04 janvier 2009

Patagonie Argentine et Jour de l'An

Dimanche le 28 décembre, nous avons filé du Parc Périto Moreno à Gobernador Gregores (nous aurions pu éviter cette étape et passer directement à Tres Lagos une centaine de kilomètres plus loin par un raccourci, sauf qu’il nous fallait de l’essence et que c’était le seul endroit possible pour en obtenir). Bref, impossible de passer à Tres Lagos directement parce que nous aurions manqué d’essence entre temps, donc un petit crochet par Gobernador Gregores. Malheureusement, nous avons dû attendre jusqu’à mardi le 30 avant que la seule station du village ne reçoive de l’essence. Parce que nous sommes en Patagonie, l’Internet est souvent le double pour les étrangers. Dans cette région, la facture pour l’essence et les provisions alimentaires est souvent multipliée par deux pour les gens qui ne sont pas d’Argentine, même si ce n’est pas partout, heureusement. C’est un peu agaçant, mais c’est une pratique caractéristique de la région la plus australe de la planète… Nous avons profité de l’interlude obligé pour faire la rotation des pneus, et nous nous sommes rendus compte de certains petits problèmes mécaniques : ressort de suspension, amortisseurs, fuite d’antigel, et surtout, perte d’huile à moteur. À Gobernador Gregores, aucun mécanicien ne pouvait effectuer de travail sur notre véhicule, et l’on nous a dit qu’il s’agissait probablement d’une pierre qui avait trouée la panne en dessous du moteur. Nous avons roulé jusqu’à El Chalten pour voir le Mont Fitz Roy, et chemin faisant nous nous sommes rendus compte que nous perdions au moins 1 litre d’huile aux cents kilomètres, peut-être plus… Nous nous sommes rendus au camping du parc national des Glaciers, et nous avons acheté 5 litres d’essence pour pouvoir nous rendre jusqu’à Calafate. Au camping, nous avons rencontré des gens adorables, Frédéric et Anne, de France. Leur véhicule est un Toyota dont la partie camping a été construite entièrement par Frédéric, et aménagée par Anne, qui est une couturière aux doigts de fée. Cette femme est d’une beauté incroyable, malgré ses soixante ans. On lui en donnerait à peine 40, et Frédéric, le marin au cœur tendre, est un mécanicien hors pair. Leur véhicule est vraiment spécial, un Toyota 4x4 qui est parfait pour toutes les pistes. Frédéric nous a donné de bons conseils pour le véhicule, et lorsque nous serons à Punta Arenas, nous essaierons de trouver un mécanicien qui pourra sortir le moteur et replacer le Spi Joint (je ne suis pas certaine de l’épellation de ce mot). Une douzaines d’heures de travail environ… Croisons les doigts que tout ira bien et que nous pourrons trouver un mécanicien compétent au Chili ! Ici, à El Chalten, les mécaniciens n’ont pas d’outils, pas de pièces, pas de lift, pas d’espace propre où travailler. Et il n’y a pas non plus de modèles semblables au nôtre… Il nous faut seulement vérifier régulièrement le niveau d’huile et ajouter de l’huile dès qu’il en manque, ce qui veut dire que nous devrons arrêter à chaque 50 kilomètres environ. Nous avons dormi au camping du Parc National des Glaciers, et le lendemain matin (mercredi le 31 décembre), nous sommes allés faire la Chorillo de Salto et ensuite nous avons rejoint Anne et Frédéric pour nous rendre à la laguna Capri. Nous avons passé un très beau Jour de l’An, avec Anne et Frédéric, et aussi plusieurs Allemands, dont Walter et Christa, dehors sous les étoiles, à célébrer au champagne, gracieuseté de nos amis les Allemands. Le 1er janvier, comme nous étions un peu moins en forme (Pierre souffrait de ses ampoule aux pieds), nous avons décidé de reporter au lendemain l’excursion de 26 kilomètres à la Laguna Torre, et j’en ai profité pour faire la lessive. Vendredi (2 janvier), nous nous sommes levés tôt pour nous rendre à la Laguna Torre avec Anne et Frédéric. Le vent était incroyable, et arrivés au bout de la piste, nous avons décidé de rebrousser chemin pour dîner afin d’être un peu à l’abri du froid et du vent. Nous étions contents d’avoir entrepris cette piste, mais nous étions aussi très heureux de revenir au village. Dans l’après-midi, d’autres Français sont arrivés, Claude et Alain (Exploracy), accompagnés de Patrick, le banquier-navigateur, et d’une prof de littérature sympathique, Anne. Cela fait toujours plaisir de rencontrer d’autres voyageurs, surtout lorsqu’ils parlent la même langue que nous, et qu’en plus, ils sont attachants et dynamiques ! Le lendemain, nous avons décidé de rester une journée de plus, et nous avons rencontré Peter et Anka, deux Allemands du sud (Lards, où se trouve la grande base canadienne) et comme nous étions très intrigués par leur véhicule, nous leur avons demandé de nous montrer. Imaginez, un véhicule sans porte ni fenêtres pour la cellule (les fenêtres se trouvent sur le toit, qui est trop haut pour qu’un voleur puisse l’atteindre), avec une double paroi qui peut se soulever comme un auvent. Claude nous a invités pour un Pisco, et nous avons passé la soirée à jaser (nous étions dix dans leur camping-car: Claude et Alain, Anne et Frédéric, Patrick et Anne, Peter et Anka, Pierre et moi.) Chaque voyageur a des anecdotes à raconter, des expériences, des infos à échanger, alors ces réunions sont toujours trop brèves ! En passant, Claude et Alain ont un site Web sur leur voyage en Afrique : http://www.africacy.com Super intéressant ! Aujourd’hui dimanche le 4 janvier, nous quittons pour Calafate… Cette petite ville est vraiment jolie, sauf qu'elle est très touristique et donc assez chère. Nous y avons fait nos provisions, nous nous sommes ravitaillés en essence, et il nous reste à acheter d'autre huile à moteur (plusieurs magasins sont fermés le dimanche) avant de nous rendre au glacier Perito Moreno (40 pesos par personne pour l'entrée). Nous espérons que malgré notre fuite d’huile, tout se passera bien. Au plaisir !