02 janvier 2008

Amérique Centrale




Nous sommes partis du Mexique mercredi le 26 décembre, avec un petit pincement au cœur, car Puerto Arista est un petit village fort sympathique. Après avoir fait nos adieux à Rafaël et Alfredo, nous nous sommes arrêtés à Tonala avant de prendre la route pour l’Amérique Centrale, car Pierre désirait canceller son assurance automobile et nous voulions aussi vérifier les taux de change pour chaque pays traversé… Nous nous sommes rendus jusqu’à la frontière du Mexique et même si en principe cela ne coûte rien pour quitter le Mexique, Pierre a du débourser 50$ car il s’est fait accoster par un tramitador (personne qui offre ses services pour passser les frontières) peu scrupuleux qui était de mèche avec le douanier ! Au Guatémala, on a dû procéder à une fumigation de la van (on asperge d’un produit chimique destiné à tuer les microbes de toutes sortes) et après plus de trois heures, nous avons enfin pu continuer notre route. Il y a définitivement beaucoup de corruption en Amérique Centrale… Nous avons été chanceux puisque nous avons trouvé un hôtel de luxe pour passer la nuit à Retalhuleu, et nous avons pu prendre une douche vivifiante. Pierre a bien apprécié la bière glacée qu’ils vendaient au bar, près de la piscine extérieure… Lorsque nous avons quitté le Guatémala pour entrer au Salvador, cela s’est bien passé. Au Salvador, il n’y avait aucun frais, et on avait placardé des affiches sur les murs indiquant que les tramitadors n’étaient nullement nécessaires, avec un numéro de téléphone pour dénoncer les pratiques frauduleuses. On nous a bien expliqué que suite à une entente, les douanes entre le Salvador, le Nicaragua et le Honduras étaient uniformes et qu’il n’y avait aucun coût ! Cependant, lorsque nous sommes entrés au Honduras, la situation était bien différente. Nous avons payé 30 dollars pour notre véhicule et 10$ pour nous, puisque selon les dires des douaniers, l’entente est seulement valable pour les gens du Guatémala, du Salvador, du Nicaragua et du Honduras, et que les gens des Etats-Unis et du Canada doivent payer… Nous avons même rencontré des gens du Texas qui ont dû payer 250$, alors que l’Américain qui les suivait a dû quant à lui débourser 190$ U.S. Leur véhicule est même plus petit que le nôtre ! Bien sûr, il s’agit d’extorsion, mais il n’y a pas grand-chose à faire, on ne peut pas passer à moins de payer, ou d’avoir accès à des gens haut placés qui pourraient ramener ces personnes à l’ordre. Et le plus choquant, c’est que les prix sont différents selon les frontières, à l’intérieur d’un même pays (il y a 3 frontières au Honduras, mais elles sont assez éloignées les unes des autres, et c’est presque impossible de connaître les frais avant de traverser, tout dépend des personnes en place à l’heure du passage) !

Lorsque nous sommes entrés au Nicaragua, nous avons changé des dollars américains pour des cordobas, et la personne à la douane nous a refilé une fausse pièce de 5 cordobas. Encore une fois, même s’il ne s’agit pas de gros montants, c’est tout de même frustrant ! J’imagine que les gens ici sont particulièrement pauvres, et que les touristes représentent une source considérable de revenus ! Enfin, cela fait partie du jeu… J’ai été impressionnée par la gentillesse des Salvadoriens, et même si le pays est très petit, il s’agit d’un paradis ! Nous avons emprunté un chemin différent de la dernière fois, car nous avions alors suivi la Pan-Américaine, et nous avons longé la côte tout le long. Malheureusement, beaucoup de gens aisés se sont accaparés les terrains le long de l’océan, et tout est clôturé. Dommage ! Nous sommes entrés au Costa Rica samedi le 29 décembre. Ici, il faut s’amer de patience pour le passage des douanes, parce que des centaines de personnes du Nicaragua viennent travailler au Costa Rica, alors les douanes sont extrêmement engorgées. Un tramitador voulait nous charger 10$ pour passer, mais je lui ai clairement fait comprendre que ses services n’étaient pas nécessaires. Nous sommes passés à la fumigation (5$). Nous avons fait estampiller nos passeports en quinze minutes, puis nous avons pris une assurance automobile sur place, 15$ pour 3 mois. Pierre est passé à la banque pour changer de l’argent (1$ U.S équivaut à 500 colones), nous nous sommes rendus à un guichet de l’autre côté de la rue pour ramasser le permis de transit, et nous nous sommes ensuite rendus à un autre bâtiment pour recevoir la confirmation du permis d’importation provisoire du véhicule. Nous avons attendu une heure à cet endroit, car une seule personne y travaillait. Dans la file d’attente, il y avait un Mexicain qui avait décidé de s’établir au Costa Rica, après s’être fait kidnapper au Mexique… Il avait réservé les services d’un tramitador, mais franchement, je ne vois pas pourquoi, les étapes sont faciles à suivre : Immigration, et ensuite Transit pour le Véhicule. Par contre rien ne se trouve au même endroit, et pour chaque pays, il faut se rendre à des bâtiments différents pour chaque étape. Durant que Pierre attendait en ligne pour la dernière procédure, je me suis rendu chez Alamo, un endroit où l’on loue des véhicules, pour y dénicher une carte du Costa Rica. En Amérique Centrale, il est impossible d’acheter une carte du pays dans un garage, mieux vaut se prémunir des cartes nécessaires avant de partir. Comme nos plans ont changé, je n’avais rien préparé pour l’Amérique Centrale avant de quitter le Canada, mais tout s’est bien passé.

Nous avons décidé de nous arrêter à la Plage Hermosa, un peu avant Quepos, pour camper. La baignade était délicieuse, et nous en avons bien profité. Dimanche le 30 décembre, nous avons poursuivi sur une route de terre après Quepos, et nous nous sommes rendus jusqu’à Dominical, un endroit que nous avions particulièrement aimé lors de notre premier voyage ici. Entre Quepos et Dominical, il s’agit d’une route de terre très abîmée, alors impossible de rouler plus vite que 30 kilomètres à l’heure ! Nous nous sommes installés sur la plage à Dominical, et nous avons profité de la mer toute la journée. Nous sommes aujourd’hui le 31 décembre, la dernière journée de l’année, et nous passerons le Jour de l’An ici ! Il s’agit d’un endroit magnifique, à l’ombre des cocotiers, face à l’océan Pacifique, vraiment, un lieu merveilleux !

Nous nous baignons quatre à cinq fois par jour, et Pierre, qui n’aimait pas tellement la mer avant, commence à vraiment apprécier ! Il y quelques touristes bien sûr, mais surtout des gens du Costa Rica ici, car il n’y a pas d’aéroport tout près, il faut aller à Punta Arenas ou à San Jose… Il y a aussi le parc Manuel Antonio non loin d’ici, il s’agit du plus petit parc national du Costa Rica, mais c’est peut-être le plus beau. Ah, j’oubliais, celui de Rinçon de la Vieja est probablement le plus extraordinaire, imaginez, des lagunes d’un bleu turquoise avec des chutes cristallines, et le plus magnifique, c’est que nous étions seuls à cet endroit et que nous avons pu nous baigner en costume d’Adam… Mais pour la faune : toucans, papillons Morpho bleus, coatis, etc., le parc Manuel Antonio est vraiment spécial !

Nous sommes aujourd’hui le 2 janvier, et la plage est tout à coup devenue très tranquille…. Hier soir, nous avons admiré le coucher de soleil sur la mer. Nous en avons aussi profité pour marcher jusqu’au bout de la plage, et nous avons découvert d’autres lagons d’eau douce. Je suis certaine que lorsque les gens découvriront cet endroit, il deviendra beaucoup plus achalandé ! Nous avons parlé à un dentiste de Floride qui achète des terrains dans le coin, les subdivise et les revend. Il nous a dit qu’un projet d’aéroport devrait aboutir cette année ou l’année prochaine… J’ai vu une iguane de trois pieds de long sur le mur d’une terrasse hier, à un restaurant du village. Cela semble tout naturel pour les gens de la place, mais pour moi, ce n’est pas quelque chose que je peux voir tous les jours !

Nous lisons beaucoup, et j’ai fini un livre de Robert Ludlum hier : Scorpio Illusion, aussi intéressant que la série Bourne (Identity, Ultimatum, etc.). Depuis que nous sommes partis, nous avons lu plusieurs livres de James Mitchener, Leon Uriss, Frederick Forsyth, etc. J’ai particulièrement aimé The Centennial, et Pierre a beaucoup apprécié The Source.

Les Costa Ricains sont super gentils, drôles, indépendants, différents des Mexicains mais aussi intéressants. Ils sont certainement plus riches collectivement que leurs voisins du Nicaragua : les soins de santé ici sont semblables au Canada, l’éducation est gratuite, mais les routes sont horribles. J’imagine que la santé et l’éducation sont plus importants que l’état des routes ! Le coût de la vie ici est légèrement plus dispendieux que chez nous, sauf si on se nourrit seulement de fruits et de légumes bien sûr. C’est très vert ici, et il y a souvent une petite pluie rafraîchissante durant la nuit, mais pendant le jour, le soleil brille de tous ses feux ! Pura vida, comme ils disent !

Bonne année à tout le monde, et je vous souhaite les choses les plus merveilleuses pour cette nouvelle étape 2008. Mes meilleurs souhaits vous accompagnent !