24 avril 2009

Trente Y Treis en Uruguay

Vendredi le 17 avril, nous sommes passés acheter des livres à la librairie Grossi de Maldonado, pour la plupart des best-sellers sur la liste du New York Times (Frederik Forsythe, James A. Mitchener, John Grisham, Jeffrey Archer etc.) et nous avons fait des provisions avant de rejoindre Punta Ballena, où nous avons campé sur la plage. La Casa del Pueblo, cet édifice de stuc blanc de style méditerranéen avec des angles ronds est tout simplement magnifiques... Samedi matin, nous nous sommes mis en route pour Minas, une charmante petite ville où nous avons visité le Monument représentant Artigas le Libérateur sur son cheval (une énorme statue en fait), le jardin zoologique et aussi la cathédrale! Puis nous nous sommes rendus à Salto del Penitente (ne pas prendre la première route signalée pour les chutes sur la route 8 car elle est de 17 kilomètres en terre, alors que la deuxième route indiquée est de 6 kilomètres et plus panoramique, nous l’avons appris à nos dépens). En fait, Salto del Penitente ressemble plus à une cascade qu’à une chute, mais comme il y a très peu de montagnes ici en Uruguay, j’imagine qu’il fallait s’y attendre. Pour la première fois depuis que nous sommes dans ce pays, nous avons été un peu déçus car lorsque j’ai demandé en après-midi s’il était possible de camper au stationnement, on m’avait dit oui, alors qu’en soirée, une dame est venu nous demander 160 pesos. Nous avons donc quitté le parc, et nous sommes allés camper à l’extérieur de la barrière (on pouvait d’ailleurs voir les pierres aménagées en rond pour le feu par d’autres voyageurs juste à l’extérieur du parc). Sur cette route de terre, aucune voiture n’est passée pendant le temps où nous y étions, le grand calme ! Dimanche le 19 avril, nous avons repris la route de terre pour rejoindre la route 8 qui nous a conduit jusqu’à Trente y Tres, une autre ville très sympathique où nous devions seulement arrêter pour acheter des légumes. J’ai remarqué une affiche pour Parque et Playa Del Olimar, et en suivant les indications, nous avons trouvé un superbe camping, avec douches chaudes, sanitaires propres, et immense plage de sable fin en bordure du Rio Olimar. Un gardien est même venu nous installer l’électricité pour l’ordinateur (nos câbles fonctionnent avec le 110 volts seulement, alors qu’en Amérique du Sud, le courant est de 220 volts). Il y a des tables de pique-nique, des barbecues en briques pour la cuisine (tout est super propre, rien de délabré ici) et de plus ce camping est tout à fait gratuit, alors si d’autres voyageurs passent par ici… En passant, nous sommes aujourd’hui le 20 avril, et nous avons passé une excellente nuit, tout à fait tranquille. L’eau de la douche est bouillante, il faut ajouter de l’eau froide, ce qui est plutôt rare dans les campings ! Et le gardien est venu nous jaser cet après-midi, et nous avons discuté de toutes sortes de sujets avec lui. Notre espagnol n’est pas extraordinaire, mais au moins, on peut se faire comprendre… Si on me demandait quel est le pays où j’aimerais vivre, en dehors du Québec, je dirais l’Uruguay sans hésiter, surtout pour le climat très tempéré (la différence entre l’hiver et l’été n’est pas énorme), la gentillesse des gens, la modernité et la propreté du pays, la qualité de l’air et de l’environnement, et les prix raisonnables pour le coût de la vie (si on exclut les dépenses automobiles). J’ai appris dernièrement que s’il y avait autant de voitures des années 30 et 50 sur les routes, c’est que le prix des voitures ici est tellement élevé que les gens préfèrent garder leurs vielles autos le plus longtemps possible. Voilà aussi pourquoi on a pu nous fabriquer un filtre à air selon les dimensions demandées, puisque les pièces doivent souvent être confectionnées selon les besoins… Je dirai que pour le matériel électronique, les autos et les vêtements de haute qualité, l’Amérique du Nord offre beaucoup plus de choix et à meilleur prix, mais pour la nourriture et tout le reste, l’Uruguay est plus avantageux que chez nous. Comme nous avons de bons livres et que le soleil est encore au rendez-vous, il est même possible que nous traînions un peu avant de remonter vers le Nord. On nous a parlé de deux endroits touristiques : la Quebrada de los Cuervos et Salto del Agua, pas très loin d’ici, alors nous nous arrêterons probablement à ces endroits avant de continuer plus haut. Hier, nous avons exploré à pied la ville de Trente Y Tres, et nous avons fait des provisions chez le marchand de fruits et légumes. Nous avons rencontré deux voyageurs en sac à dos qui retournaient chez eux dans quelques jours, une Française et un Américain. Il n’y a pas tellement de touristes ici, puisque nous ne sommes pas sur la côte, mais à l’intérieur du pays. Et encore, à part Montevidéo et Punta del Este, et peut-être aussi Colonia del Sacramento, j’ai l’impression que le pays n’est pas très connu des touristes. C’est agréable de vivre dans une Westfalia, mais c’est très compact, alors ce n’est pas du tout la même chose que de vivre en appartement ou dans une maison. Je dirais que j’ai dû laisser la plupart de mes choses avant de partir, sauf deux ou trois boîtes qui sont chez la fille de Pierre (la belle Michèle, qui attend un deuxième bébé en mai). Nous avions tout vendu avant de partir, et donné plusieurs choses au Disciples d’Emmaüs et au comptoir St Vincent de Paul. Nous avons avec nous plusieurs pièces mécaniques (mais nous avions oublié qu’il était impossible de trouver des filtres à air ici), l’essentiel pour la nourriture (ustensiles, vaisselle, etc.) et bien sûr, nous gardons deux armoires pour les provisions alimentaires, les épices etc. Un tiroir pour mes vêtements et une autre armoire pour ceux de Pierre. Et notre équipement de plongée, les films, les concerts DVD, le cric pour les pneus, des amortisseurs supplémentaires et d’autres outils indispensables sont dans le tiroir du haut. Sous le siège arrière se trouvent les deux batteries supplémentaires, la corde à linge, et de petits outils dont nous nous servons souvent. Et nous avons aussi le livre Westfalia pour la mécanique, les barres de traction pour mettre sous les pneus si jamais nous nous embourbons dans la neige ou le sable, les cartes, les bibles Lonely Planet et Footprint pour l’Amérique du Sud, la trousse d’urgence pour les soins médicaux, etc. etc. C’est merveilleux de constater que nous pouvons très bien nous arranger avec le strict minimum, et Pierre est extraordinaire pour tirer le meilleur de tout et ne pas s’en faire avec quoi que ce soit. Je suis chanceuse, je n’ai encore aucun cheveu gris, alors je n’ai pas le problème de devoir me teindre les cheveux, et je ne me maquille jamais en voyage. J’imagine qu’il serait possible de trouver des salons de coiffures, mais ce serait tellement plus compliqué… C’est une des choses qui me manquent, mais ce n’est pas bien terrible, franchement. Et bien sûr, je m’ennuie des amise et des amis, de mon fils Éric, qui fait sa médecine à l’Université Laval et qui travaille très fort ces temps-ci, puisque la fin de la session est presque là, de mes frères et sœurs, et de mes tantes qui sont tellement spéciales. Mais j’imagine que cela sera encore plus agréable de les retrouver lorsque je reviendrai au pays. Bon, je ne continuerai pas plus longtemps sur ce ton, sinon je deviendrais trop nostalgique… Mais comme je trouve aussi fascinant de visiter l’Amérique du Sud, et de pouvoir me déplacer pour voir de mes yeux chaque endroit plutôt que seulement les endroits touristiques, je peux vous dire que j’apprécie chaque seconde. Vivre est une grande chance, et de choisir parmi toutes les possibilités qui s’offrent à nous à chaque instant est merveilleux. Carpe Diem !