04 septembre 2008

Salta, Argentine

Mercredi le 3 septembre, nous avons décidé de partir pour l’Argentine en passant par le Paso Jama, un col très haut à travers les montagnes. À la douane du Chili, les formalités ont duré plus d’une demie-heure, alors qu’à celle de l’Argentine, les douaniers n’ont pas mis plus de quinze minutes. En sortant de San Pedro de Atacama, Pierre a décidé de prendre un jeune Français qui cherchait un moyen de transport pour passer à Salta, à 635 kilomètres d’où nous étions. Nous pensions pouvoir faire ce trajet en une seule journée, mais il était dix-huit heures trente et nous étions à plus de 100 kilomètres avant Salta… Comme Pierre était fatiqué, nous nous sommes arrêtés à un camping et Frédéric a planté sa tente juste à côté de nous. Les paysages pour se rendre à Salta sont absolument incroyables, il y a des montagnes rouges, vertes, ocres et grises. La route est superbe, nous avons traversé un immense salar (Salinas Grandes) et aperçu de nombreuses lagunes de couleur turquoise, vert et bleu indigo (certaines étaient gelées, alors la glace et la neige étaient omniprésentes) … Bien sûr nous avons aussi vu des lamas et des vigognes. Le col Jama est assez impressionnant à 4,700 mètres, et il y a plusieurs miradors le long de la route. Le lendemain matin, jeudi le 4 septembre, nous sommes arrivés à Salta juste avant midi. Nous avons acheté un guide Firestone pour les routes, et nous avons visité la cathédrale. Nous planifions nous rendre au camping Carlos Xamena à deux kilomètres d’ici. Bien sûr, la piscine est fermée puisque nous sommes en plein hiver, mais il y a des douches chaudes, et même la salle de bains est chauffée! Le grand luxe quoi! Nous avons rencontré deux jeunes Canadiens de Colombie-Britannique, Josh et Aïda, qui sont ici depuis deux semaines et qui voyagent depuis onze mois. C’est agréable de rencontrer des Canadiens, nous en avons vu tellement peu depuis le début du voyage… Vendredi matin, Pierre a fait la rotation des pneus, et moi j’ai cuisiné. Nous en avons aussi profité pour laver les vêtements. Il fait un peu froid ici, c’est un peu comme l’automne ou le printemps chez nous. Pour les Argentins, le printemps approche à grands pas, alors que chez nous au Canada, c’est l’automne qui s’en vient: le système des saisons est inversé de l’hémisphère Nord à l’hémisphère Sud! Nous avons visionné en soirée le film Sicko (documentaire de Michael Moore sur le système de santé américain), puis un autre documentaire d’Oliver Stone de 2002 avec Fidel Castro. Je ne savais même pas que ce film existait… Je ne sais pas si c’est la censure qui l’a interdit chez nous ou si ce film n’a pas eu de succès puisqu’il s’agit d’un documentaire? Quoi qu’il en soit, nous avons trouvé ces deux films fort intéressants, mais peut-être un peu biaisés tout de même! Samedi et dimanche, nous avons flâné au camping. Nous avons regardé les films Elizabeth, avec Cate Blanchett (intéressant), L’Assassinat de John Lennon (très ordinaire), Grizzly Man (le gars qui s’est fait dévorer par un grizzly en Alaska et qui chaque été filmait les ours de près), La Science du Sommeil (un film français avec Miou-Miou et Charlotte Gainsbourg), ainsi qu’un autre film où Jim Carrey joue le rôle de plusieurs personnages… Lundi le 8 septembre, j’ai lavé tous les tapis du véhicule (le plus grand doit bien faire 6 pieds par quatre pieds), le tableau de bord, le coffre à gants, et Pierre a enlevé la batterie principale (complètement recouverte de poussière) et les sièges. Nous avons nettoyé minutieusement l’intérieur du véhicule, car avec toutes les routes de terre que nous effectuons, la poussière semble s’infiltrer partout… J’ai enfin pu rejoindre Annik de la Caisse Populaire pour qu’elle m’envoie un spécimen de chèque (les numéros de transit ont changé depuis que la Caisse St-Raymond s’est jointe à la Caisse St-Joseph de Hull), ainsi qu’une carte de guichet automatique (depuis le vol au Pérou en juin, mon compte était inaccessible). Et en soirée, nous avons pris un verre de vin avec nos voisins Suisses, François et Nicole, qui voyagent avec leur fils de quatre ans et qui terminent leur voyage à la fin décembre de cette année… Nous sommes aujourd’hui mardi le 9 septembre, et nous voulons vérifier pour les assurances automobiles ici en Argentine. J’aimerais aussi trouver un Internet Wi-Fi pour transférer mes photos (pas facile, vraiment: il faudrait passer quelques nuits dans des hôtels luxueux pour pouvoir profiter de ce service). Il y a bien quelques grandes villes où j’ai pu trouver des restaurants qui étaient dotés du Wi-Fi, mais vraiment, c’était beaucoup plus facile en Amérique du Nord… Nous voudrions aussi vérifier pour le propane, un autre problème pour nous en Amérique du Sud! Ce serait tellement plus facile s’il n’y avait pas ce problème de compatibilité pour les adaptateurs de propane entre chaque pays! Nous pensons reprendre la route demain le 10 septembre, et nous diriger vers Cayafete… Au plaisir!

Sucre, Salar d'Uyuni, Calama, San Pedro de Atacama

Ouf! Mercredi matin, dès que nous avons su que les bloquéos étaient suspendus (trêve de quelques heures ou de quelques jours, qui sait), nous avons filé en direction de Potosi pour nous diriger vers le salar d’Uyuni. Sur des kilomètres, les pierres s’amoncellaient, et nous n’en revenions pas de voir les résidus de vitre cassée et les cendres un peu partout sur la route! Une cinquantaine de kilomètres plus loin, juste après le pont Mendez, plus aucune trace du bloquéo, mais même pour un touriste qui aurait voulu faire le trajet à pied, cinquante kilomètres c’est un peu long… Nous sommes arrivés à Potosi vers midi, nous avons fait remplir notre réservoir et nos bidons d’essence, et il nous a fallu près d’une demie-heure pour quitter la ville puisque le pont était en réparation et que tout le monde nous envoyait dans des directions différentes. La route entre Pototsi et Uyuni est en terre, et il y a des travaux partout. Je pense qu’ils élargissent la route pour éventuellement la paver, c’est parfait, sauf que tous les détours à cause de la construction nous ont un peu retardés (7 heures). Nous nous sommes donc installés (après Tica-Tica et avant Pulacayo) près de la route en soirée. Le lendemain matin, nous nous sommes dirigés vers Uyuni, où nous avons rencontré plusieurs touristes, dont des Russes et des Tchéquoslovaques. Nous nous sommes promenés le long du marché, sans oublier le cimetière des locomotives. Il faut voir ces énormes engins rouillés au bout du village. Les trains étaient utilisés pour transporter l’argent de Potosi à Uyuni vers le Chili, mais maintenant, il n’y a plus qu’un train par semaine! En fin d’avant-midi nous avons quitté Uyuni et nous nous sommes dirigés vers Colchani, le premier village du salar. Tout est blanc, et les travailleurs remplissent les camions à la pelle, quel travail difficile! Ils n’ont pas de grues ou d’outils mécaniques, tout semble se faire à la main, et les salaires ne sont pas terribles non plus. Puis nous avons continué vers l’Hôtel de Sel, un bâtiment tout en sel, avec des meubles en sel, des murs en briques de sel, des sculptures en sel: bref, il n’y a que du sel à cet endroit, et c’est très beau. Cela me faisait un peu penser à l’hôtel de glace à Québec! Nous avons suivi les Jeeps 4 x 4 chargés de leurs clients (nous n’avons pas de GPS, malgré que cet instrument soit très recommandé ici, car il y a des pistes partout et les boussoles ne fonctionnent pas à cause du sel je crois) et nous sommes arrivés à l’île des Pescadores, une île de corail avec des centaines (ou des milliers?) de cactus géants (jusqu’à douze mètres). Incroyable, cette île de cactus au milieu d’une mer de sable blanc entourée de volcans, sous un ciel d’un bleu profond sans aucun nuage! Nous avons rencontré deux Québécois à la retraite, Lise et Michel de St-Eustache, et nous avons eu beaucoup de plaisir à échanger avec eux. Michel est Suisse d’origine, mais il est au Québec depuis environ trente-cinq ans. Lise est institutrice, alors que Michel est ingénieur mécanique. Nous avons visité l’île avec eux (grotte de corail, mirador, etc.) et nous avons jasé avec eux dans leur Chalet (roulotte montée dans leur camion 4x4 de 250 chevaux) en soirée. Ils font un peu le trajet inverse de nous, ils ont déjà visité l’Argentine, le Chili et le Brésil, et ils remontent tranquillement vers le Québec (ils projettent d’y être en mars 2009). Le lendemain matin, nous sommes repartis vers San Juan pour nous diriger vers le Chili. Après le salar, la route était terrible (Michel nous avait même dit avoir fait deux crevaisons la veille), et les indications étaient absolument nulles (plusieurs pistes, mais aucun panneau indiquant quoi que ce soit). Nous sommes finalement arrivés à San Juan, et nous avons continué sur un autre salar un peu moins blanc (Chiguana) en longeant une voie de chemin de fer pour nous guider. La route, ou plutôt la piste, était franchement exécrable, et nous avions hâte d’arriver au Chili. Je ne conseille à personne de passer par San Juan: oui cela sauve environ une centaine de kilomètres de routes de terre (autrement il faut revenir par Uyuni et passer par San Cristobal) mais les pistes sont tellement difficiles! En sortant de Bolivie, il faut maintenant payer à la frontière bolivienne 21 bolivianos par personne (depuis le 16 juin 2008 selon un papier affiché sur le mur). Pour le Chili, il y a une inspection complète du véhicule, à la fois par les douanes et par le Service d’Agriculture (aucun fromage, produit laitier, viande, légume ou fruit, amendes très salées!). Nous étions contents de nous retrouver sur les routes du Chili (route de terre jusqu’à Calama, mais au moins, cette route est une vraie route, pas une piste de tracteur!). Les paysages ici sont fabuleux: cols très hauts, salars, montagnes, volcans fumants, etc. Nous nous sommes arrêtés à la station ferroviaire San Pedro pour la nuit, et ce matin, samedi le 30 août, nous nous dirigeons vers Calama. Il y a une énorme mine de cuivre tout près, Chuquicamata, la plus grosse mine de cuivre à ciel ouvert au monde… Mais comme nous sommes aujourd’hui samedi et que la mine est fermée pour la fin de semaine aux visiteurs, nous nous y rendrons lundi. Nous avons donc lavé et ciré le véhicule, et nous avons aussi fait faire un changement d’huile. Bien sûr, nous avons fait l’épicerie (nous avons trouvé plusieurs des aliments qui nous avaient manqué lorsque nous étions en Bolivie) et fait quelques emplettes au Home Center (un peu comme le Canadian Tire ou le Home Depot). Avec beaucoup de difficultés, nous avons fait remplir le petit réservoir de propane (10 litres) chez Lipigaz pour presque 14$ américains! Plus cher qu’au Canada (6$), mais le Chili n’est pas un pays où le coût de la vie est bon marché. L’essence y est trois fois plus chère que’en Bolivie, mais les routes sont meilleures, et les gens respectent les feux de circulation ainsi que les limites de vitesse et ils ne klaxonnent pas sans arrêt comme en Bolivie. Chaque pays a ses plus et ses moins, c’est certain… Les gens sont très gentils et très serviables ici, et plusieurs parlent anglais! Dimanche le 31 août, j’ai essayé de connecter mon portable sur Internet (Wi-fi au centre d’achats), mais le signal était vraiment trop faible. Nous avons aussi essayé de visiter la mine, mais ce n’était pas possible avant mercredi après-midi, alors nous avons laissé tomber. Nous nous sommes dirigés vers la Vallée de la Luna, un peu avant San Pedro de Atacama, et nous avons adoré cet endroit incroyable. Nous avons marché dans les dunes et les canyons, et admiré les paysages fantastiques. Cet endroit est très difficile à décrire, j’espère que les photos pourront mieux expliquer… Nous avons campé à la Vallée de la Mort, juste à côté de l’immense croix blanche. Lundi le 1er septembre, après nous être un peu promenes dans la Cordillère de Sel (Vallée de la Mort), nous sommes entrés à San Pedro de Atacama. Nous avons vérifié avec les agences pour retourner en Bolivie voir les lagunes Verde et Colorado, ainsi que les geysers El Tatio (qui se trouvent au Chili, à 95 km. d’ici). Il n’y avait pas suffisamment de passagers (certains autobus exigent 27, mais le minimum est 10), et nous avons décidé de laisser faire. Finalement, nous nous sommes débarassés des bidons d’essence qui prenaient vraiment trop de place dans le véhicule, et nous avons changé nos bolivianos pour des pesos chiliens. Nous avons marché dans les rues de San Pedro, et visité l’église très ancienne en adobe. Nous sommes ensuite allés nous baigner à la lagune Cejar, où l’eau est tellement remplie de sel qu’il est impossible de ne pas flotter. Il y a 16 mètres d’eau de profondeur, mais c’est impossible de toucher le fond, on remonte aussitôt à la surface! On nous demandait 8$ pour stationner pour la nuit (le même montant que pour se baigner) alors après profité de l’eau salée, nous sommes allés nous installer un peu plus loin dans le désert. Mardi matin (2 septembre), nous sommes allés à Toconoa, un petit village où les maisons sont faites de pierres tirées des volcans avoisinants, et nous avons visité le salar d’Atacam. Nous avons surtout apprécié la Réserve Nationale de Flamants Roses, avec trois espèces de flamants. Nous en avons vu à peu près une trentaine, vraiment, c’était très spécial. Nous avons fait toutes les pistes du salar, admiré les volcans et les lagunes de sel, et même visionné un film sur le salar. Nous sommes retournés à San Pedro de Atacama pour faire le plein d’essence (3 fois plus cher qu’en Bolivie), et nous avons acheté un livre de Michael Connelly pour occuper nos soirées. J’ai bien essayé de me connecter au café-bar Adobe (un des seuls endroits où ils ont du Wi-Fi ici), mais cela n’a pas fonctionné. Nous devrions donc entrer en Argentine demain, en passant par Paso Jama, un col de plus de 5,000 mètres. Nous croisons les doigts que tout ira bien! Au plaisir!