19 février 2008

Rio Verde, garagiste doué à Timotes, et arrivée à Mérida


Vendredi le 15 février, nous nous sommes rendus jusqu'à Rio Verde, et nous avons décidé de nous arrêter tôt pour profiter de l'endroit... Nous avons campé sur le bord de la rivière, et l'eau était tellement claire que nous nous sommes baignés trois fois dans la même journée! Nous en avons aussi profité pour laver le véhicule. Le lendemain, nous nous sommes dirigés vers Guanaré, et nous avons campé au Sanctuaire de la Vierge de Comoroto. Les vitraux sont de toute beauté... Nous avons continué dimanche le 17 jusqu'à Timotes, sur la route pour Mérida, et nous nous sommes arrêtés à l'hôtel Las Trunchas, où nous avons conversé avec les propriétaires de l'endroit (ils ont même acheté un camion neuf au Texas, et cela leur a coûté 70 mille dollars!) L'endroit était frais, et nous avons dormi comme des loirs. Nous sommes dans les montagnes, et les paysages sont magnifiques! Les gens cultivent le café, les fraises et les légumes à flanc de montagne, c'est vraiment impressionnant! Les vues sont à couper le souffle ici. Et nous ne voyons aucun touriste, de près ou de loin... Lundi le 18, nous nous arrêtons au carré central de Timotes, et le véhicule semble perdre tout son Prestone, il y a une grande flaque d'antigel au sol... Nous avons été extrêmement chanceux, nous étions juste à côté d'un garage, et ils nous ont vus tout de suite! Nous avions fait changer la pompe à eau en Alaska, mais un boulon avait été mal inséré, et avec le temps, j'imagine que cela a laissé des traces! Bref, le mécanicien a finalement réussi à remettre un autre boulon, après un grand bout de temps je dois dire (tout était saisi) et il avait même l'antigel rouge sans phosphate que nous utilisons! Nous en avons profité pour faire la rotation et l'alignement des pneus (après les routes de terre et de montagne, c'était impératif) ainsi que le changement d'huile. Finalement, nous avons pu repartir en début d'après-midi, et nous nous sommes arrêtés pour acheter du miel à 15$ (30 bolivars), tout est cher ici, sauf l'essence bien sûr! Comme le propriétaire Juan était fort sympathique, nous avons pris un café et mangé du melon avec lui, et nous nous sommes finalement installés dans sa cour pour la nuit. Ce matin, mardi le 19 février, nous sommes à Mérida. Le téléférique est fermé, mais apparemment qu'ils ouvriront demain! J'espère qu'il ne pleuvra pas, et qu'il y aura de la neige sur les sommets!

Gran Sabana & chutes merveilleuses!




Lundi le 11 février, nous nous dirigeons vers la Gran Sabana. Il y a plusieurs barrages militaires sur la route, mais lorsque les gens réalisent que nous sommes Canadiens et non pas Américains, ils nous laissent passer sans trop de difficultés. J’ai vraiment l’impression que les gens qui visitent seulement Isla Margarita et Puerto La Cruz ne voient pas du tout la situation du pays. Malgré tout, les gens ici sont très chaleureux, la nature est belle, extraordinaire même, et nous profitons du soleil, de la musique et des paysages de rêve que nous côtoyons tout au long de notre séjour! Peu après le dîner, nous arrivons à El Dorado, où se trouve (sur une île au milieu de la rivière) la fameuse prison rendue célèbre par Henri Charrière (Papillon), qui y a été incarcéré en 1945.

Nous nous arrêtons en après-midi aux chutes Danto (Tapir), des chutes de presque 50 mètres de haut, très mal indiquées et assez difficiles d’accès. Nous avons essayé plusieurs chemins avant de les trouver, et Pierre m’a attendu en haut sur la route lorsque j’ai finalement réussi à prendre une photo! Moi qui aime tellement les chutes, je suis comblée ici, il y en a tellement! Nous nous arrêtons finalement peu après l’embranchement conduisant à Kayaven (route de terre d’une centaine de kilomètrers que nous ferons en revenant), et nous nous baignons à la rivière Apowao. On peut camper partout dans le parc mais il est interdit de faire des feux. Il y a très peu de circulation sur la route, qui est absolument superbe, ce qui n’est pas le cas de toutes les routes du Vénézuéla!

Mardi le 12 nous continuons vers Santa Helena de Urien, à la frontière du Brésil, et nous vistions les chutes Golonchila, les chutes de roc rouge Salto Kami et les superbes chutes Kama-Meru (50 mètres de hauteur) avant d’arriver à Santa Helena. Nous réussissons finalement à trouver du pain et du lait écremé (importés du Brésil), mais nous avons peu de chance avec Internet, car impossible de se connecter, il paraît que c’est comme cela chaque fois qu’il y a de la pluie! Nous changeons aussi 100 dollars, et on nous donne un taux un peu plus bas car nous avons 5 billets de 20$ alors qu’ils auraient préféré avoir un billet de 100$ U.S… La Cathédrale de Santa Helena est vraiment spéciale, elle a été érigée par des moines Capucins et un tableau de la Dernière Céne se trouve devant l’autel. Il y a aussi des anges et des statues sur le toit à l’extérieur, c’est très différent de ce que l’on voit habituellement au Vénézuéla! Après avoir fait le plein d’essence pour 50 sous, nous reprenons la route et nous campons au Quebrada Pacheco, un endroit idyllique, avec des chutes, des cascades, des bassins… Nous adorons la Gran Sabana, et nous voulons l’explorer à fond avant de repartir! Les montagnes sont plates (tepuys), tout est très vert, et nous sommes au pays des tapirs et des tamanoirs!

Mercredi le 13 février, nous visitons le Balnéario Soruapé, et Pierre surveille les alentours pendant que je traverse la rivière à pied pour prendre une photo des chutes… Puis nous nous rendons à Salto Pacheco, un des meilleurs endroits du parc pour la baignade! Nous faisons un autre arrêt à Salto Kama, et nous en profitons pour marcher jusqu’au bas des chutes, qui sont de 55 mètres de haut. Nous nous arrêtons aussi aux rapides Kamoiran, que nous trouvons plus ordinaires, étant donné que nous avons vu des chutes incroyables jusqu’ici, puis nous décidons de faire la route jusqu’aux chutes Chinak-Meru, aussi appelées Aponwao. Nous faisons une cinquantaine de kilomètres sur une route de terre pleine de trous, une route vraiment terrible où nous avançons à environ 20 kilomètres à l’heure étant donné la mauvaise condition de la route. Et lorsque nous arrivons finalement au village Iroboro, nous laissons le véhicule sur la route car nous doutons qu’il soit possible de franchir ce tronçon avec notre Westcargot! Nous marchons un peu, puis nous arrivons devant une rivière où il faut payer 100,000 bolivars (50$ U.S) pour traverser et se rendre aux chutes. Après négociations, nous nous en tirons pour 20,000 bolivars, mais on nous fera seulement traverser la rivière en pirogue, il nous faudra marcher encore 3 ou 4 kilomètres avant d’arriver aux chutes. Ces fameuses chutes, elles font 100 mètres de haut, et elles mènent un vacarme d’enfer! Mais elles sont absolument féériques, et Pierre et moi pensons que cela valait la peine de nous donner tout ce mal pour les voir! Nous retournons au village, nous hélons les gens de la tribu Pémon pour qu’ils nous embarquent en bateau, et nous reprenons la route de retour. Nous aurions bien aimé voir les chutes Toron-Meru, mais nous avons dû rebrousser chemin, la route étant vraiment impraticable. Nous nous arrêtons donc à la Panaderia, une boulangerie recommandée, sauf qu’ils n’ont plus rien en inventaire, vu la pénurie de farine de blé. La patronne est partie à Plaza Bolivar pour essayer de s’approvisionner… Nous sommes fatigués, alors nous décidons d’arrêter pour la nuit. Le lendemain matin, nous prenons la route très tôt, et nous continuons sur la petite route de terre très mal entretenue pour nous rendre jusqu’au Kilomètre 88, et nous retournons jusqu’à Ciudad Guyana, que nous atteignons vers 16 heures. Nous décidons de continuer notre chemin, et nous arrivons à El Tigre après la tombée de la nuit, sous la pluie. Nous nous installons au Mercado Municipal pour la nuit. Le lendemain matin, comme il n’y a pas d’Internet ici et que les gens font déjà la file à 6 hres du matin alors que l’épicerie n’ouvre ses portes qu’à 7 heures, nous décidons de repartir vers El Valle de la Pascua, où nous nous approvisionnerons et je l’espère, trouverons un café Internet!

Caves de Guacharo, chutes La Llovizna, barrage de Guri Dam et discussion avec Oriol l'Espagnol.







Nous avons visité les caves de Guacharo vendredi le 7 février, quelle belle expérience! J’avais beaucoup aimé Oregon Caves et Carlsbad Caverns aux États-Unis, mais je pense que ces grottes du Vénézuéla sont vraiment difficiles à égaler! Elles font presque onze kilomètres de long, mais les visites officielles nous permettent de marcher sur un peu plus d’un kilomètre, ce qui n’est quand même pas si mal! Quand on arrive aux grottes, il y a des oiseaux brun clair avec des ailes tachetées de blanc qui voltigent partout en criant très fort. Ces oiseaux sont aveugles, et ils sortent chasser le soir pour revenir aux grottes vers 4 heures du matin. La hauteur des grottes est d’à peu près de 10 mètres. Les stalagtites et les stalagmites sont vraiment impressionnantes, et il y a aussi une rivière souterraine dans la caverne. Notre guide parlait seulement espagnol, et nous étions accompagnés d’un groupe d’étudiants universitaires au langage très coloré! Nous avons aussi vu des fossiles de poissons et des coquillages dans la pierre, parce qu’il y a quelques millions d’années, cet endroit se trouvait dans la mer… La visite a duré plus d’une heure trente, mais cela a passé tellement vite! Nous avons décidé de camper près des grottes, et le lendemain matin, nous sommes partis faire le sentier Salto Paila, pour voir les chutes… Nous étions absolument seuls, alors nous nous sommes baignés en costumes d’Adam et Eve dans cette eau cristalline. Le sentier est pavé de pierres, et les fleurs des bananiers, les papillons et le son des cascades sont tout simplement magiques…

Nous sommes ensuite repartis vers Ciudad Bolivar, et nous avons roulé toute la journée avant de trouver un endroit pour dormir, à l’hôtel Laja Real de Ciudad Bolivar, non loin de l’aéroport. Dimanche le 10, nous avons visité la ville historique, la cathédrale, la Plaza Bolivar, etc. Nous avons admiré le fleuve Orinoco d’une terrasse en ardoise surplombant la ville: de cet endroit, nous avions une vue sur le pont traversant le fleuve, le phare, la plage, et les berges avoisinantes. Nous nous sommes arrêtés une fois de plus au supermarché, comme nous le faisons à chaque ville, dans l’espoir de trouver du lait, et aujourd’hui, la pénurie touchait aussi le pain et toutes les pâtisseries…

Puis, nous avons poursuivi notre route vers Ciudad Guyana. Quelle ville progressive et dynamique! Nous avons demandé des directions pour le Parque La Llovizna, et pour le barrage hydro-électrique Guri Dam, et un monsieur très gentil nous a suggéré de le suivre, même s’il n’allait pas à cet endroit… Il a fallu presque 20 minutes pour arriver au parc, dans un dédale de rues qu’il nous aurait été difficile de déchiffrer… Nous n’en revenions pas lorsque nous avons visité l’endroit. Les chutes, même si elles sont un peu moins hautes que celles du Niagara, sont tout simplement magnifiques! Et à plusieurs endroits, nous traversons les lacs en passant sur des pierres placées intentionnellement pour servir de pont… Il y a aussi des ponts suspendus et des ponts de pierre, et nous avons vu plusieurs singes capucins dans les arbres. Les poissons étaient vraiment très nombreux, et nous avons vu des hérons, des canards, des papillons et plusieurs oiseaux. Par hasard, nous avons rencontré un Espagnol né à Barcelone en Espagne, du nom d’Oriol, et il nous a dit qu’il quittait à regret le Vénézuéla après 40 ans, à cause de la situation politique. Il nous a expliqué que maintenant, la télévision est complètement contrôlée par le gouvernement (il y avait une chaîne privée et 8 chaînes gouvernementales, et maintenant, la chaîne privée n’existe plus). Il nous a confirmé que maintenant, les prix sont 4 à 8 fois plus élevés qu’il y a 2 ans (un poulet B.B.Q. coûte maintenant 25$ ici) et que Chavez est très controversé… Il nous a expliqué que les pénuries étaient voulues, et que le gouvernement s’approprierait bientôt tous les magasins alimentaires, et distribuerait des coupons pour acheter des vivres aux gens qui demeureraient dans ses bonnes grâces politiquement… Apparemment que les gens qui travaillent comme professeurs, cuisiniers, opérateurs de machineries lourdes, médecins, etc. etc. ont de plus en plus de difficultés parce que les prix montent sans cesse mais que les salaires n’augmentent pas. Les seuls gens privilégiés sont les personnes qui travaillent pour assurer la sécurité de Chavez, et ces gens doivent se déplacer pour suivre leur président, mais à un salaire de 500$ pour 3 jours, ce qui est dix fois plus que ce que les gens gagnent habituellement ici. C’est difficile de comprendre comment la majorité de la population d’un pays si riche en pétrole et en eau soit si démunie… Oriol nous a aussi dit que comme le lait de vache n’était pas disponible, les bébés sont nourris au lait de soya en poudre! Vendredi, nous avions vu des gens faire une file à la pharmacie pour acheter du lait en poudre: la limite était de deux petites boîtes par client, et la lignée devait bien faire un kilomètre de long, encadrée par des militaires qui surveillaient… C’est difficile à imaginer, c’est tellement différent du Canada! Les enfants d’Oriol vivent en Europe, et bien sûr, ses possessions ne sont pas placées au Vénézuéla. Mais le gouvernement lui a demandé de prouver la provenance de son argent, on a même vérifié les comptes bancaires de ses enfants, et demandé toutes sortes d’explications. Je pense que cette intrusion dans sa vie privée a été la goutte qui a fait déborder le vase, et comme la liberté est quelque chose d’infiniment précieux, je le comprends de vouloir fuir cette situation politique tellement affligeante…

Nous avons aussi visité l’écomusée du barrage, et une charmante demoiselle parlant anglais nous a guidés… Il y avait à cet endroit une exposition de photos sur le Pérou, un vidéo expliquant l’histoire et la création du barrage, un autre vidéo sur le sauvetage des animaux en difficulté dans le voisinage… Nous avons aussi rencontré un Écossais venu visiter sa belle au Vénézuéla suite à une rencontre sur Internet! Bref, l’après-midi est passé très vite, et nous avons repris la route en fin d’après-midi pour nous rendre à Upata, un vilage se trouvant à 40 kilomètres de Ciudad Guyana. Nous avons établi nos quartiers à l’unique hôtel du village, Plaza Miranda, qui possède un stationnement gardé et un restaurant chinois. Demain nous continuerons vers la Gran Sabana, pour atteindre la frontière du Brésil!