10 juillet 2008

Lac Titicaca, Sorata et La Paz (Bolivie)

Mercredi le 2 juillet, nous sommes entrés en Bolivie en passant par Yunguyo et nous nous sommes ensuites dirigés vers Copacabana. Le passage des douanes a été réalisé en quelques minutes. Les douaniers nous ont demandé une contribution de 20 bolivianos, mais nous leur avons mentionné que l’ambassade nous avait assuré que nous ne devions rien payer, et ils nous ont laissé passer. Arrivés à Copacabana, Pierre a eu un peu de mal à retirer de l’argent parce qu’il n’y avait aucune banque ou guichet automatique et les retraits sur Visa ou Mastercard n’étaient pas possibles non plus. Heureusement, nous avions des dollars américains en réserve que nous avons pu échanger! Nous nous sommes promenés un peu dans le village et avons visité la fameuse église de la Virgen de Copacabana. Le lac Titicaca ici est vraiment très beau (nous préférons le côté Bolivien au côté Péruvien) et le bleu très profond et l’immensité de la nappe d’eau, sans parler du fait qu’il s’agit d’un des lacs les plus hauts du monde, le rendent tout à fait spécial. Nous avons bien le Lac St-Jean au Québec, qui est très beau aussi, mais sans doute en raison de l’altitude, la couleur de l’eau ici est indigo, et je n’avais jamais vu de lac de cette couleur auparavant. Nous avons mangé de la truite du Lac Titicaca pour souper dans un petit restaurant avec terrasse donnant sur le lac en admirant le coucher de soleil et les bateaux amarrés au port… Puis nous avons trouvé un cochera, un endroit gardé pour le véhicule pour la nuit. Comme nous sommes assez près du Pérou, nous ne voulons pas prendre de risque… Nous aurions pu camper sur les bord du lac Titicaca, mais Pierre se sentait un peu inconfortable. Le lendemain matin (jeudi le 3 juillet), vers huit heures trente, nous nous sommes embarqués pour une magnifique croisière de 2 heures pour nous rendre jusqu’à l’Isla del Sol. Nous avons accosté à la partie Nord, où nous avons visité les premières ruines Inca du pays, et nous nous avons décidé de traverser l’île à pied (environ 3 heures). Nous aurions pu retourner en bateau jusqu’à la partie Sud au village de Yumani, mais les paysages ici sont tellement beaux (cela ressemble beaucoup à la Grèce ou à la Méditerranée) que nous avons voulu en profiter et marcher un peu. Puis nous sommes retournés en fin d’après-midi au bateau, et nous avons jasé avec des touristes britanniques, français, avec un Basque (entre l’Espagne et la France) et avec des Américains sur le trajet du retour. Le bateau est rentré à 18 heures à Copacabana, et même si nous avions pensé monter au Cerro Calvario pour admirer le coucher du soleil (30 minutes de marche ardue pour arriver au sommet de la montagne), nous avons finalement décidé de retourner directement au véhicule. Jenny et Ian, deux touristes de l’Angleterre, qui se servent surtout de leur bicyclette pour voyager ici, nous ont offert gracieusement leur guide Rough Guide sur la Bolivie, parce qu’ils se dirigaient vers le Pérou le lendemain et qu’ils n’en avaient plus besoin. Nous avions déjà acheté Le Petit Futé sur la Bolivie, et nous avons bien sûr notre Lonely Planet et notre Footprint pour l’Amérique du Sud, mais c’est toujours intéressant d’avoir plusieurs guides… Notre humble opinion que Lonely Planet est superbe pour les cartes (mais il s’adresse plus aux backpackers ou aux voyageurs par avion), que le Footprint est plus adapté aux voyages par la route (camping-car), que le Rough Guide est plus à jour pour l’information générale, et que le Petit Futé en français est génial pour nous donner de très bonnes descriptions des lieux… Vendredi le 4 juillet, nous avons eu la belle surprise d’apercevoir le camping-car de la famille Motte sur le même terrain de camping que nous au réveil! Après le déjeûner, nous sommes allés leur faire une petite jasette, et ils nous ont appris que le camping-car des Sergent (une famille française extrêmement sympathique), avait été accroché il y a 3 jours alors qu’ils magasinaient… Heureusement, les policiers ont retrouvé le fuyard qui était responsible de l’accident, et apparemment que les dommages seront remboursés, mais c’est toujours désagréable de perdre du temps au poste de police et au garage dans une contrée étrangère! Nous avons ensuite pris la route pour Sorata, et nous avons longé le Lac Titicaca sur plusieurs kilomètres, avec des vues à couper le souffle! Nous avons ensuite traversé le lac par lancha (une sorte de bateau rudimentaire qui embarque un ou deux véhicules pour effectuer la traversée du lac) et nous sommes arrivés au pied du mirador que nous avons escaladé pour mieux apercevoir les montagnes blanches et le canyon extraordinaire de Sorata. Il s’agit probablement du plus beau village de Bolivie! Nous avons acheté des oranges dans la rue, et nous nous sommes promenés dans les rues pour mieux saisir le pouls de l’endroit… Nous avons campé près du terrain de soccer à Sorata (très tranquille) et samedi le 5 juillet, nous étions en route dès 8 heures du matin pour nous rendre à la Grotte San Pedro (elle comporte un lac souterrain), à 12 kilomètres d’ici par une route de terre très accidentée… Nous avons traversé un ruisseau, mais surtout, il y avait des pentes abruptes, des roches sur le chemin, des trous d’eau etc. mais nous sommes finalement arrivés. L’entrée au site est de 15 bolivianos par personne, et le pédalo pour le lac souterrain est de 10 bolivianos. Après avoir visité les lieux pour 40 minutes, nous étions prêts à repartir. Les cavernes au Vénézuéla et en Orégon détiennent encore la palme! Lorsque nous sommes retournés à Sorata, nous avons revu Virginie et Alexis Motte, et nous sommes allés déguster un café avec eux sur une petite terrasse. Nous nous sommes quittés vers midi, et nous sommes retournés dîner au mirador, d’où les montagnes avoisinantes ressemblent aux Alpes enneigées. Après le dîner, nous nous sommes rendus à Tihuanacu, apparemment les ruines pré-Inca les plus importantes de la Bolivie. Comme le site ferme à 4 hres 30 de l’après-midi et qu’il était 5 hres 30 lorsque nous sommes arrivés, nous nous sommes garés au parquéo et nous avons passé une soirée tranquille. Durant la nuit, le thermomètre est descendu à 15 degrés Celsius sous zéro, et au matin, il faisait moins 10 degrés dans le véhicule. Brr… Nous avons essayé de le partir pour mettre le chauffage, mais rien à faire, sans doute en raison de l’altitude (4,000 mètres), la petite Westfalia n’a pas voulu démarrer. Dimanche matin (le 6 juillet) nous sommes allés visiter le site, et nous avons joint un groupe d’Américains arrivés en autobus. Dommage que les conquistadores espagnols aient creusé et profané la pyramide afin d’y trouver de l’or! Nous avons admiré l’énorme statue monolithique se trouvant au musée, mais le reste du site ne semblait pas tellement intéressant, après les sites du Pérou: Sipan, Kuélap, Pisac, Sacsayhuaman et Machu Pichu… Ils ont aussi augmenté les prix d’entrée: en 2007, il en coûtait 3.50$ pour visiter les ruines, et aujourd’hui, le billet est de 12$. Nous sommes repartis vers 11 heures (le soleil a sans doute réchauffé suffisamment le moteur pour que le véhicule daigne enfin repartir) et nous sommes entrés à La Paz pour dîner. Nous avions fait changer les freins à Abancay au Pérou il y a à peine huit cents kilomètres (nous avions acheté les plaquettes originales à Lima) mais il semble que nous ayions encore des problèmes… Les montagnes sont vraiment escarpées ici, j’imagine que cela y est sans doute pour quelque chose! À la Paz, comme nous étions dimanche, tout était fermé ou presque, mais nous avons tout de même pu faire une grosse épicerie et nous avons aussi acheté 3 DVD. Dans la soirée, après nous être régalés de brochettes de poulet et de fraises au caramel, nous nous sommes installés pour regarder le film The Grand Debate, avec Denzel Washington (tout à fait excellent!), mais au bout d’une heure, les piles de l’ordinateur nous ont complètement lâché! Depuis que l’on nous a volé notre convertisseur de 400 watts, il ne me reste que le petit convertisseur de 75 watts, et il ne suffit pas à la tâche puique l’ordinateur consomme 250 watts… Je vous jure que le fait que dans la plupart des pays d’Amérique du Sud, le courant électrique soit 220 plutôt que 110 comme chez-nous au Canada cause vraiment un problème quand on n’a plus accès aux convertisseurs qu’on trouve facilement chez nous… Nous essaierons encore une fois les magasins électroniques ici à La Paz, mais je n’ai plus tellement d’espoir. Il paraît qu’il est plus facile de trouver ce genre de matériel au Chili, alors nous gardons les doigts croisés. Je n’avais jamais considéré à quel point nous sommes chanceux d’avoir accès à l’électricité si facilement dans les pays nord-américains. Ici en Bolivie, plusieurs villages n’ont pas l’eau courante et encore moins l’électricité… Cela fait penser un peu à l’Inde! Lundi le 7 juillet, nous nous proposons de nous rendre au bureau touristique et d’essayer de faire réparer la caméra (elle est tombée à Machu Pichu et l’écran s’est cassé, alors il faut prendre des photos à l’aveugle et on ne peut plus vider la carte). Cela sera ma quatrième caméra depuis le début du voyage: la première a été exposée à une trop forte chaleur, la deuxième a été volée, la troisième a subi une chute! Mais tout cela fait partie des petits enuis en voyage, vraiment rien de grave… Finalement, nous avons acheté une autre caméra, et trouvé des écrous pour les tuyaux du système anti-refroidissement. Cela nous a pris toute la journée… Mardi le 8 juillet, nous avons essayé de partir l’auto pour nous rendre au garage puisque le compteur de kilomètres ne fonctionnait plus, mais comme l’auto ne voulait absolument pas démarrer, nous avons passé beaucoup de temps à essayer de la mettre sur la route, et nous nous sommes rendus de peine et de misère au garage. Ils n’ont rien trouvé, mais ils ont vérifié toutes sortes de choses… Nous sommes retournés au camping, puis nous sommes allés au sauna et à la piscine. Mercredi le 9 juillet, nous avons décidé de ne pas retourner au garage tout de suite, et de passer plutôt du temps pour vérifier nos messages, puisque l’auto ne veut plus repartir… Nous essaierons de trouver une usine pour faire remplir le réservoir de propane, si possible. Jusqu’ici cependant, cela ne semble pas possible, puisque toutes les tiendas et les almacenes (magasins) d’accessoires de propane auxquelles nous nous sommes reférées semblent ne pouvoir nous aider… Il y a des jours comme cela où le Canada me manque, c’est tellement facile pour tout chez nous, alors qu’ici, les gens nous donnent toutes sortes de directions différentes et nous envoient dans tous les sens. Je commence à croire que c’est comme pour l’Inde, où les gens aiment mieux donner une réponse (quitte à dire n’importe quoi) que de dire qu’ils ne savent pas! Jeudi le 10 juillet, Pierre a décidé de retourner au garage en taxi, puisque l’auto ne veut rien savoir de démarrer. Espérons que cette fois-ci, ils pourront faire quelque chose. Je vais essayer de trouver un endroit où je peux connecter mon portable… Au plaisir!

Chinchero, Pilillacta, Desaguedero

Jeudi matin le 26 juin, nous nous sommes rendus à Chinchero, d’autres ruines archéologiques incluses dans le Boleto Touristico. L’église coloniale est très ancienne et typique, mais malheureusement, les photos sont interdites. Nous sommes ensuite retournés à Cusco, où nous avons fait un plein d’essence et plusieurs courses pour l’eau, l’épicerie et le vin… Nous sommes ensuite allés à l’usine de gaz sur la route vers Puno (San Geronimo), mais malheureusement, ils ne pouvaient effectuer le remplissage à cause de notre adapteur de propane différent du Pérou (nous l’avons acheté en Ecuador)! Et comme les véhicules ne sont pas autorisés à entrer à l’intérieur des murs de l’usine, il aurait fallu défaire notre autre réservoir propane fixé au véhicule pour qu’ils vérifient s’il était possible pour eux de le remplir. Et disons que l’homme qui nous a répondu était très désagréable… Nous avons donc continué notre route, en espérant que nous pourrons acheter un adapteur pour la Bolivie et trouver un forgeron qui pourra modifier l’embout du réservoir équatorien… Nous avons ensuite visité le site archéologique de Pikillacta, et après avoir fait environ la moitié de la route Cusco-Puno, nous nous sommes arrêtés à Aguas Calientes, où nous avons profité des eaux thermales avant d’aller dormir. Il fait très froid ici, car nous sommes à une altitude d’environ 4,000 mètres de hauteur. La chaleur élevée des bains est vraiment appréciée… Vendredi le 27 juin, nous avons passé la journée à nous reposer, et nous avons profité des piscines. L’eau médicinale provient des volcans, et heureusement qu’elle est tempérée par de l’eau froide, car elle est bouillante! Nous avons passé une nuit très tranquille, et samedi le 28, nous nous sommes dirigés vers le lac Titikaka, tout près de Puno. Nous avons eu beaucoup de difficultés à trouver un stationnement gardé avant d’aller nous promener le long du lac… Nous avons rencontré un groupe d’archéologues californiens, nous avons fait quelques provisions, et finalement, après nous être fait arrêtés deux fois par les policiers qui essayaient sans succès de nous coller une contravention (ils ne peuvent pas nous donner une contravention juste parce que nous sommes des touristes quand même!), nous avons décidé de quitter Puno. Nous nous sommes dirigés vers Sillustani (site recommandé par les archéologues de Los Angeles), et nous avons visité avec plaisir ce site funéraire comprenant des chulpas de 12 mètres de haut, sur les bord du lac Umayo. Les chulpas sont des tours funéraires cylindriques faits de pierre taillée, où les Cholla enterraient leurs aristocrates. Nous avons campé près du musée (la température est descendu à 4 degrés Celsius sous zéro pendant la nuit), nous avons visité le musée le lendemain matin (dimanche le 30 juin), puis nous nous sommes mis en route vers Arequipa. Nous avons rencontré, quel plaisir, la famille Sergent de France (que nous avions déjà croisée en Équateur à la lagune Quilotoa). Ils ont fait à peu près le même trajet que nous, sauf qu’à Nasca ils ont bifurqué vers Aréquipa plutôt que d’aller vers Cusco, et ils n’ont donc pas visité le Machu Pichu encore. Nous pensions aller au Canyon del Coca comme les Sergent, sauf qu’il n’y a pas de station-service sur 300 km, et le réservoir est déjà à moitié vide… Tant pis, nous tenterons notre chance! C’est tellement agréable de rencontrer des gens si sympathiques qui parlent français! Nous sommes arrivés à Chivay en début de soirée, et des policiers nous ont expliqué qu’il nous fallait payer 70 soles pour continuer. Deux autobus sont passés sans se faire arrêter, mais j’imagine que les passagers étaient péruviens. Dans notre Lonely Planet 2007, il est écrit que cette tactique est un racket, et qu’il faut refuser de payer. Nous avons tous les quatre insistés (je pense qu’Éric et Patricia étaient tout aussi frustrés que nous), et finalement, comme les policiers tenaient mordicus à nous faire payer, nous nous sommes arrêtés pour de l’essence et nous avons dormi en face d’un Hospedaje. Nous n’avons aucun problème avec les péages (il y en a beaucoup au Pérou), avec les prix des musées ou des ruines, mais un billet touristique obligatoire, après une mauvaise route de 82 kilomètres, juste pour passer sur une route de terre et voir un canyon, vraiment cela dépasse les bornes. Lundi matin le 30 juin, nous sommes donc rentrés bredouilles à Aréquipa. Nous avons trouvé un stationnement gardé (10 soles par jour), et nous sommes partis visiter la ville à pied. Nous avons payé 60 soles, à part du guide, pour la visite du couvent Santa Catalina, le plus grand couvent des Amériques. C’était intéressant, mais je ne sais pas, je dois être un peu blasée des églises et des couvents, je n’ai pas vraiment apprécié. Nous avons acheté aujourd’hui un guide français sur la Bolivie, car nous quitterons définitivement le Pérou cette semaine. Nous avons vraiment apprécié Sipan, Huaca de la Luna, Chachapoyas, la laguna Paron, le Machu Pichu et la fête de l’Inti Raymi à Cusco, mais nous ne retrouvons pas chez les gens d’ici l’authenticité que nous avions rencontrée en Colombie et en Ecuador… Le Pérou est aussi plus dispendieux que ses voisins du Nord, car il y a beaucoup de sites touristiques assez chers, les prix sont souvent majorés pour les étrangers, et l’essence est au moins quatre fois plus chère qu’en Équateur. Le Nord du pays est un désert longeant la côte, la Sierra dans le milieu est très belle mais les routes sont parfois difficiles, et le Sud est très touristique, mais il faut avouer que certains sites sont tout à fait uniques (le Machu Pichu entre autres)… Mardi matin le 1er juillet, nous nous sommes dirigés vers Moquegua, une très belle petite ville. Puis nous sommes montés avec le véhicule dans les montagnes sur une très belle route, vers Desaguedero afin d’atteindre la frontière pour le Bolivie. Nous sommes montés jusqu’à 4,608 mètres, et nous sommes arrivés à Desaguedero en soirée. Cette ville-frontière est très triste et très sale, mais malheureusement, nous y étions… Comme Pierre ne voulait pas coucher ici, nous avons continué à la nuit tombée vers Yunguvo, une autre-ville frontière à environ trente ou 40 kilomètres de Desaguedero. Mais plus nous avancions, et plus il devenait difficile de trouver un stationnement pour la nuit… Nous avons donc payé une propina (pourboire) à un passant pour qu’il nous indique un garage (un endroit très sale, en terre battue, avec des poules se promenant au millieu des voitures). Et la dame a doublé le prix qu’elle nous avait indiqué en soirée le lendemain matin… Définitivement, nous réalisons que la pauvreté des paysans les motive à prendre avantage des touristes comme ils peuvent… Nous devrions entrer demain (2 juillet) en Bolivie. Au plaisir!