19 février 2008

Caves de Guacharo, chutes La Llovizna, barrage de Guri Dam et discussion avec Oriol l'Espagnol.







Nous avons visité les caves de Guacharo vendredi le 7 février, quelle belle expérience! J’avais beaucoup aimé Oregon Caves et Carlsbad Caverns aux États-Unis, mais je pense que ces grottes du Vénézuéla sont vraiment difficiles à égaler! Elles font presque onze kilomètres de long, mais les visites officielles nous permettent de marcher sur un peu plus d’un kilomètre, ce qui n’est quand même pas si mal! Quand on arrive aux grottes, il y a des oiseaux brun clair avec des ailes tachetées de blanc qui voltigent partout en criant très fort. Ces oiseaux sont aveugles, et ils sortent chasser le soir pour revenir aux grottes vers 4 heures du matin. La hauteur des grottes est d’à peu près de 10 mètres. Les stalagtites et les stalagmites sont vraiment impressionnantes, et il y a aussi une rivière souterraine dans la caverne. Notre guide parlait seulement espagnol, et nous étions accompagnés d’un groupe d’étudiants universitaires au langage très coloré! Nous avons aussi vu des fossiles de poissons et des coquillages dans la pierre, parce qu’il y a quelques millions d’années, cet endroit se trouvait dans la mer… La visite a duré plus d’une heure trente, mais cela a passé tellement vite! Nous avons décidé de camper près des grottes, et le lendemain matin, nous sommes partis faire le sentier Salto Paila, pour voir les chutes… Nous étions absolument seuls, alors nous nous sommes baignés en costumes d’Adam et Eve dans cette eau cristalline. Le sentier est pavé de pierres, et les fleurs des bananiers, les papillons et le son des cascades sont tout simplement magiques…

Nous sommes ensuite repartis vers Ciudad Bolivar, et nous avons roulé toute la journée avant de trouver un endroit pour dormir, à l’hôtel Laja Real de Ciudad Bolivar, non loin de l’aéroport. Dimanche le 10, nous avons visité la ville historique, la cathédrale, la Plaza Bolivar, etc. Nous avons admiré le fleuve Orinoco d’une terrasse en ardoise surplombant la ville: de cet endroit, nous avions une vue sur le pont traversant le fleuve, le phare, la plage, et les berges avoisinantes. Nous nous sommes arrêtés une fois de plus au supermarché, comme nous le faisons à chaque ville, dans l’espoir de trouver du lait, et aujourd’hui, la pénurie touchait aussi le pain et toutes les pâtisseries…

Puis, nous avons poursuivi notre route vers Ciudad Guyana. Quelle ville progressive et dynamique! Nous avons demandé des directions pour le Parque La Llovizna, et pour le barrage hydro-électrique Guri Dam, et un monsieur très gentil nous a suggéré de le suivre, même s’il n’allait pas à cet endroit… Il a fallu presque 20 minutes pour arriver au parc, dans un dédale de rues qu’il nous aurait été difficile de déchiffrer… Nous n’en revenions pas lorsque nous avons visité l’endroit. Les chutes, même si elles sont un peu moins hautes que celles du Niagara, sont tout simplement magnifiques! Et à plusieurs endroits, nous traversons les lacs en passant sur des pierres placées intentionnellement pour servir de pont… Il y a aussi des ponts suspendus et des ponts de pierre, et nous avons vu plusieurs singes capucins dans les arbres. Les poissons étaient vraiment très nombreux, et nous avons vu des hérons, des canards, des papillons et plusieurs oiseaux. Par hasard, nous avons rencontré un Espagnol né à Barcelone en Espagne, du nom d’Oriol, et il nous a dit qu’il quittait à regret le Vénézuéla après 40 ans, à cause de la situation politique. Il nous a expliqué que maintenant, la télévision est complètement contrôlée par le gouvernement (il y avait une chaîne privée et 8 chaînes gouvernementales, et maintenant, la chaîne privée n’existe plus). Il nous a confirmé que maintenant, les prix sont 4 à 8 fois plus élevés qu’il y a 2 ans (un poulet B.B.Q. coûte maintenant 25$ ici) et que Chavez est très controversé… Il nous a expliqué que les pénuries étaient voulues, et que le gouvernement s’approprierait bientôt tous les magasins alimentaires, et distribuerait des coupons pour acheter des vivres aux gens qui demeureraient dans ses bonnes grâces politiquement… Apparemment que les gens qui travaillent comme professeurs, cuisiniers, opérateurs de machineries lourdes, médecins, etc. etc. ont de plus en plus de difficultés parce que les prix montent sans cesse mais que les salaires n’augmentent pas. Les seuls gens privilégiés sont les personnes qui travaillent pour assurer la sécurité de Chavez, et ces gens doivent se déplacer pour suivre leur président, mais à un salaire de 500$ pour 3 jours, ce qui est dix fois plus que ce que les gens gagnent habituellement ici. C’est difficile de comprendre comment la majorité de la population d’un pays si riche en pétrole et en eau soit si démunie… Oriol nous a aussi dit que comme le lait de vache n’était pas disponible, les bébés sont nourris au lait de soya en poudre! Vendredi, nous avions vu des gens faire une file à la pharmacie pour acheter du lait en poudre: la limite était de deux petites boîtes par client, et la lignée devait bien faire un kilomètre de long, encadrée par des militaires qui surveillaient… C’est difficile à imaginer, c’est tellement différent du Canada! Les enfants d’Oriol vivent en Europe, et bien sûr, ses possessions ne sont pas placées au Vénézuéla. Mais le gouvernement lui a demandé de prouver la provenance de son argent, on a même vérifié les comptes bancaires de ses enfants, et demandé toutes sortes d’explications. Je pense que cette intrusion dans sa vie privée a été la goutte qui a fait déborder le vase, et comme la liberté est quelque chose d’infiniment précieux, je le comprends de vouloir fuir cette situation politique tellement affligeante…

Nous avons aussi visité l’écomusée du barrage, et une charmante demoiselle parlant anglais nous a guidés… Il y avait à cet endroit une exposition de photos sur le Pérou, un vidéo expliquant l’histoire et la création du barrage, un autre vidéo sur le sauvetage des animaux en difficulté dans le voisinage… Nous avons aussi rencontré un Écossais venu visiter sa belle au Vénézuéla suite à une rencontre sur Internet! Bref, l’après-midi est passé très vite, et nous avons repris la route en fin d’après-midi pour nous rendre à Upata, un vilage se trouvant à 40 kilomètres de Ciudad Guyana. Nous avons établi nos quartiers à l’unique hôtel du village, Plaza Miranda, qui possède un stationnement gardé et un restaurant chinois. Demain nous continuerons vers la Gran Sabana, pour atteindre la frontière du Brésil!