07 octobre 2008

Argentine: Difunte Correa & Parc Ischigualasto

Mercredi le 1er octobre nous avons marché au coeur de Mendoza pour prendre le pouls de la ville, et nous avons finalement trouvé un adaptateur pour mon portable, non sans avoir vérifié avec Apple pour le courant de 220 watts… Il n’y a pas beaucoup de concessionnaires Apple ici, seulement deux dans toute l’Argentine: un à Mendoza et un à Buenos Aires! Et les prix sont moins avantageux qu’au Canada… Nous voulions aussi acheter un transformateur pour pouvoir nous servir du courant électrique dans les campings, mais comme nous ne sommes pas certains de l’ampérage requis, nous avons décidé de laisser tomber. Le transformateur pour une capacité de 1500 watts est de presque 200$, et comme Pierre a eu une mésaventure en Espagne il y a plusieurs années (le frigo a sauté, puisque ce n’était pas le bon ampérage, ou qu’il s’était trompé d’adapteur, allez savoir), nous avons tout simplement décidé de nous arranger avec ce que nous avons, et ne pas utiliser l’électricité des campings (nous fonctionnons avec le propane et le panneau solaire seulement). Après le dîner nous avons trouvé un mécanicien pour les amortisseurs défectueux, mais nous avons dû revenir après 4 heures de l’après-midi, puisque la sieste est longue ici… Pas de chance, après avoir fait démonter les amortisseurs pour savoir avec certitude quelle pièce il nous fallait, nous avons appris qu’il n’y a aucun amortisseur de ce type dans toute l’Argentine! Les mécaniciens avaient même téléphoné à Buenos Aires! Finalement, ils ont adapté des amortisseurs de camions, c’est le meilleur qu’ils pouvaient faire… Cela nous a coûté un peu moins de 200$, et nous espérons que ces amortisseurs feront l’affaire pour quelques mois au moins, mais on ne sait jamais! C’est la quatrième paire d’amortisseurs depuis l’Équateur… Nous avons quitté Mendoza en début de soirée, et nous avons campé dans une station-service de gaz naturel (très populaire ici) sur la route de San Luis (#7). Jeudi matin, nous sommes arrivés au contrôle sanitaire de Désaguédéro (en entrant dans la province de San Luis), alors nous nous sommes débarassés des fruits et des légumes avant de passer… Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Parc National Sierra de Las Quijadas, un canyon rouge qui m’a fait penser un peu aux parcs de l’Utah. Il y a longtemps, des bandits se cachaient dans les ravins, leur tête était mise à prix, mais on le les a jamais attrapés… Le lendemain matin, en revenant des sentiers, nous avons rencontré une Française en vacances accompagnée d’un médecin et de son épouse vivant à San Luis (environ 153 km. de Sierra de Las Quijadas). Le parc est très tranquille, il y a très peu de visiteurs, nous étions donc vraiment heureux de rencontrer des gens parlant français! Pour les étrangers, il en coûte 20 pesos pour l’entrée du parc, alors que pour les Argentins, le prix est de 7 pesos… Cette pratique des prix différents pour les non-résidents semble s’étendre à tous les pays d’Amérique du Sud. Moi qui croyais que c’était réservé à l’Inde! Nous avons quitté le parc Las Quijadas samedi le 4 octobre pour nous diriger vers la ville de San Juan. Un autre contrôle sanitaire nous attendait à El Encon, après San Luis, mais nous étions en règle. Nous avons déboursé 3 pesos pour la fumigation… Nous avons ensuite continué vers San Juan, où nous voulions visiter le Musée de vin Graffigni. Monsieur Graffigni, immigrant italien, a instauré le premier vignoble au pays dans les années 1800. La famille, qui a maintenant vendu les vignobles à Pernod Ricard, une compagnie de France, a ouvert ce musée sur le site d’une de leurs bodegas afin de perpétuer la tradition j’imagine… La visite est gratuite, et il y a même une dégustation sur place. Nous avons ensuite fait notre marché au Libertad, et nous voulions nous rendre au Camping Don Bosco pour la nuit, mais nous nous sommes arrêtés un peu avant, à la station YPF. Nous avons profité de douches chaudes, nous avons fait la lessive et nous avons aussi lavé le véhicule, qui en avait grandement besoin. Dans l’avant-midi (dimanche le 5 octobre) nous avons visité le sanctuaire Difunta Correa. Il paraît que pendant la guerre de 1840, Correa, son nouveau-né dans les bras, partit à la recherche de son fiancé sur les champs de bataille. Après plusieurs jours de marche, les vivres manquèrent et Correa mourut de faim, de soif et d'épuisement. Quelques jours après, quand son corps fut trouvé, l'enfant tétait le sein de sa mère et il était toujours en vie. Le lieu présumé où Correa fût trouvée est aujourd'hui un lieu de pèlerinage difficile à décrire. Il y a là plusieurs petites chapelles dans lesquelles s'entassent des objets hétéroclites, photos, trophées sportifs, instruments de musique, jouets, dessins, une autre entièrement consacrée aux robes de mariées. Le chemin qui monte au rocher où Correa aurait été trouvée est bordé de centaines de plaques d'immatriculation, mais aussi de centaines de plaques de remerciement pour faveux reçues et miracles accomplis. Nous avons vu des pélerins monter cet escalier à genoux. Nous n’en revenions tout simplement pas de constater tant de ferveur populaire. Il y avait même une enseigne mentionnant que Corréa attendait les fidèles pour la messe de 11 heures à la chapelle toute proche! Décidément, les gens ici ont besoin de croire à quelque chose! Nous sommes repartis vers le Parc de la Vallée Fertile, et nous nous sommes arrêtés au pied des montagnes pour la soirée. Lundi le 6 octobre, après nous être arrêtés au bureau de touristes de San Augustine, nous avons décidé de nous rendre au parc Ischigualasto, un parc qui ressemble un peu au Parc Canyonland en Utah. Nous avons attendu en après-midi pour faire le tour guidé, qui permet d'admirer les formes géologiques bizarrres. Ce parc est aussi appelé Vallée de la Lune, en raison des paysages je suppose. Le musée des dinosaures que les archéologues ont trouvés ici est vraiment spécial! Nous avons campé ici en soirée, et nous repartons ce matin (mardi le 7 octobre) vers le parc National Talampaya. Au plaisir!