30 septembre 2008

Argentine (Col Cristo San Redentor, Mendoza)

Dimanche le 28 septembre, nous avons filé vers l’Argentine. Nous avons admiré les montagnes enneigées à partir de Potrillo (la plus haute station de ski du Chili) et nous sommes entrés en Argentine vers 9 hres trente du matin. Tout s’est fait très rapidement, et au bout de quelques minutes, nous roulions vers le Parc Aconchaga, qui renferme le sommet le plus haut de l’Amérique du Nord. Nous nous sommes ensuite arrêtés à Puente del Inca, un pont naturel avec des eaux chaudes sulfuruses (fermé au public pour raison de sécurité?), un endroit assez impressionnant. Il faisait cependant un peu frais, puisque nous étions en haute altitude… Nous nous sommes arrêtés pour dîner à Upsallata, une vallée magnifique entourée de montagnes polychromes, puis nous avons continué jusqu’à la digue, où nous nous sommes arrêtés pour camper, tellement l'endroit est magnifique! Imaginez, plusieurs lagunes d'un bleu profond, entourée des montagnes recouvertes de neige! Des gens sont venus pêcher, il y avait même une classe de plongée sous-marine tout près, et puis tous sont repartis en fin de journée! Nous avons continué lundi vers Maipu, et nous avons visité trois bodegas et naturellement, nous avons goûté à plusieurs sortes de vins... Mardi le 30 septembre, nous avons visité une autre bodega: La Rural. C'est la plus belle que nous ayions vue jusqu'ici! Il y a même un musée du vin à cet endroit, et toute l'histoire de la famille Ruttini qui est arrivé d'Italie en 1885 est consignée. Je n'avais jamais vu autant d'appareils pour fabriquer le vin, la plupart très anciens... Nous avons vraiment apprécié cette bodega, et nous la recommandons fortement aux visiteurs qui passeront un jour dans le coin de Mendoza.

Chili (La Serena, Vicuna, Santiago, vignoble Pisco Capel)

Lundi le 22 septembre, nous avons trouvé une usine de propane pour remplir nos bouteilles (33$), alors nous n’aurons plus de problèmes pour deux mois, bravo! Nous avons aussi appris que le col que nous voulions traverser pour retourner en Argentine (4,880 mètres) était infranchissable en raison de la neige et de la glace et qu’il n’ouvrirait qu’en janvier. Nous avons donc dû changer nos plans,  alors nous avons prévu de nous rendre à Santiago, la capitale, afin de passer ensuite au col Christo Redentor, un col un peu moins haut! Nous avons lavé l’auto (elle en avait bien besoin, après toutes ces routes de terre), et nous sommes ensuite partis vers Vicuna (connue surtout pour son observatoire astronomique appelé Mamaluca). Nous nous sommes inscrits pour la visite en soirée, mais comme le ciel était couvert de nuages, il ont dû canceller… Le lendemain matin, nous sommes retournés à l’observatoire, mais c’était fermé, puisqu’ils n’offrent que l’observation des étoiles en soirée au moyen de téléscopes puissants… Le gardien nous a quand même fait visiter les installations, c’était chouette de sa part! Nous avons photographié les cactus en fleurs, et nous nous sommes rendus visiter Pisco Capel, où l’on distille le vin tiré des raisons verts Muscadet pour en faire du Pisco. La visite était gratuite l’an passé, mais le prix d’entrée est maintenant de 1,000 pesos par personne. L’endroit est extrêmement propre, et le vignoble se situe juste au pied des montagnes, dans un cadre absolument magnifique, avec des centaines (peut-être des milliers?) de cactus en fleurs. Nous avons acheté une bouteille de Pisco Capel à 35% d’alcool, ainsi qu’un digestif aromatisé aux fruits des champs. En après-midi, nous avons emprunté la route de terre qui se rend jusqu’à Ovallo. Les trente ou quarante premiers kilomètres étaient extraordinaires: des montagnes entièrement couvertes de fleurs de couleur mauve, indigo et jaune, et un ciel d’un bleu intense… Cependant, le reste de la route était terrible, et il s’agissait plus d’une mauvaise piste que d’une route en fait. Les montagnes enneigées agrémentaient le trajet, mais la route était tellement mauvaise que nous regrettions presque d’avoir opté pour ce chemin! Nous nous sommes finalement arrêtés quelques kilomètres avant Ovallo, au barrage Recoleta, un immense lac d’eau douce. Mercredi matin (24 septembre), Pierre s’est lavé au lac (je trouvais l’eau un peu trop froide pour me baigner), et nous avons poursuivi notre route avant de nous arrêter au supermarché d’Ovallo pour quelques provisions… Nous avons continué jusqu’à la Vallée Enchantée afin de voir les pétroglyphes laissés par les Indigènes Molle. Il y a trois secteurs, et les rochers ronds sont couverts de peintures rupestres et plusieurs des pierres sont sculptées. Pour les ornithologues, il s’agit d’un vrai paradis, puisque les oiseaux font tout un tintamarre, tellement ils sont nombreux. Après le dîner, nous avons poursuivi vers Barraza, où nous voulions admirer la plus ancienne église du Chili, mais malheureusement, elle était fermée. Nous avons donc continué jusqu’au parc national Fray George. Pour s’y rendre, il faut faire 39 kilomètres d’une route de terre très abrupte. Il y a des cactus et des épineux tout le long du chemin, puis l’on arrive à une forêt humide luxuriante , qui a pu se développer grâce à la camanchaca, phénomène de condensation de la bruine du Pacifique! Nous avons marché sur le sentier aménagé, et rencontré deux Canadiens de Toronto, Phillip et Stéphanie. C’est le troisième couple de Canadiens que nous rencontrons depuis le début du voyage en Amérique du Sud! Nous avons aussi aperçu un renard argenté, le premier de notre voyage. Nous avons campé près du parc, et ce matin, jeudi le 25 septembre, un autre renard est venu nous dire adieu au moment où nous nous apprêtions à partir! Nous avons roulé jusqu’à Los Vilos, en nous arrêtant aux miradors le long du Pacifique… Journée de bruine aujourd’hui, j’imagine que cela va avec le printemps ici! Nous avons profité d’un café Internet pour vérifier nos courriels, et nous avons continué jusqu’à Los Molles, où nous avons campé juste à côté de la mer. Vendredi le 26 septembre, nous avons longé la côte, et admiré les plages, les pélicans, les rochers, et bien sûr l’Océan Pacifique. Nous avons beaucoup aimé Papudo, Zapalla, Maitencillo, Concon et Horzon. Nous avons même acheté des poissons frais à cet endroit, pas cher du tout, et vraiment délicieux… Nous avons beaucoup apprécié Vina del Mar (les jardins de Quinta Vergara sont superbes, la ville est très propre). Nous nous sommes rendus à Valparaiso mais ce n’était pas aussi nickel que Vina del Mar… Finalement, nous avons élu domicile à Laguna Verde, un endroit magnifique (lagune se jettant dans la mer), où nous étions seuls au monde une fois de plus. Samedi le 27, nous nous sommes dirigés tôt vers Santiago (je voulais récupérer une lettre, et le bureau de poste ferme à midi). Nous avons été surpris par la facilité avec laquelle nous avons pu manoeuvrer dans la ville. Nous avons fait une grande marche à travers le centre-ville (plus de 5 heures), et nous avons visité le Musée des Beaux-Arts (très ordinaire), les églises San Francisco et Santo Domingo, l’Ex-Congreso Nacional, le Palacio de la Moneda, la Bibliothèque Nationale, le Cerro Santa Lucia, mais malheuresement, l’édifice de la Moneda était fermé (samedi), ainsi que quelques autres endroits que nous aurions aimé voir… Notre stationnement nous a coûté 13$ pour 5 heures (tout est assez cher ici à Santiago, par exemple cela nous a coûté 10 dollars pour manger une frite et un Big Mac chez MacDonald’s), et nous avons quitté la ville en début de soirée. Nous avons pris la route pour Los Andes, et nous nous sommes arrêtés un peu avant Rio Blanco, où nous avons dormi en bordure de la rivière, à l’abri au milieu des hautes montagnes enneigées… Nous devrions nous rendre demain à la frontière de l’Argentine…

21 septembre 2008

Chili (Paso de San Francisco à La Serena)

Nous avons quitté Cafayete samedi le 13 septembre, et nous nous sommes dirigés vers les ruines archéologiques Quilmes en fin d’après-midi. Nous sommes arrivés à l’heure du souper, et nous avons décidé de nous installer pour camper et de visiter les ruines le lendemain matin, afin de ne pas trop se presser… Quelques minutes plus tard, deux Canadiens ont passé (voiture louée de l’Argentine, mais drapeau du Canada bien en vue), et nous nous sommes empressés d’aller leur dire bonjour. Ruth et Éric sont de Victoria (ils ont leur ferme tout près de Butchart Gardens et de Butterfly World, deux endroits que nous avons adoré visiter). Après le souper, nous avons passé une bonne partie de la soirée à jaser avec eux, et dimanche matin, nous les avons retrouvés pour la visite des ruines, qui sont très différentes de celles du Pérou, du Mexique, du Bélize ou du Guatémala. Comme ils ont pris l’avion jusqu’à Buenos Aires et qu’ils montent vers le Nord alors que nous descendons vers le Sud, ce serait vraiment un coup de chance si nous les croisions encore, mais cela nous a fait extrêmement plaisir de les rencontrer! La location de leur campeur leur coûte 16,000$ pour trois mois, ou cent euros par jour! Cela nous fait apprécier notre véhicule, car nous n’avons aucun frais de location… En quittant le site archéologique, des Argentins sont venus nous dire bonjour, et nous avons appris que la semaine passée, le Paso San Francisco, une des frontières entre l’Argentine et le Chili, était fermé à cause de la neige et de la glace. Des voyageurs que nous connaissons, personne ne semble avoir fait ce col, alors nous verrons sur place. Habituellement, cet endroit est fermé à la circulation de mars à octobre, mais comme nous sommes déjà à la mi-septembre, nous prendrons une chance! Mon chum adore ce genre d’aventures, il aime beaucoup passer là où personne n’est passé, mais parfois, notre pauvre véhicule souffre affreusement des routes de terre… Il faut dire que les paysages sont à couper le souffle cependant, alors cela compense! Et puis, le voyage ne serait pas aussi excitant s’il n’y avait pas ces moments où l’on se demande si l’on finira par arriver sains et saufs! De Quilmes, nous sommes passés à Santa Maria, puis nous sommes arrivés en début de soirée un peu avant Tinogosta où nous nous sommes installés pour la nuit le long d’un sentier pas très loin de la route. Lundi le 15 septembre, nous avons continué vers Paso San Francisco, et nous nous sommes arrêtés aux eaux thermales de Fiambala un peu avant le dîner. Nous avons vraiment profité de ces grands bassins d’eau très chaude aux vertus thérapeutiques (plus on monte haut, et plus l’eau est chaude, et il y a une dizaines de bassins je crois) et nous avons continué en après-midi jusqu’aux douanes argentines. Nous avons décidé de nous arrêter juste à côté des douanes, puisque nous étions déjà à 4,000 mètres d’altitude et que du côté du Chili, on monte ensuite rapidement jusqu’à 4,700 mètres! Il a fait vingt degrés sous zéro pendant la nuit, je crois que c’est la nuit la plus froide que nous ayions connue, mais le véhicule a bien assuré! Durant la soirée, nous avons écouté un concert des Rolling Stones, et un autre de Chicago… Mardi le 16 septembre, nous avons continué notre route du côté du Chili, et nous avons adoré la Laguna Verde. Je pense qu’il s’agit d’un des endroits déserts les plus extraordinaires que nous ayons vus jusqu’ici! Nous étions absolument seuls, il faut croire que l’endroit fait encore partie des secrets bien gardés! Les montagnes couvertes de neiges se réflétant dans la lagune, la couleur turquoise de l’eau, la vapeur des sources d’eau chaude et le sable fin et blanc des falaises et de la plage, il s’agit vraiment d’un endroit magnifique! Cependant, nous n’avons rencontré hier qu’un seul autre véhicule sur le chemin de l’Argentine au Chili, et aujourd’hui, deux autos nous ont croisés entre la frontière du Chili et le parc Nevado de Tres Cruces… Il faut croire que cette route n’est pas très fréquentée ou que ce n’est pas la bonne saison? En passant aux douanes du Chili, juste après le salar Maricunga, nous avons eu droit à une fouille absolument complète du véhicule, par quatre officiers. Il nous ont fait ouvrir le toit, et ils ont regardé absolument partout. Ils ont trouvé deux carottes, la moitié d’un piment et une queue d’échalotte, ainsi qu’un pot de miel et un sac de raisins secs pas encore ouvert, et ils ont tout confisqué bien sûr! C’est la troisième fois que nous passons au Chili (Tambo Quemado et Ollaque auparavant) et nous n’avions jamais eu une inspection aussi sévère avant. Nous essayons toujours d’avoir le minumun de nourriture lorsque nous passons les frontières, mais vraiment, je ne savais pas que le miel était sur la liste des produits interdits… Nous avons ensuite continué jusqu’à l’océan Pacifique, à la ville de Chanäral, et comme nous étions tous les deux fatigués, nous nous sommes arrêtés à la première station-service que nous avons rencontrée. Nous avons visionné un film français avec Jean Reno, et nous avons profité du reste de la soirée pour lire… Mercredi le 17 septembre, nous avons visité la petite ville de Chanäral, et nous nous sommes rendus au parc Pan de Azucar (Pain de Sucre). Il paraît qu’il y a plusieurs pingoins en mai et juin sur l’île, mais on ne peut y mettre les pieds, on peut seulement admirer les pingoins de loin, en restant sur le bateau. Nous voulions nous rendre au mirador, mais une chaîne de fer barrait la route, alors nous avons rebroussé chemin. Nous nous sommes arrêtés en début d’après-midi le long du Pacifique, à un endroit désert tout près d’une petite crique. Il y avait des millliers de coquillages, des étoiles de mer, des oursins de mer, de petits crabes et des goélands. C’est agréable de camper seuls sur la plage… Il faut dire qu’ici au Chili, les campings organisés demandent trente-deux dollars et plus par nuit, et les cabanas sont à 88 dollars par soir pour deux. Nous sommes tellement habitués de faire du camping sauvage que nous ne voyons pas tellement l’utilité de camper dans les campings pour touristes durant la saison morte. Bien sûr, quand la saison touristique bat son plein, on risque de rencontrer d’autres voyageurs au long cours, mais ce n’est même pas encore le printemps ici! Jeudi le 18 septembre, nous sommes arrivés en matinée à Caldera, et nous avons visité le cimetière (plusieurs tombes d’Anglais et d’Écossais), l’église de bois, et le monument de Jacques Cousteau. Nous avons acheté quelques légumes, et nous sommes repartis juste après le dîner pour nous rendre à Bahia Inglesia, là où se trouvent les plus belles plages du Chili. Cela m’a fait penser un peu au Parque Tayrona en Colombie, sauf qu’il y avait plus de monde et que l’endroit n’était pas aussi nickel… Et bien sûr, pour le snorkelling, il n’y a pas grand-chose à voir ici, alors qu’au Parque Tayrona, il y avait des milliers de poissons de toutes les couleurs! Nous avons admiré des jeunes qui faisaiet du paragliding en surfant sur la mer, et après le souper, nous avons continué vers Playa Los Chorillos, où des falaises blanches surplombaient une mer agitée par un vent violent. Nous avons visionné le film Arsène Lupin dans la soirée. Nous avons cru que nous étions seuls, mais le lendemain matin, nous nous sommes aperçus qu’il y avait trois autres campeur plus bas, cachés dans les rochers… Vendredi le 19 septembre, nous sommes entrés à Copiapo et nous nous sommes arrêtés à l’usine de propane, mais ils étaient fermés en raison de la fête nationale du 18 septembre… Nous avons un peu visité la ville, mais il n’y a pas beaucoup à voir, et nous nous sommes ensuite dirigés vers la côte du Pacifique. Nous nous somnmes arrêtés à un petit village de pêcheurs, après Puerto Viejo mais avant Huasco, et nous nous sommes enlisés dans le sable en nous dirigeant vers la plage. Pierre a creusé pour dégager les roues durant que je trouvais des pierres plates pour mettre sur la piste. Finalement, 4 jeunes nous ont aperçu et sont venus nous pousser… Une autre soirée très tranquille! Samedi le 20 septembre, nous sommes allés faire un tour du côté du parc Llanos de Challe, et nous avons fait une grande promenade sur la plage de sable blanc, aussi doux que de la farine… Le camping à cet endroit coûte 12$ par jour, et il y a beaucoup de gens. Il y avait même un classe de yoga sur la plage… Nous avons trouvé une pipe pour le haschis dans le sable. Elle est en verre avec des fleurs de couleur pastel, très jolie… Pierre ne voulait pas la garder, car nous ne fumons pas de drogues, mais c’est tellement un bel objet de collection… Nous avons continué juste un peu plus loin, sur la plage Agua de Luna, et comme cet endroit n’est pas dans un parc national, il est gratuit, et finalement tout aussi beau! Il y a aussi d’autres campeurs, mais ils ne sont pas vraiment près de nous. Il n’est pas midi encore et nous sommes déjà installés… Une plage magnifique, une mer très bleue, vraiment, c'est superbe ici! Nous avons passé une soirée tranquille à lire ( Le Pendule de Foucautl d'Umberto Eco pour moi, tandis que Pierre finit le livre The Closers). Dimanche le 21 septembre (le printemps ici) nous avons continué jusqu'à La Serena, une petite ville charmante parfaite pour le magasinage! Je suis présentement chez MacDonald's, un des meilleurs endroits pour le Wi-Fi ici... Un beau bonjour à tout le monde!

13 septembre 2008

Cachi et Cafayete

Mercredi le 10 septembre, nous sommes allés au centre-ville de Salta afin d’acheter de l’assurance-automobile pour l’Argentine et les pays limitrophes. Il nous a fallu toute la journée! Le premier assureur chez lequel nous sommes allés ne pouvait nous assurer puisque nous n’étions pas des habitants de l’Argentine. Nous nous sommes donc rendus chez une autre agence, et finalement, en raison de la fameuse sieste de treize heures à dix-sept heures, nous avons dû patienter un peu… Ici en Argentine, il n’est pas possible de payer directement le commerçant, il faut se rendre chez Pago Facil. Nous avons bien essayé de payer chez Rapido Pago (plus près) mais cela n’a pas fonctionné, et nous avons donc marché jusqu’au bout de la ville… Nous avons mangé des empenadas pour dîner chez un restaurateur local, que Pierre n’a pas tellement apprécié puisqu’il avait doublé les prix pour nous (partout ailleurs en ville la bière était trois fois moins chère, 3 pesos et non 9…) Nous avons rencontré deux jeunes Belges en voyage pour trois semaines près du téléférique et du marché aux puces, et nous avons même trouvé des tartes à la meringue et au citron! Après avoir passé presque toute la journée à marcher, nous étions contents de retourner au camping. Il faut dire que nos voisins Suisses, François et Nicole, sont tout à fait sympathiques… Jeudi le 11 septembre, nous nous sommes décidés à partir vers Cachi (route panoramique très tortueuse avec plusieurs sections en terre, ou ripio... Nous étions dans les nuages sur une bonne partie de la route, et la visibilité était à peu près nulle! Nous nous sommes arrêtés en fin d’après-midi au Parc National Los Cardones, parmi les cactus géants, seuls au monde! Un endroit vraiment magnifique! Vendredi matin, nous sommes entrés à Cachi, un petit village tout mignon, vraiment colonial, avec les rues en pierres et les maisons en adobe blanc. Nous avons revu François et Nicole sur la place du village, et nous en avons profité pour visiter le musée archéologique. Nous sommes ensuite repartis vers Cafayate (165 kilomètres sur un chemin très étroit, une route de terre naturellement). Après 80 kilomètres de mauvaise route, nous commencions à en avoir assez, et nous nous demandions si nous avions bien fait de prendre cette route, réputé pour ses paysages... Heureusement, peu après, nous sommes entrés dans la Quebrada Flechas, et nous avons pu voir des paysages lunaires tout à fait fantastiques. Nous sommes arrivés à Cafayete en fin d'après-midi, et nous avons décidé de camper un peu en sortant de Cafayete, juste en entrant à la Quebrada Las Conchas. Féérique! Nous avons visionné le DVD français Le Scaphandre et le Papillon, un film primé qui nous a surpris agréablement. Samedi le 13 septembre, nous nous sommes rendus jusqu'à Alemania, et nous avons absolument adoré les canyons, quebradas et ravins le long de la route. Ces paysages sont tout à fait incroyables, nous croyions avoir tout vu avec les parcs nationaux de l'Utah, mais ces paysages sont inimaginables, je pense que les photos ne rendent pas vraiment justice... Nous avons aussi visité une Bodega (vigne) artisanale très ancienne (Vasija Secreta) et nous avons bien aimé, mais pour goûter, ils servent dans de grands verres: j'avais beau jeu, je pouvais verser mon verre dans celui de Pierre incognito... Demain nous aimerions faire le sentier pour nous rendre jusqu'à une chute de 10 mètres non loin d'ici (seulement 10 kilomètres de promenade), et nous nous dirigerons probablement vers Tucuman. Au plaisir!

04 septembre 2008

Salta, Argentine

Mercredi le 3 septembre, nous avons décidé de partir pour l’Argentine en passant par le Paso Jama, un col très haut à travers les montagnes. À la douane du Chili, les formalités ont duré plus d’une demie-heure, alors qu’à celle de l’Argentine, les douaniers n’ont pas mis plus de quinze minutes. En sortant de San Pedro de Atacama, Pierre a décidé de prendre un jeune Français qui cherchait un moyen de transport pour passer à Salta, à 635 kilomètres d’où nous étions. Nous pensions pouvoir faire ce trajet en une seule journée, mais il était dix-huit heures trente et nous étions à plus de 100 kilomètres avant Salta… Comme Pierre était fatiqué, nous nous sommes arrêtés à un camping et Frédéric a planté sa tente juste à côté de nous. Les paysages pour se rendre à Salta sont absolument incroyables, il y a des montagnes rouges, vertes, ocres et grises. La route est superbe, nous avons traversé un immense salar (Salinas Grandes) et aperçu de nombreuses lagunes de couleur turquoise, vert et bleu indigo (certaines étaient gelées, alors la glace et la neige étaient omniprésentes) … Bien sûr nous avons aussi vu des lamas et des vigognes. Le col Jama est assez impressionnant à 4,700 mètres, et il y a plusieurs miradors le long de la route. Le lendemain matin, jeudi le 4 septembre, nous sommes arrivés à Salta juste avant midi. Nous avons acheté un guide Firestone pour les routes, et nous avons visité la cathédrale. Nous planifions nous rendre au camping Carlos Xamena à deux kilomètres d’ici. Bien sûr, la piscine est fermée puisque nous sommes en plein hiver, mais il y a des douches chaudes, et même la salle de bains est chauffée! Le grand luxe quoi! Nous avons rencontré deux jeunes Canadiens de Colombie-Britannique, Josh et Aïda, qui sont ici depuis deux semaines et qui voyagent depuis onze mois. C’est agréable de rencontrer des Canadiens, nous en avons vu tellement peu depuis le début du voyage… Vendredi matin, Pierre a fait la rotation des pneus, et moi j’ai cuisiné. Nous en avons aussi profité pour laver les vêtements. Il fait un peu froid ici, c’est un peu comme l’automne ou le printemps chez nous. Pour les Argentins, le printemps approche à grands pas, alors que chez nous au Canada, c’est l’automne qui s’en vient: le système des saisons est inversé de l’hémisphère Nord à l’hémisphère Sud! Nous avons visionné en soirée le film Sicko (documentaire de Michael Moore sur le système de santé américain), puis un autre documentaire d’Oliver Stone de 2002 avec Fidel Castro. Je ne savais même pas que ce film existait… Je ne sais pas si c’est la censure qui l’a interdit chez nous ou si ce film n’a pas eu de succès puisqu’il s’agit d’un documentaire? Quoi qu’il en soit, nous avons trouvé ces deux films fort intéressants, mais peut-être un peu biaisés tout de même! Samedi et dimanche, nous avons flâné au camping. Nous avons regardé les films Elizabeth, avec Cate Blanchett (intéressant), L’Assassinat de John Lennon (très ordinaire), Grizzly Man (le gars qui s’est fait dévorer par un grizzly en Alaska et qui chaque été filmait les ours de près), La Science du Sommeil (un film français avec Miou-Miou et Charlotte Gainsbourg), ainsi qu’un autre film où Jim Carrey joue le rôle de plusieurs personnages… Lundi le 8 septembre, j’ai lavé tous les tapis du véhicule (le plus grand doit bien faire 6 pieds par quatre pieds), le tableau de bord, le coffre à gants, et Pierre a enlevé la batterie principale (complètement recouverte de poussière) et les sièges. Nous avons nettoyé minutieusement l’intérieur du véhicule, car avec toutes les routes de terre que nous effectuons, la poussière semble s’infiltrer partout… J’ai enfin pu rejoindre Annik de la Caisse Populaire pour qu’elle m’envoie un spécimen de chèque (les numéros de transit ont changé depuis que la Caisse St-Raymond s’est jointe à la Caisse St-Joseph de Hull), ainsi qu’une carte de guichet automatique (depuis le vol au Pérou en juin, mon compte était inaccessible). Et en soirée, nous avons pris un verre de vin avec nos voisins Suisses, François et Nicole, qui voyagent avec leur fils de quatre ans et qui terminent leur voyage à la fin décembre de cette année… Nous sommes aujourd’hui mardi le 9 septembre, et nous voulons vérifier pour les assurances automobiles ici en Argentine. J’aimerais aussi trouver un Internet Wi-Fi pour transférer mes photos (pas facile, vraiment: il faudrait passer quelques nuits dans des hôtels luxueux pour pouvoir profiter de ce service). Il y a bien quelques grandes villes où j’ai pu trouver des restaurants qui étaient dotés du Wi-Fi, mais vraiment, c’était beaucoup plus facile en Amérique du Nord… Nous voudrions aussi vérifier pour le propane, un autre problème pour nous en Amérique du Sud! Ce serait tellement plus facile s’il n’y avait pas ce problème de compatibilité pour les adaptateurs de propane entre chaque pays! Nous pensons reprendre la route demain le 10 septembre, et nous diriger vers Cayafete… Au plaisir!

Sucre, Salar d'Uyuni, Calama, San Pedro de Atacama

Ouf! Mercredi matin, dès que nous avons su que les bloquéos étaient suspendus (trêve de quelques heures ou de quelques jours, qui sait), nous avons filé en direction de Potosi pour nous diriger vers le salar d’Uyuni. Sur des kilomètres, les pierres s’amoncellaient, et nous n’en revenions pas de voir les résidus de vitre cassée et les cendres un peu partout sur la route! Une cinquantaine de kilomètres plus loin, juste après le pont Mendez, plus aucune trace du bloquéo, mais même pour un touriste qui aurait voulu faire le trajet à pied, cinquante kilomètres c’est un peu long… Nous sommes arrivés à Potosi vers midi, nous avons fait remplir notre réservoir et nos bidons d’essence, et il nous a fallu près d’une demie-heure pour quitter la ville puisque le pont était en réparation et que tout le monde nous envoyait dans des directions différentes. La route entre Pototsi et Uyuni est en terre, et il y a des travaux partout. Je pense qu’ils élargissent la route pour éventuellement la paver, c’est parfait, sauf que tous les détours à cause de la construction nous ont un peu retardés (7 heures). Nous nous sommes donc installés (après Tica-Tica et avant Pulacayo) près de la route en soirée. Le lendemain matin, nous nous sommes dirigés vers Uyuni, où nous avons rencontré plusieurs touristes, dont des Russes et des Tchéquoslovaques. Nous nous sommes promenés le long du marché, sans oublier le cimetière des locomotives. Il faut voir ces énormes engins rouillés au bout du village. Les trains étaient utilisés pour transporter l’argent de Potosi à Uyuni vers le Chili, mais maintenant, il n’y a plus qu’un train par semaine! En fin d’avant-midi nous avons quitté Uyuni et nous nous sommes dirigés vers Colchani, le premier village du salar. Tout est blanc, et les travailleurs remplissent les camions à la pelle, quel travail difficile! Ils n’ont pas de grues ou d’outils mécaniques, tout semble se faire à la main, et les salaires ne sont pas terribles non plus. Puis nous avons continué vers l’Hôtel de Sel, un bâtiment tout en sel, avec des meubles en sel, des murs en briques de sel, des sculptures en sel: bref, il n’y a que du sel à cet endroit, et c’est très beau. Cela me faisait un peu penser à l’hôtel de glace à Québec! Nous avons suivi les Jeeps 4 x 4 chargés de leurs clients (nous n’avons pas de GPS, malgré que cet instrument soit très recommandé ici, car il y a des pistes partout et les boussoles ne fonctionnent pas à cause du sel je crois) et nous sommes arrivés à l’île des Pescadores, une île de corail avec des centaines (ou des milliers?) de cactus géants (jusqu’à douze mètres). Incroyable, cette île de cactus au milieu d’une mer de sable blanc entourée de volcans, sous un ciel d’un bleu profond sans aucun nuage! Nous avons rencontré deux Québécois à la retraite, Lise et Michel de St-Eustache, et nous avons eu beaucoup de plaisir à échanger avec eux. Michel est Suisse d’origine, mais il est au Québec depuis environ trente-cinq ans. Lise est institutrice, alors que Michel est ingénieur mécanique. Nous avons visité l’île avec eux (grotte de corail, mirador, etc.) et nous avons jasé avec eux dans leur Chalet (roulotte montée dans leur camion 4x4 de 250 chevaux) en soirée. Ils font un peu le trajet inverse de nous, ils ont déjà visité l’Argentine, le Chili et le Brésil, et ils remontent tranquillement vers le Québec (ils projettent d’y être en mars 2009). Le lendemain matin, nous sommes repartis vers San Juan pour nous diriger vers le Chili. Après le salar, la route était terrible (Michel nous avait même dit avoir fait deux crevaisons la veille), et les indications étaient absolument nulles (plusieurs pistes, mais aucun panneau indiquant quoi que ce soit). Nous sommes finalement arrivés à San Juan, et nous avons continué sur un autre salar un peu moins blanc (Chiguana) en longeant une voie de chemin de fer pour nous guider. La route, ou plutôt la piste, était franchement exécrable, et nous avions hâte d’arriver au Chili. Je ne conseille à personne de passer par San Juan: oui cela sauve environ une centaine de kilomètres de routes de terre (autrement il faut revenir par Uyuni et passer par San Cristobal) mais les pistes sont tellement difficiles! En sortant de Bolivie, il faut maintenant payer à la frontière bolivienne 21 bolivianos par personne (depuis le 16 juin 2008 selon un papier affiché sur le mur). Pour le Chili, il y a une inspection complète du véhicule, à la fois par les douanes et par le Service d’Agriculture (aucun fromage, produit laitier, viande, légume ou fruit, amendes très salées!). Nous étions contents de nous retrouver sur les routes du Chili (route de terre jusqu’à Calama, mais au moins, cette route est une vraie route, pas une piste de tracteur!). Les paysages ici sont fabuleux: cols très hauts, salars, montagnes, volcans fumants, etc. Nous nous sommes arrêtés à la station ferroviaire San Pedro pour la nuit, et ce matin, samedi le 30 août, nous nous dirigeons vers Calama. Il y a une énorme mine de cuivre tout près, Chuquicamata, la plus grosse mine de cuivre à ciel ouvert au monde… Mais comme nous sommes aujourd’hui samedi et que la mine est fermée pour la fin de semaine aux visiteurs, nous nous y rendrons lundi. Nous avons donc lavé et ciré le véhicule, et nous avons aussi fait faire un changement d’huile. Bien sûr, nous avons fait l’épicerie (nous avons trouvé plusieurs des aliments qui nous avaient manqué lorsque nous étions en Bolivie) et fait quelques emplettes au Home Center (un peu comme le Canadian Tire ou le Home Depot). Avec beaucoup de difficultés, nous avons fait remplir le petit réservoir de propane (10 litres) chez Lipigaz pour presque 14$ américains! Plus cher qu’au Canada (6$), mais le Chili n’est pas un pays où le coût de la vie est bon marché. L’essence y est trois fois plus chère que’en Bolivie, mais les routes sont meilleures, et les gens respectent les feux de circulation ainsi que les limites de vitesse et ils ne klaxonnent pas sans arrêt comme en Bolivie. Chaque pays a ses plus et ses moins, c’est certain… Les gens sont très gentils et très serviables ici, et plusieurs parlent anglais! Dimanche le 31 août, j’ai essayé de connecter mon portable sur Internet (Wi-fi au centre d’achats), mais le signal était vraiment trop faible. Nous avons aussi essayé de visiter la mine, mais ce n’était pas possible avant mercredi après-midi, alors nous avons laissé tomber. Nous nous sommes dirigés vers la Vallée de la Luna, un peu avant San Pedro de Atacama, et nous avons adoré cet endroit incroyable. Nous avons marché dans les dunes et les canyons, et admiré les paysages fantastiques. Cet endroit est très difficile à décrire, j’espère que les photos pourront mieux expliquer… Nous avons campé à la Vallée de la Mort, juste à côté de l’immense croix blanche. Lundi le 1er septembre, après nous être un peu promenes dans la Cordillère de Sel (Vallée de la Mort), nous sommes entrés à San Pedro de Atacama. Nous avons vérifié avec les agences pour retourner en Bolivie voir les lagunes Verde et Colorado, ainsi que les geysers El Tatio (qui se trouvent au Chili, à 95 km. d’ici). Il n’y avait pas suffisamment de passagers (certains autobus exigent 27, mais le minimum est 10), et nous avons décidé de laisser faire. Finalement, nous nous sommes débarassés des bidons d’essence qui prenaient vraiment trop de place dans le véhicule, et nous avons changé nos bolivianos pour des pesos chiliens. Nous avons marché dans les rues de San Pedro, et visité l’église très ancienne en adobe. Nous sommes ensuite allés nous baigner à la lagune Cejar, où l’eau est tellement remplie de sel qu’il est impossible de ne pas flotter. Il y a 16 mètres d’eau de profondeur, mais c’est impossible de toucher le fond, on remonte aussitôt à la surface! On nous demandait 8$ pour stationner pour la nuit (le même montant que pour se baigner) alors après profité de l’eau salée, nous sommes allés nous installer un peu plus loin dans le désert. Mardi matin (2 septembre), nous sommes allés à Toconoa, un petit village où les maisons sont faites de pierres tirées des volcans avoisinants, et nous avons visité le salar d’Atacam. Nous avons surtout apprécié la Réserve Nationale de Flamants Roses, avec trois espèces de flamants. Nous en avons vu à peu près une trentaine, vraiment, c’était très spécial. Nous avons fait toutes les pistes du salar, admiré les volcans et les lagunes de sel, et même visionné un film sur le salar. Nous sommes retournés à San Pedro de Atacama pour faire le plein d’essence (3 fois plus cher qu’en Bolivie), et nous avons acheté un livre de Michael Connelly pour occuper nos soirées. J’ai bien essayé de me connecter au café-bar Adobe (un des seuls endroits où ils ont du Wi-Fi ici), mais cela n’a pas fonctionné. Nous devrions donc entrer en Argentine demain, en passant par Paso Jama, un col de plus de 5,000 mètres. Nous croisons les doigts que tout ira bien! Au plaisir!