27 octobre 2009

Nos derniers jours en Colombie

Nous sommes restés cinq jours dans le désert de la Tatacoa, un désert aux teintes ocre, orange et beige... Comme il fait très chaud dans ce désert lorsqu’il ne pleut pas les eaux minérales rafraîchissantes de la piscine Los Hoyos nous ont permis de supporter la chaleur accablante (45 degrés Celsius dans le véhicule lorsque nous sommes revenus de notre baignade). Nous avons rencontré plusieurs Colombiens très gentils, des étudiants, des policiers, et bien sûr des fermiers. Deux journalistes nous ont aussi interviewés pour une émission hebdomadaire ayant pour sujet les actualités dans la province de Huila. Nous avons même fait un petit commercial pour souhaiter Joyeux Noël et Bonne Années aux passagers de Comotour (agence d’autobus pour voyageurs). Il a beaucoup plu dans la nuit de dimanche (tonnerre et éclairs), alors nous avons décidé de poursuivre vers Ibagué ce matin. Nous continuons à perdre beaucoup d’huile (crank seal du moteur brisé), alors nous ne nous éterniserons pas en Colombie. Nous avons appelé notre mécanicien, Mike Marcoux de chez Vaps, St-Jean-sur-Richelieu, et notre ami Gilles se chargera de récupérer les pièces nécessaires pour nous et de nous les envoyer par la poste au Panama. Nous sommes très reconnaissants pour tout ce qu’il fait pour nous, c’est lui qui s’occupe de notre courrier et qui gère nos affaires en notre absence (rapports d’impôts, etcetera). Un gros merci Gilles! En quittant Nieba pour nous rendre à Ibagué (avant Bogota), un policier juste après un péage nous a arrêtés (vérification pour extincteurs, triangle, papiers). Nous avons une police d’assurances valide jusqu’au 11 novembre 2009, pour toute l’Amérique du Sud, mais il nous a dit que comme la Colombie ne l’acceptait pas, il voulait que nous payions une amende de la moitié de la valeur d’une police d’assurances pour trois mois (130$). À la douane et à l’immigration, en entrant au pays, ils avaient accepté notre police d’assurances…. Ce policier nous a même menacés de saisir et d’immobiliser notre véhicule, alors nous n’étions pas très contents! Mais il nous a finalement laissés partir! Il nous a dit que l’état ne payait pas sa gazoline ni sa moto, le pauvre! C’est le premier policier corrompu que nous rencontrons en Colombie. Nous nous sommes rendus à Ibagué en fin d’après-midi. Là commence la région du café. Mais curieusement, le café ici coûte très cher : environ 10 dollars pour un petit bocal. Alors les gens boivent plus de bière. Le vin importé est aussi beaucoup plus dispendieux que dans les autres pays d’Amérique du Sud. Le salaire d’un garde parque travaillant dans un parc national est de 250$ dollars américains par mois (450,000 pesos colombiens). Quand on réalise que la gazoline est aussi chère sinon plus chère qu’au Québec, on se demande comment les gens font! C’est vrai qu’il y a beaucoup de chevaux et d’ânes comme moyen de transport dans les zones rurales… Et dans les villes, il y a beaucoup de motos. Et beaucoup de camions sur les routes pour le transport des marchandises! Les péages sont nombreux (environ 3 dollars pour cinquante kilomètres), mais au moins les routes sont belles en général. En deux jours, cela nous a coûté plus de 50$ juste en péage! Nous avons campé non loin d’Armenia, tout près d’un campement de l’armée. Nous étions très heureux de finalement pouvoir nous arrêter, car les descentes ici sont vertigineuses et les freins sont lourdement taxés. Il n’y a pas d’accotement sur la route, alors c’est difficile d’arrêter pour photographier, mais les vues sont absolument magnifiques. Sur la route entre Ibagué et Arménia, les montagnes sont tout à fait impressionnantes, et les fruits et les fleurs font partie du paysage. Nous avons acheté des mangues en bordure de la route. Le lendemain matin, nous avons repris la route avant huit heures du matin. Comme il s’agissait de l’anniversaire de Pierre, nous aurions aimé pouvoir célébrer d’une façon différente qu’en conduisant… Nous avons franchi Medellin facilement mais nous voulions nous éloigner de la ville pour la nuit… Curieusement, les endroits pour arrêter sont rares, et nous avons finalement élu domicile dans une station-service Zeuss, assez éloignée de la route, mais malheureusement les camions ont roulé toute la nuit et comme la route est très tortueuse, avec des montées et des descentes vertigineuses, ils s’en sont donnés à cœur joie avec leurs freins à air! Ce matin, nous étions sur la route très tôt. Nous profitons de paysages impressionnants, et je dois dire que les chutes, les forêts humides, les montagnes et les fleurs (surtout des bougainvillées et des hibiscus) sont absolument majestueuses sur cette route. Mais il faut des nerfs solides pour faire cette route, car les conducteurs ici sont très machos, et les camions ne nous rendent pas toujours la vie facile (ils sont trop lents dans les montées, mais trop rapides dans les descentes!). Nous avons décidé de nous arrêter un peu avant Sincelejo, la ville renommée pour ses corridas de taureaux en janvier. Par cette chaleur humide, nous étions bien contents de profiter de douches fraîches! Jeudi le 22 octobre, nous avons décidé de continuer notre route vers Carthagène, en passant par la côte Atlantique. Arrivés à Tulo, une petite ville sympathique avec une population plus créole qu’espagnole, nous avons décidé de nous installer sur la plage. C’est incroyable combien l’eau de la mer est chaude ici, on dirait presque que la mer a la même température que les sources thermales de Santa Rosa! Nous n’avons pas encore décidé si nous irons à Mompos, une petite ville coloniale popularisée par l’écrivain Gabriel Garcia Marquez (Chronique d’une mort annoncée)… Il y a tellement d’options possibles : la plage Corvenas, les Iles Rosario, etc. etc. Nous voulons être au Panama avant les Fêtes, parce que c’est plus facile pour les travaux mécaniques en dehors de cette période, mais nous hésitons à quitter la Colombie! Aujourd'hui le 26 octobre, et nous voici de retour à Carthagène, après avoir passé quatre jours à Tulo, sur la côte de l'Atlantique. Nous avons campé à la marina Los Delfines, juste en bordure de la mer, sous les cocotiers. Nous sommes aussi allés à Covenas, où une importante base militaire se trouve, mais probablement parce que nous n'avons pas trouvé la plage extraordinaire dont on nous avait parlé, nous sommes retournés à Tulo pour dormir. Il faut dire que la chaleur, l'humidité, et la musique des hôtels ne sont pas vraiment propices au sommeil! Et dans la nuit de vendredi, un SUV s'est stationné juste en face de notre véhicule, et plusieurs jeunes personnes ont fêté jusqu'à 5 heures et trente du matin sous une musique d'enfer. Pierre n'était pas vraiment heureux... Nous avons décidé de ne pas nous rendre à Mompos (ville coloniale du film Chronique d'une Mort Annoncée, d'après le roman de Gabriel Garcia Marquez), parce que Pierre a hâte d'arriver au Panama, et que finalement, nous avons vu tellement de villes coloniales lors de nos voyages... Le coût pour franchir les 120 kilomètres du Darien Gap (jungle sans route entre le Panma et la Colombie) est de plus de deux mille dollars, sans compter les hôtels et les taxis. Presque mille quatre cents dollars pour le véhicule (conteneur de 2 pieds sur un bateau de Seabord) et 500$ pour l'avion (les taxes sont plus importantes que le prix du billet, allez savoir pourquoi!) Il faut environ 3 jours pour les démarches avec les douanes, la police anti-narcotiques, les autorité portuaires, etc. Ce soir il nous faudra faire nos bagages (nos sacs à dos) et dire adieu au véhicule... Nous avons rencontré plusieurs personnes superbes ici à Carthagène. Deux Québécois, André et Suzanne Gareau, qui attendent leur véhicule (le bateau est parti de Montréal, il s'est rendu jusqu'en République Dominicaine et il devrait arriver ici à Carthagène dans les prochains jours). L'appartement qu'ils occupent appartient à leur agent maritime, et ils nous ont gentiment offerts d'y prendre une douche, quelque chose que nous avons apprécié infiniment! Le monde est petit, c'est le deuxième couple de Québécois que nous rencontrons depuis le début du voyage. Aussi, Bélinda et Dominic, de Squeamish en Colombie-Britannique, étaient au bureau Enlace Caribe (l'agent maritime Luis de la Rota, avec qui nous faisons affaires pour quitter la Colombie). Et Jean-Pierre, un québécois en voilier, et aussi Nick, un américain avec son pitt bull... Cela fait plaisir d'échanger avec d'autres voyageurs comme nous! Au plaisir!