27 mai 2009

Les Chutes Mocona en Argentine

Lundi, nous nous sommes rendus à San Vincente et nous nous sommes arrêtés à la station-service Esso, juste au début de la route 13 qui se rend à Sobernio et aux chutes Mocona, dans la région de Missiones. Ces chutes se trouvent au confluent de 4 réserves naturelles : Parque Estadual de Turbo (Brésil), Parque Provincial Mocona, Réserve Naturelle Esmeralda et Réserve de la Biosphère Yaboti. Elles s’étendent sur 3 kilomètres et atteignent jusqu’à vingt mètres de haut. Nous avons été chanceux, car même s’il pleut presque toujours ici à ce qu’on dit, un soleil radieux nous a accompagné pendant les 3 jours qu’a duré notre séjour. Une des biologistes qui travaille à un projet gouvernemental avec 4 autres collègues nous a expliqué que même avec un 4x4, lorsqu’il pleuvait, ils devaient attendre le beau temps pour quitter la réserve à cause des routes de terre de forte pente qui sont impossibles à franchir lorsqu’il pleut ! Le gouvernement est en train de construire une route pour permette plus facilement l’accès, mais comme il reste encore une vingtaine de kilomètres à finaliser, je ne crois pas qu’elle sera terminée avant l’an prochain. Lorsque nous sommes arrivés au nouveau Centre des Visiteurs (bâti depuis un an seulement), le guarde-parque nous a expliqué que comme la machinerie lourde bloquait l’accès de la route se rendant aux chutes, il nous faudrait effectuer le trajet à pied (seulement deux kilomètres). Mais ensuite, il fallait franchir une rivière d’un kilomètre de large à gué, et il m’a conseillé de mettre des chaussures plus appropriées (je portais des sandales) et de placer la caméra dans un sac imperméable. Nous sommes retournés au véhicule pour nous changer, et nous avons rencontré un groupe de 3 jeunes hommes travaillant à La Angostura qui nous ont donné un sac étanche qu’on utilise pour le canotage, et ils nous ont expliqué qu’ils étaient tombés dans l’eau au moins 10 fois, puisque le câble qu’il fallait suivre était brisé à deux endroits. Ils nous ont aussi recommandé de faire attention, puisque les pierres longeant le fond étaient glissantes et qu’il était facile de coincer son pied entre ces pierres coupantes. Mais ils nous ont rassuré en nous disant que l’eau n’était pas tellement profonde, dépassant à peine la taille, mais que le courant était par contre très fort… Nous avons mis presque une heure pour nous rendre aux chutes, et nous ne sommes pas tombés une seule fois, mais je dois dire que nous avons beaucoup d’équilibre tous le deux… Le paysage était absolument incroyable. Il y avait des centaines de papillons de toutes les couleurs, pas sauvages du tout, et deux morphos bleus se sont posés sur moi pendant plusieurs minutes. Le soleil étincelait sur l’eau, et les chutes étaient tout simplement magnifiques. Nous avons campé en face du Centre des Visiteurs, et mercredi matin, nous avons fait le sentier Cachi à travers la jungle pour nous rendre au mirador. La végétation est différente ici, extrêmement dense, et les lianes semblent étouffer les arbres immenses. Il y a des salles de bains au Centre des Visiteurs, mais pas d’électricité encore alors les douches sont froides. Nous avons très bien dormi la première nuit, mais à notre grande surprise, plusieurs militaires ont fêté jusqu’à trois heures du matin hier, alors ce matin, nous avons décidé de retourner à San Vincente… Puis nous avons continué en choisissant la route à droite pour Iguazu, la 101, après avoir fait vérifier nos freins (40 pesos !) à Punto Azul. La route de terre après Andresito, qui passe à travers le Parque Provincial Iguazu, est terrible ! Et nous nous sommes rendus compte qu’il serait très difficile de trouver un campement pour la nuit, alors nous avons demandé la permission de nous poster à la station-service Aca. Il paraît qu’il s’agissait là d’une permission exceptionnelle qui nous était accordée… La nuit a été plutôt mouvementée, puisque le bruit nous a tenus éveillés, mais ce matin, nous étions debout à 6 heures et nous attendons aux bornes du parc (ouverture à 8 heures) depuis une demi-heure… L’essence ici, tout comme à Ushuaia, est le double pour les étrangers. L’entrée aux chutes est gratuite pour les gens de la province. Les gens du Paraguay, de l’Uruguay et du Brésil doivent payer 30 pesos, alors que pour nous, c’est soixante pesos ! La journée sera longue, puisque nous voulons tout voir en une journée (il faut maintenant payer une deuxième fois si l’on veut revenir une autre journée, alors que le billet était valable pour 5 jours l’an passé). Mais comme il s’agit des chutes les plus grandioses du monde, on ne pouvait passer à côté !