01 juin 2008

Sud de l'Ecuador (Vilcabamba et Podocarpus)!




Samedi le 10 mai, nous sommes retournés à Cuenca et nous avons appelé Gilles, notre ami de Montréal, pour revérifier les chiffres du rapport d’impôt établi par un comptable qu’il connaît. Beaucoup d’impôt provincial à payer… Parfois je me demande si le Québec est la province idéale où vivre! Nous avons ensuite appelé Michèle, la fille de Pierre, qui vient tout juste de rentrer de l’Inde, avec son fils et son mari. Ils ont été fort occupés à magasiner pour une auto, et nous étions vraiment contents de leur parler de vive voix, après 5 jours infructueux… Nous avons aussi acheté de l’huile à transmission, fait l’épicerie, lavé la douillette à la buanderie, etc. etc. Cuenca est la ville idéale pour les courses, et même si nous nous dirigeons vers Loja, nous ne sommes pas certains de trouver ce dont nous avons besoin à cet endroit, alors nous essayons de penser à tout avant de quitter Cuenca, qui est tout de même une ville d’importance! En fin d’après-midi, nous nous sommes dirigés vers Loja, mais comme la route de montagne est pleine de trous, nous nous sommes arrêtés à un restaurant de Susudel pour la nuit. Dimanche le 11 mai, nous avons continué jusqu’à Saraguro, et nous avons visité le marché dominical (beaucoup de légumes et de fruits) ainsi que l’église. Pierre a aussi trouvé le moyen de m’acheter une carte pour la Fête des Mères sans que je sois au courant! Nous nous sommes finalement rendus jusqu’à la partie Cajanuma du Parc Podocarpus (du nom d’un pin qui abonde à cet endroit), et nous avons grimpé jusqu’au Refuge. Ici, il faut payer 20$ de frais d’entrée, cinq fois plus que les Équatoriens, mais nous pouvons camper gratuitement. Nous voulions d’ailleurs transférer une partie du gaz propane du réservoir équatorien dans notre réservoir sous l’auto, ce que nous avons fait le lendemain, lundi le 12 mai. Nous avons fait les deux pistes modérées, et nous avons regardé un film en fin de soirée. Mardi le 13 mai, nous avons fait la piste difficile des miradors, malgré la pluie. Nous avons grimpé plus de mille mètres plus haut le long de la crête des montagnes. Nous sommes revenus trempés au bout de cinq heures, et nous avons dû faire un lavage, puisque nous étions couverts de boue. Nous sommes heureux de pouvoir bénéficier de notre véhicule Westcargot, car les tentes ne sont pas un abri suffisant lorsqu’il pleut autant! Nous devrions retourner demain à Loja, à moins que nous ne bifurquions vers Vilcabamba avant… Nous avons rencontré un couple de médecins américains hier au refuge, et cet après-midi, sur la piste, alors que nous revenions, deux autres personnes qui ont leur chambre d’hôtel à Vilcabamba! Nous rencontrons peu de voyageurs, mais peut-être qu’au Pérou, ce sera différent! Nous étions un peu inquiets vers 18 heures, alors que ces deux personnes du Colorado qui avaient mentionné qu’ils étaient des habitués du trekking n’étaient pas encore revenus, mais finalement ils sont arrivés un peu avant 19 heures, ouf! La piste prend environ cinq heures à parcourir, mais pour une raison que nous n’avons jamais comprise, il n’y a aucune signalisation et sur la carte, un embranchement à droite est indiqué alors que nous n’avons rien vu, et l’autre couple non plus. Le gardien à l’entrée du parc nous avait dit que le cercle complet demandait cinq heures, alors au bout de presque 3 heures, nous avons rebroussé chemin. Les gens du Colorado ont fait la même chose, instinctivement, et le fait qu’un homme soit mort d’hypothermie sur ce même sentier il y a trois semaines ne nous a guère rassuré…

Mercredi matin le 14 mai, nous avons décidé de partir pour Vilcabamba et de donner un ¨lift¨ à nos deux voyageurs, ce qui leur a sauvé un taxi et nous a permis de partager des souvenirs de voyage. Nous avons flâné un peu à Vilcambamba, où nous avons rencontré un Américain de Californie qui a beaucoup voyagé depuis plus de cinquante ans (nous ne lui avons pas demandé son âge!). Nous avons finalement décidé de retourner à Loja et après avoir pris un rendez-vous chez un dentiste pour moi lundi le 19 mai, nous avons poursuivi vers Zamora, tout près de l’autre partie du Parc Podocapus, Bombuscaro, qui se trouve à environ deux heures trente de Loja. Comme il était un peu tard et que nous n’aimons pas conduire de nuit (les routes sont souvent pleines de pièges ici), nous nous sommes arrêtés au poste de police à l’heure du souper. Jeudi matin, nous nous sommes mis en route pour le Parc Podocarpus (l’autre moitié du Parc, et on demande aussi 10 autres dollars par personne pour cette partie), mais surprise, la route était bloquée en raison d’un glissement de terrain. On nous a dit qu’un bulldozer serait sur le site vers 14 heures trente (il était environ 9 heures du matin), et nous avons décidé d’attendre. Finalement, l’opérateur de machinerie a déblayé la route vers 18 heures, et nous avons aussitôt filé vers le parc avant la nuit. Il y a onze sentiers ici, dont un de 20 kilomètres en montagne… Et plusieurs chutes… Nous avons rencontré un Belge, Baldwin, qui s’est acheté une propriét un peu avant l’entrée du parc avec son épouse il y a 9 ans. Il a établi une hosteria ici, et ma foi, je pense qu’il a fair un bon coup! Nous devrions explorer le parc jusqu’à lundi, et retourner à Loja pour onze heures, pour mon rendez-vous chez le dentiste! Vendredi le 16 mai, nous étions sur les sentiers à 8 heures du matin, après un bon petit déjeûner de crêpes aux bananes, accompagné de jus d’oranges fraîchement pressées et d’un bon café! Nous avons longé la rivière Bombuscaro, visité un jardin d’orchidées, la cascade Chismosa, la chute Poderosa (environ 40 mètres de hauteur), et nous avons grimpé jusqu’au mirador, où nous avons pu admirer la ville de Zamora de haut. Après le dîner, nous avons continué sur le sentier Higuerons, mais nous n’avons pas fait les 20 kilomètres, ayant décidé de prendre le pont suspendu pour retourner de l’autre côté de la rivière vers le stationnement. Malheureusement, nous avons dû marcher dans la boue plusieurs kilomètres, et nous étions un peu dépités d’apercevoir notre véhicule de l’autre côté de la rivière alors qu’il était impossible de traverser en raison de la vitesse impressionnante du courant! Nous savions qu’un autre pont se trouvait à quatre kilomètres du parc, mais nous n’avions plus d’eau potable, nos six heures de marche ayant eu raison de notre réserve… Finalement, nous avons aperçu un pont de piétons un peu plus loin, et nous sommes donc retournés par la route vers notre véhicule! Nous nous sommes ensuite baignés sous une belle chute, et nous avons aussi fait un autre lavage, puisque nos chaussures et nos vêtements étaient ¨crottés¨. Nous avons passé une petite soirée tranquille à lire, et nous avons profité du calme de la nature! C’est difficile de croire qu’à une si courte distance, les deux parties de ce parc soient tellement différentes! Du côté de Cajanuma, près de Loja, c’est le paramo, avec des pics très élevés, une température très fraîche, des pluies abondantes, plusieurs lagunes... Du côté de Bombuscaro, c’est la forêt tropicale remplie d’orchidées, de chutes, de cascades, avec des températures plus chaudes mais aussi humides, une myriade de fleurs différentes, des oiseaux de toutes les couleurs et d’innombrables papillons, incluant plusieurs Morpho bleus, mes préférés…

Samedi matin (17 mai), comme il pleut, nous passerons la journée à lire… Nous coucherons ce soir encore au parc, puisque nous sommes tellement bien ici! Je crois que demain dimanche, nous nous dirigerons vers Loja, puisque nous avons des courses à faire et que nous voulons nous brancher sur Internet…

Tel que prévu, nous sommes partis dimanche matin vers Loja, après nous être baignés sous une chute magnifique! Nous avons fait notre marché et nous avons fait quelques provisions (la liqueur de café et l’Amaretto coûtent 4 dollars ici, le vin importé de l’Argentine 1.78$!), car nous prévoyons passer au Pérou dans les prochains jours. Lundi le 19 mai, nous avons essayé sans succès de brancher mon ordi dans un café Internet, et je suis ensuite allée chez le dentiste où j’ai fait refaire l’obturation d’une molaire. J’avais choisi le bureau le plus chic, avec planchers de marbres, vitraux, et escalier de fer forgé en spirale. Oui, il était sans doute un peu plus dispendieux que la plupart des dentistes ici (60$ pour mon obturation), mais je ne voulais prendre aucune chance! Nous avons aussi essayé d’obtenir des infos pour le gaz propane au Pérou (les contenants, les valves des contenants et les régulateurs sont différents de ceux de l’Écuador, ce qui fait qu’il est impossible de faire remplir sans passer chez un soudeur spécialisé pour le gaz propane). Personne ne semble être vraiment au courant, alors nous avons seulement fait remplir, en espérant qu’il sera possible de faire d’autres connexions en Bolivie. Nous ne devrions pas avoir besoin de faire faire le remplissage avant deux mois avec ces 15 kilos de gaz qui nous ont coûté 2$! (nous ne prévoyons pas passer plus que deux mois au Pérou). Ce soir nous avons établi nos quartiers à une station-service isolée, à Catacocha, un village bâti sur une immense roche! Les paysages pour nous rendre jusqu’ici sont tout simplement sublimes: nous apercevons les nuages lorsque nous regardons en bas, et les terrasses à flanc de montagnes sont tout simplement superbes, avec des quadrillés verts de teinte différentes selon les cultures. Nous avons même eu la chance d’apercevoir un renard argenté, ainsi que des oiseaux couleur caramel! Nous nous sommes installés pour la nuit dans une station-service à Catamayos, et nous entrerons demain, mardi le 20 mai, au Pérou! Je m’ennuie de mes amis et de ma famille au Canada bien sûr, mais curieusement, pas tellement du pays, et en tout cas, certainement pas du froid et de la neige! Au plaisir!