24 janvier 2012

Si Phan Don (4,000 îles)




Nous sommes arrivés de Champasak aux 4,000 îles samedi après-midi (21 janvier). J'ai fait la tournée des hôtels à l'arrivée, pendant près de deux heures, et j'étais un peu découragée lorsque je suis retournée au resto où m'attendait Pierre en buvant une grosse bière. Je croyais qu'il nous faudrait marcher un autre 4 kilomètres avec nos sacs à dos (à l'autre bout de l'île Don Det), mais par chance, Pierre avait été sollicité par la jeune fille du restaurant qui louait des chambres. Tout le monde, à la sortie du bateau, se dirige vers les rues Sunset ou Sunrise, alors qu'il y a des bungalows isolés tout près du traversier. Nous ne voulions pas d'une hutte en bambou avec des trous entre les planches au sol qui laissent passer les maringouins. Les huttes avec des planches en bois pour boucher les fenêtres sont trop sombres (mais elles ne laissent pas passer les maringouins), et celles sans salles de bains ou avec des matelas inconfortables posés sur le sol, même si elles sont moins chères, sont définitivement à exclure pour nous. J'étais très contente de la trouvaille de Pierre: bungalow avec des planchers de céramique, une porte-patio, de grandes fenêtres, une grande penderie, une salle de bains avec miroir, lavabo, douche, un immense patio, une table sur la terrasse avec un évier, bref, le meilleur bungalow de l'île, et pour le même prix que les huttes en bambou sans aucun meuble (après négociations de ma part bien sûr). Pour les voyageurs que cela intéresse, le bungalow n'a pas de nom, il est beige avec des poteaux de céramique bruns autour de la galerie, et il se trouve à droite du premier resto où s'arrête le bateau en provenance de Nakasang.

Nous avons marché jusqu'à l'autre île (Don Khone), il en coûte 20,000 kips pour traverser le pont construit par les Français au siècle dernier. Les chutes ne sont pas très hautes, mais le volume d'eau déversé est impressionnant. Les rugissements du Mékong et les innombrables chutes d'eau sont tout à fait fantastiques. Le temple est très ordinaire, et le reste de l'île est aussi délabré que sur l'île où nous sommes. Par contre les prix semblent ridicules: 50$ US pour un bungalow avec vue sur le Mékong.

L'Internet ici est à 4$ l'heure, ce qui est un peu élevé pour le Laos, mais d'un autre côté, ils n'ont l'électricité ici que depuis deux ans, et ce sont les fermiers qui sont devenus restaurateurs et hôteliers, alors il ne faut pas trop leur en demander. Les restos sont terribles, la cuisine est fade et la propreté n'est pas au rendez-vous. Alors les prix deux fois plus élevés qu'ailleurs au Laos ne sont pas justifiés... Nous avons un peu d'appréhension pour la traversée au Cambodge demain. Le tarif pour le visa cambodgien devrait être de 20$ U.S., mais il paraît que les douaniers exigent trente euros plus 3$ U.S pour l'étampe dans le passeport. Des voyageurs ont dû attendre plus de cinq heures trente parce qu'ils voulaient payer le tarif officiel, et l'autobus ne les a donc pas attendus (ils avaient payé leur billet jusqu'à Pnom Penh, un trajet de huit heures). Ils ont été bloqués à la frontière, ils ont perdu une journée, et ils ont dû se rabattre sur la première chambre qu'ils ont trouvé. Nous avons donc décidé, pour passer la frontière au plus vite, de payer le prix demandé même si nous savons que les douaniers s'en mettent beaucoup dans les poches! Il y a toutes sortes de prétextes pour soutirer de l'argent: un certificat de santé, trois photos plutôt que deux, etc. Ils ne savent plus quoi inventer pour soutirer de l'argent aux touristes. La seule autre solution, c'est de prendre l'avion pour arriver directement à Pnomh Penh, mais il faudrait retourner à Vientiane et le prix du billet d'avions, avec Laos Airlines, est de 180$ U.S. Bon, cela fait partie des aléas du voyage!

Pierre a décidé de notre prochaine destination au Cambodge: Ban Lung, le pays de la Terre Rouge, au Nord-Est, dans la province de Ratanaki. Les agences de voyage de Don Det où nous sommes parlent d'un trajet de 5 heures après Stung Treng (première ville après la frontière), alors que des compte-rendus de voyageurs indiquent plutôt douze heures de route. Nous verrons bien...

Bons baisers du Laos, et portez-vous bien!