08 février 2008

Vénézuéla, pays différent! 10$ US pour un Big Mac, 1$ pour un plein d'essence!





Le Vénézuela ! Nous avons roulé un peu plus de 45,000 kilomètres depuis notre départ en juin 2007, et nous voici arrivés au Vénézuéla ! Après avoir quitté le parc Tayrona en Colombie vendredi le 1er février, nous avons continué sur la côte Caraïbe jusqu’à Maicao ; nous avions été avertis de ne pas nous arrêter nulle part parce que la frontière entre la Colombie et le Vénézuéla n’est pas très sécuritaire… À Maicao, les barrages policiers ont commencé, et des policiers ont essayé de trouver toutes sortes de choses pour nous arracher un pourboire, qu’ils appellent refresco plutôt que propina ici ! Finalement, je leur ai donné un Coke glacé, c’est un refresco non, et déçus, ils nous ont laissés passer ! Puis nous avons voulu mettre de l’essence dans le véhicule, mais toutes les stations-services étaient vides ! Finalement, nous avons pu acheter un bidon d’essence, en nous disant que dès que nous serions passés au Vénézuéla, il y aurait de l’essence partout ! Les formalités à la frontière ont été longues, en raison du carnaval : tout le monde se dirigeait vers Baranquilla en Colombie, la deuxième ville en Amérique du Sud pour son carnaval, après Rio au Brésil. Il y avait même, à la frontière, un spectacle de danse pour les touristes qui attendaient ! Et finalement, après être entrés au Vénézuéla, aucune station d’essence nulle part ! Après environ deux heures de mauvaises routes, nous sommes arrivés au village de Sinamaica, et là encore, aucune station-service ! Comme nous n’avions plus d’essence, j’ai demandé aux militaires le long de la route, et ils nous ont offert gracieusement un gallon d’essence pour nous permettre de nous rendre jusqu’à Maracaibo ! Arrivés à cette ville, Pierre a rempli le véhicule pour 1$, alors qu’il nous en coûte 60$ pour faire le plein habituellement. Nous avons trouvé un endroit pour camper avant la noirceur, et un ambulancier est venu nous offrir un café et jaser avec nous. Au cours de la conversation, il nous a mentionné que le président actuel du Vénézuéla était extrêmement controversé… Le lendemain, notre objectif était de trouver du propane pour la cuisine, de changer des dollars pour des bolivars, et de faire un marché. Pour le propane, cela n’a pas été vraiment facile, parce que premièrement, ici les adapteurs pour verser le propane sont différents de ceux de l’Amérique du Nord, et deuxièmement, les gens font leur barbecue au gaz naturel, alors le propane est beaucoup plus rare ! Mais nous avons fini par trouver ce que nous cherchions chez Gaz Regina. Et en plus, le propriétaire nous a offert le propane gracieusement, puisque notre réservoir contient moins de 11 litres… Nous n’en revenions tout simplement pas ! Ensuite, pour changer des bolivars, disons que le taux officiel dans les banques est de 2 bolivars fuertes (nouveaux bolivars) pour un dollar américain. Mais on m’avait dit que l’on offrait 5 bolivars pour un dollar au marché noir… Nous avons essayé de nous rendre au terminus d’autobus, mais on nous a dit que c’était très dangereux, que les gens se faisaient souvent dévaliser après avoir changé de l’argent dans la rue. Nous nous sommes donc rendus à l’aéroport. J’étais au courant que depuis le 1er janvier 2008, l’argent avait été changé pour de nouveaux billets, et Chavez a retranché trois zéros de la monnaie originale. Donc un ancien billet bolivar de 5000 est maintenant remplacé par un billet de 5, et la valeur est la même… Arrivés à l’aéroport, nous avons demandé au premier magasin de souvenirs, et la dame nous a dit que le taux qu’elle pouvait nous donner était 4.5 bolivars fuertes pour un dollar. Nous avons acquiescé, et nous sommes repartis pour trouver un supermarché… Il faut dire que Maracaibo est la deuxième ville du pays, après Caracas, et que plus de deux millions de personnes vivent ici. Le territoire est vaste, et certaines avenues comportent 8 voies, alors que d’autres rues sont tellement étroites que deux camions passent difficilement. Lorsque nous avons commencé à regarder les prix, nous étions estomaqués de constater à quel point les aliments sont dispendieux ici. Une commande de 150 dollars U.S, et nous n’avions que très peu de choses ! Et en plus, il y a tellement de pénurie que les tablettes sont vides, et que les gens font la queue et attendent que le boucher mette quelque chose sur les étagères ! Il y avait énormément de gens faisant leur marché, et nous avons jasé avec une famille originaire de l’endroit en attendant pour passer à la caisse. Il paraît que l’inflation ici est de 13 % par mois, et que les salaires ne montent pas. L’on nous a aussi dit que parfois, il n’y avait pas de lait pour une semaine, ou pas de poulet, et le samedi où nous sommes allés, il n’y avait pas d’œufs ni de Javex…

Nous avons continué notre route vers Coro, qui possède un centre historique désigné patrimoine mondial par l’Unesco. L’état des routes, comparé à la Colombie, nous a surpris, parce que nous croyions que le Vénézuéla était un pays beaucoup plus progressif… Nous avons donc mis plus de temps que prévu pour nous rendre à Coro, mais heureusement, nous sommes arrivés avant la tombée de la nuit. Nous nous sommes installés à l’hôtel Inter-Caribe, et j’ai fait tremper les légumes et les fruits à l’iode avant de préparer le souper. Nous sommes ensuite allés faire une balade dans les rues illuminées de la ville. Nous avons pu assister au mariage d’un Suisse et d’une Vénézuélienne ; une vingtaine de Suisses-Allemands avaient fait le voyage jusqu’ici pour l’événement…

Dimanche le 3 février, nous avons arpenté les rues de Coro pour nous imprégner de l’atmosphère historique, et nous nous sommes ensuite dirigés vers la péninsule pour aller nous baigner à Adicora. Cette ville est tout près d’Aruba, Curaçao et Bonaire, des îles très connues des Caraïbes… C’est le carnaval ici, alors les plages sont bondées ! Nous nous sommes arrêtés à un McDonald pour prendre un cornet de crème glacée : les Big Mac à cet endroit sont à 10$ U.S. L’inflation est incroyable, je ne sais pas comment les gens font pour survivre… Mais la gazoline est vraiment bon marché ! Nous sommes retournés à Coro, et nous nous sommes installés tout près de la cathédrale pour la nuit. Nous avons rencontré Francisco et sa famille, qui nous ont fait cadeau d’une plaque-souvenir de Coro, et Franciso nous a fortement recommandé de visiter les caves de Guaracho à Maturin. Ce jeune homme étudie la médecine à Caracas dans une université publique, car les universités privées n’offrent pas le programme de médecine. Les études sont gratuites, mais par contre, les médecins ne sont pas très bien payés, et en plus, ils n’ont pas accès à aux fournitures et à l’équipement nécessaires, alors ils font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont ! Il y a beaucoup de fièvre jaune, de dengue et de malaria ici. L’eau coûte cher : 6$ U.S. pour une grosse bouteille. Je trouve étonnant de constater que la bière est meilleur marché que l’eau au Vénézuéla…

Lundi le 4 février, nous sommes partis tôt pour visiter les Médanos de Coro, des dunes de sable impressionnantes. Puis nous nous sommes mis en route pour voir les Cataratas de Huepé, des chutes superbes, mais assez éloignées de Coro (environ deux heures sur des routes exécrables, dans le parc Sierra de San Luis). Comme il y avait énormément de gens en raison du Carnaval, nous nous sommes baignés et nous avons décidé de continuer notre route vers le parc Moroccoy, jusqu’à Chiriviche. Mais il y avait tellement de gens que les autos arrivaient tout juste à se frayer un chemin sur la plage… Nous avons continué notre chemin vers Tucacas, et nous avons dormi dans un stationnement surveillé par trois gardes de sécurité. On nous a demandé 25$ pour la nuit ! Nous avons joué les idiots, et finalement, cela ne nous a rien coûté.

Mardi le 5 février, nous nous sommes dirigés vers les sources thermales Las Trincheras. Les embouteillages étaient fréquents à cause du carnaval, alors nous nous sommes armés de patience ! Les gens ici se servent de l’accotement comme d’une voie ordinaire, alors avec une route de deux voies, ils en font quatre ! Les Vénézuélens sont très sympa, mais au volant de leur voiture, ils deviennent dangereux…

Las Trincheras possède les sources sulfureuses les plus chaudes au monde : l’eau qui se jette dans l’une des piscines est bouillante ! Ils ont aussi des bains Turcs, et des rangées de chaises longues tout autour du site ! Nous avons vraiment apprécié. Nous nous sommes ensuite dirigés vers Valencia, et nous avons pris quelques photos de la cathédrale, mais il faut dire que la ville est très quelconque. Nous avons continué jusqu’à Maracay, qui est le point d’accès du Parc Henri Pittier, un parc magnifique avec de très hautes montagnes, plusieurs cascades, et une végétation luxuriante (rain forest)! En arrivant au parc, nous avons été arrêtés par la police (les barrages sont extrêment fréquents ici, parfois à tous les deux kilomètres sur certaines routes). Ils nous ont donné une contravention pour notre pare-brise (nous avons reçu quelques pierres et malheureusement, cela a laissé des traces !) Les gens ici peuvent conduire sans lumières, ils dépassent sans avertissement, ils vont ou trop vite ou trop lentement, et la condition des autos, nous n’en parlerons même pas ! Mais les contraventions sont réservée pour les étrangers ! Enfin, c’est le premier policier zélé que nous rencontrons depuis notre départ, alors ce n’est pas si mal… Avant d’entrer au parc, nous sommes arrêtés au centre-ville de Maracay pour acheter des provisions car nous voulions du vin et du lait. Malheureusement, le lait n’était pas disponible. J’ai décidé de mettre dans le panier un petit bocal de sauce salsa et des pâtes pour fajitas. Souvent, les prix ne sont pas indiqués. Quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai réalisé que ces deux articles coûtaient 20 dollars américains, rien que ça ! Un sac d’oranges nous a coûté 10 dollars… La nourriture est chère, mais le gaz est vraiment économique, alors nous ne nous plaindrons pas trop. Nous avons remarqué d’énormes affiches, surtout sur les usines (environ 60 pieds par 40) où il est écrit : Le pays, le socialisme, ou la MORT ! Et la photo de Chavez se trouve placardée sur les pancartes indiquant l’entrée des villes, sur les enceintes des zocalos… C’est un peu comme si aux Etats-Unis, nous verrions la photo de Bush partout ! Nous ne sommes pas habitués aux régimes totalitaires, et nous nous ennuyons un peu de la propreté et de la beauté de la Colombie. Mais le Vénézuéla a son charme particulier, et nous attendrons d’avoir vu la Gran Sabana avant de nous faire une opinion. Nous nous sommes installés sur la plage El Playon pour camper, et demain nous visiterons le parc avant de retourner à Maracay pour régler notre contravention !

Mercredi le 6 février, nous avons déjeûné sur la plage (œufs, bacon, rôties et café) et nous nous sommes ensuite baignés dans l’eau douce d’une rivière sur la route du parc. J’aurais aimé visiter Rancho Grande, mais c’était fermé, même si l’horaire indiquait que normalement, ils étaient ouverts de 8 heures à 16 heures (il était 10 heures). Allez savoir pourquoi ! Ensuite, nous nous sommes arrêtés au poste du commandant des transits terrestres pour régler notre contravention (nous n’avions aucune idée du montant), et on nous a appris que parfois, ils retenaient le véhicule avant le règlement complet ! L’amende était de 115 $. Le plus drôle, c’est que personne ne nous a avisé à la frontière, et de plus, comme les barrages policiers sont très fréquents ici (parfois une dizaine par jour), nous aurions pu recevoir un avis bien avant… Ils n’ont pas les pares-brises pour les Volkswagen Vanagon ici, mais on nous a dit que l’on devait commander du Mexique et attendre que la commande arrive ! Quelle hospitalité ! Nous espérons seulement que nous n’aurons pas d’autre contravention avant de sortir du pays, car nous n’avons pas l’intention de faire changer ce pare-brise ici… Ce serait préférable pour nous de faire faire le changement au Brésil, ou en Argentine. Nous avons roulé plus au Sud pour éviter la capitale Caracas, et nous sommes passés par San Juan Los Morros, El Sombrero, El Corozo et El Valle de la Pascua. Nous nous sommes arrêtés à un supermarché pour du lait, et malheureusement, ils n’en avaient plus… On nous a dit qu’ils en recevraient peut-être demain. Nous nous sommes arrêtés tôt ce soir, et nous sommes à l’hôtel San Marco. Nous espérons nous rendre à Barcelona demain, sur la côte Caraïbe Est.

Nous avons roulé hier jusqu’à la côte Caraïbe Est, après Caracas, et nous nous sommes baignés sur une plage magnifique. L’eau est transparente et pure, les plages sont bordées d’immenses cocotiers, tout est magnifique, sauf que nous avions prévu camper sur la plage, et une famille de l’endroit nous a déconseillé de le faire par mesure de sécurité. Nous sommes donc partis à la tombée de la nuit pour trouver un autre endroit, et nous avons finalement opté pour le poste de police de Santa Fe. Ce matin, vendredi le 8 février, nous nous sommes baignés sur une plage déserte à Cumana, et j’en profite pour mettre mon site à jour. Nous devrions nous rendre aux grottes de Guacharo aujourd’hui…