénéficier de notre véhicule Westcargot, car les tentes ne sont pas un abri suffisant lorsqu’il pleut autant! Nous devrions retourner demain à Loja, à moins que nous ne bifurquions vers Vilcabamba avant… Nous avons rencontré un couple de médecins américains hier au refuge, et cet après-midi, sur la piste, alors que nous revenions, deux autres personnes qui ont leur chambre d’hôtel à Vilcabamba! Nous rencontrons peu de voyageurs, mais peut-être qu’au Pérou, ce sera différent! Nous étions un peu inquiets vers 18 heures, alors que ces deux personnes du Colorado qui avaient mentionné qu’ils étaient des habitués du trekking n’étaient pas encore revenus, mais finalement ils sont arrivés un peu avant 19 heures, ouf! La piste prend environ cinq heures à parcourir, mais pour une raison que nous n’avons jamais comprise, il n’y a aucune signalisation et sur la carte, un embranchement à droite est indiqué alors que nous n’avons rien vu, et l’autre couple non plus. Le gardien à l’entrée du parc nous avait dit que le cercle complet demandait cinq heures, alors au bout de presque 3 heures, nous avons rebroussé chemin. Les gens du Colorado ont fait la même chose, instinctivement, et le fait qu’un homme soit mort d’hypothermie sur ce même sentier il y a trois semaines ne nous a guère rassuré…

Mercredi matin le 14 mai, nous avons décidé de partir pour Vilcabamba et de donner un ¨lift¨ à nos deux voyageurs, ce qui leur a sauvé un taxi et nous a permis de partager des souvenirs de voyage. Nous avons flâné un peu à Vilcambamba, où nous avons rencontré un Américain de Californie qui a beaucoup voyagé depuis plus de cinquante ans (nous ne lui avons pas demandé son âge!). Nous avons finalement décidé de retourner à Loja et après avoir pris un rendez-vous chez un dentiste pour moi lundi le 19 mai, nous avons poursuivi vers Zamora, tout près de l’autre partie du Parc Podocapus, Bombuscaro, qui se trouve à environ deux heures trente de Loja. Comme il était un peu tard et que nous n’aimons pas conduire de nuit (les routes sont souvent pleines de pièges ici), nous nous sommes arrêtés au poste de police à l’heure du souper. Jeudi matin, nous nous sommes mis en route pour le Parc Podocarpus (l’autre moitié du Parc, et on demande aussi 10 autres dollars par personne pour cette partie), mais surprise, la route était bloquée en raison d’un glissement de terrain. On nous a dit qu’un bulldozer serait sur le site vers 14 heures trente (il était environ 9 heures du matin), et nous avons décidé d’attendre. Finalement, l’opérateur de machinerie a déblayé la route vers 18 heures, et nous avons aussitôt filé vers le parc avant la nuit. Il y a onze sentiers ici, dont un de 20 kilomètres en montagne… Et plusieurs chutes… Nous avons rencontré un Belge, Baldwin, qui s’est acheté une propriét un peu avant l’entrée du parc avec son épouse il y a 9 ans. Il a établi une hosteria ici, et ma foi, je pense qu’il a fair un bon coup! Nous devrions explorer le parc jusqu’à lundi, et retourner à Loja pour onze heures, pour mon rendez-vous chez le dentiste! Vendredi le 16 mai, nous étions sur les sentiers à 8 heures du matin, après un bon petit déjeûner de crêpes aux bananes, accompagné de jus d’oranges fraîchement pressées et d’un bon café! Nous avons longé la rivière Bombuscaro, visité un jardin d’orchidées, la cascade Chismosa, la chute Poderosa (environ 40 mètres de hauteur), et nous avons grimpé jusqu’au mirador, où nous avons pu admirer la ville de Zamora de haut. Après le dîner, nous avons continué sur le sentier Higuerons, mais nous n’avons pas fait les 20 kilomètres, ayant décidé de prendre le pont suspendu pour retourner de l’autre côté de la rivière vers le stationnement. Malheureusement, nous avons dû marcher dans la boue plusieurs kilomètres, et nous étions un peu dépités d’apercevoir notre véhicule de l’autre côté de la rivière alors qu’il était impossible de traverser en raison de la vitesse impressionnante du courant! Nous savions qu’un autre pont se trouvait à quatre kilomètres du parc, mais nous n’avions plus d’eau potable, nos six heures de marche ayant eu raison de notre réserve… Finalement, nous avons aperçu un pont de piétons un peu plus loin, et nous sommes donc retournés par la route vers notre véhicule! Nous nous sommes ensuite baignés sous une belle chute, et nous avons aussi fait un autre lavage, puisque nos chaussures et nos vêtements étaient ¨crottés¨. Nous avons passé une petite soirée tranquille à lire, et nous avons profité du calme de la nature! C’est difficile de croire qu’à une si courte distance, les deux parties de ce parc soient tellement différentes! Du côté de Cajanuma, près de Loja, c’est le paramo, avec des pics très élevés, une température très fraîche, des pluies abondantes, plusieurs lagunes... Du côté de Bombuscaro, c’est la forêt tropicale remplie d’orchidées, de chutes, de cascades, avec des températures plus chaudes mais aussi humides, une myriade de fleurs différentes, des oiseaux de toutes les couleurs et d’innombrables papillons, incluant plusieurs Morpho bleus, mes préférés…

Samedi matin (17 mai), comme il pleut, nous passerons la journée à lire… Nous coucherons ce soir encore au parc, puisque nous sommes tellement bien ici! Je crois que demain dimanche, nous nous dirigerons vers Loja, puisque nous avons des courses à faire et que nous voulons nous brancher sur Internet…

Tel que prévu, nous sommes partis dimanche matin vers Loja, après nous être baignés sous une chute magnifique! Nous avons fait notre marché et nous avons fait quelques provisions (la liqueur de café et l’Amaretto coûtent 4 dollars ici, le vin importé de l’Argentine 1.78$!), car nous prévoyons passer au Pérou dans les prochains jours. Lundi le 19 mai, nous avons essayé sans succès de brancher mon ordi dans un café Internet, et je suis ensuite allée chez le dentiste où j’ai fait refaire l’obturation d’une molaire. J’avais choisi le bureau le plus chic, avec planchers de marbres, vitraux, et escalier de fer forgé en spirale. Oui, il était sans doute un peu plus dispendieux que la plupart des dentistes ici (60$ pour mon obturation), mais je ne voulais prendre aucune chance! Nous avons aussi essayé d’obtenir des infos pour le gaz propane au Pérou (les contenants, les valves des contenants et les régulateurs sont différents de ceux de l’Écuador, ce qui fait qu’il est impossible de faire remplir sans passer chez un soudeur spécialisé pour le gaz propane). Personne ne semble être vraiment au courant, alors nous avons seulement fait remplir, en espérant qu’il sera possible de faire d’autres connexions en Bolivie. Nous ne devrions pas avoir besoin de faire faire le remplissage avant deux mois avec ces 15 kilos de gaz qui nous ont coûté 2$! (nous ne prévoyons pas passer plus que deux mois au Pérou). Ce soir nous avons établi nos quartiers à une station-service isolée, à Catacocha, un village bâti sur une immense roche! Les paysages pour nous rendre jusqu’ici sont tout simplement sublimes: nous apercevons les nuages lorsque nous regardons en bas, et les terrasses à flanc de montagnes sont tout simplement superbes, avec des quadrillés verts de teinte différentes selon les cultures. Nous avons même eu la chance d’apercevoir un renard argenté, ainsi que des oiseaux couleur caramel! Nous nous sommes installés pour la nuit dans une station-service à Catamayos, et nous entrerons demain, mardi le 20 mai, au Pérou! Je m’ennuie de mes amis et de ma famille au Canada bien sûr, mais curieusement, pas tellement du pays, et en tout cas, certainement pas du froid et de la neige! Au plaisir!