09 août 2008

Du Chili à la Bolivie

La ville d'Antogasta n'est à peu près pas décrite dans les guides, nous pensions donc qu'il n'y aurait pas grand-chose à visiter... Nous avons été supris, car c'est une ville très propre, idéale pour se ravitailler pour les provisions, avec de grands centres d'achats, plusieurs musées (cette ville appartenait à la Bolivie avant la Guerre du Pacifique), et la mer est absolument fantastique. Nous nous sommes même baignés, malgré la fraîcheur de l'eau, qui était très propre et très claire. Nous avons surtout apprécié La Portada, une formation rocheuse en forme d’arche située dans la mer au large de la plage. Les falaises, les grottes, les oiseaux, et le rocher lui-même (un peu plus petit que le Rocher Percé en Gaspésie) font de cet endroit un lieu vraiment spécial. Nous y avons rencontré un groupe d’Allemands avec deux véhicules blindés qui ont voyagé en Amérique du Sud pendant 20 mois (ils retournent en Allemagne dans 4 mois). Ils trouvent que l’essence est très chère ici (si on compare avec l’Ecuador et la Bolivie, c’est trois à quatre fois plus cher). Il faut dire que ces véhicules militaires consomment 20 litres aux 100 kilomètres! Nous avons donc campé à côté d’eux, en haut d’une falaise avec vue imprenable sur la mer. Mercredi matin, le 6 août, nous sommes partis d’Antofagasta, nous avons fait le plein d’essence, puis nous avons roulé toute la journée dans le désert, et nous avons aussi aperçu quelques salars… Aucune végétation, seulement du sable et des pierres, et une belle route d’asphalte rectiligne! Nous nous sommes rendus juste après Huara, aux géoglyphes Gigante d’Atacama, des dessins qui ressemblent un peu aux lignes de Nasca au Pérou. Nous avons admiré le coucher du soleil sur les montagnes et ce matin, jeudi le 7 août, nous reprenons la route… Nous voulons retourner à La Paz en Bolivie afin de récupérer notre colis, en passant par une route différente afin d’admirer les Parcs Nationaux du Nord. La route que nous avons prise pour nous rendre à Antofagasta longeait la mer, alors que celle que nous empruntons maintenant passe par l’Altiplano (montagnes). Il n’y a pas de station-service entre Pozo Almonte (trente kilomètrres avant Huara) et Colchane (frontière de la Bolivie). Nous avons bien un bidon de deux gallons que nous avons fait remplir à Pozo Almonte, mais nous venons de nous rendre compte qu’il coule, alors ce matin nous avons dû nettoyer le porte-bagages! Nous avons roulé toute la journée pour nous rendre jusqu'aux sources thermales du salar de Surire. Nous étions accompagnés de flamants roses qui semblaient ne pas se préoccuper du tout des baigneurs juste à côté d'eux! Nous étions seuls dans toute cette immensité blanche, puisque le sel recouvre tout. Les montagnes entourant le salar sont aussi très pittoresques, et nous avons vu des vizcuchas (moitié lièvre, moitié écureuil), des vizcanas (même famille que les lamas je crois, mais avec une fourrure moins fournie de couleur fauve, cela ressemble un peu aux daims), et même deux condors dans le ciel. Malgré les routes de terre, nous nous disions que de nous rendre jusqu'ici en avait vraiment valu le coup. Pourtant, vendredi matin (8 août), quelle surprise au réveil de constater que la neige recouvrait tout, et que la tempête semblait continuer... Bien sûr, il avait fait froid durant la soirée, mais nous ne nous attendions certainement pas à la neige... Tout était blanc, on ne voyait absolument pas où était la route, alors nous avancions très lentement. Après avoir traversé le Parc Surire, la route de terre continuit vers la Bolivie (Tambo Quemado), pour encore 250 kilomètres environ. Nous sommes arrivés à un col dans les montagnes où une douzaines d'énormes camions étaient bloqués, à cause de la glace. Personne ne pouvait reculer, et un camionneur nous a demandé de rebrousser chemin pour aller chercher de l'aide à l'entrée du parc, à environ une vingtaine de kilomètres de là. Nous étions un peu réticents, puisque nous avions juste assez d'essence pour nous rendre en Bolivie (aucune station entre Pozo Almonte et la Bolivie) , mais le camionneur nous a assuré que les services de voirie pourraient nous fournir du gaz... Alors que nous étions presque à l'entrée du parc, nous avons rencontré un bulldozer et le camionneur que nous transportions avec nous nous a demandé de le débaqrquer parce qu'il connaissait le conducteur... Nous nous sommes rendus à l'administration du parc et pas de chance, les pompes étaient hors service, et ils n'avaient aucun bidon d'essence... Nous avons décidé d'attendre, que pouvions-nous faire d'autre? Finalement, l'électricité est revenue (ce n'est pas tous les jours qu'ils ont des tempêtes de neige au Nord du Chili), et nous avons acheté 15 litres d'essence (à 2$ le litre) pour pouvoir poursuivre notre route, en laissant un cigare au garde, parce que les particuliers ne sont pas autorisés à s'approvisionner en essence à cet endroit, même s'ils paient! Nous avons dépassé tous les camionneurs, qui avaient de la difficulté à avancer parce qu'ils ne sont pas habitués à la neige et que leurs pneus ne sont pas conçus pour cela j'imagine. Certains faisaient des bonhommes de neige sur le bord de la route, et tout le monde semblait ravi, même s'ils étaient bloqués à cause de la température. C'est vrai que les paysages tout blancs avec les montagnes couvertes de neige et le ciel d'un bleu intense étaient d'une incroyable beauté... Nous avons emprunté un tout petit chemin de terre et franchi six ruisseaux avant de nous rendre en Bolivie, car sur la carte routière que nous avions, ce chemin semblait plus court, mais nous n'avons rencontré aucune âme qui vive en chemin. Lorsque nous sommes arrivés en Bolivie (après toutes les difficultés pour traverser les douanes) et que nous avons fait le plein d'essence, il nous restait 8 litres dans le réservoir. Nous voulions nous rendre au bureau de poste de La Paz avant la fermeture à 20 heures, alors nous avons sauté les repas et roulé le plus vite possible. Pierre m'a déposé au bureau de poste afin de trouver un endroit pour stationner (au centre-ville de La Paz, c'est difficile), et lorsque j'ai demandé à la préposée et qu'elle m'a dit qu'ils n'avaient toujours rien, j'ai éclaté en pleurs! C'était tout à fait impossible qu'un colis express dont les frais d'expédition se montaient à 50 dollars ne soit pas encore arrivé, alors qu'il avait été posté depuis un mois... Finalement, la dame a accepté d'aller vérifier dans les colis avec des problèmes d'adresse et miracle, le colis était arrivé depuis le 17 juillet, alors qu'il avait été p0sté le 11, soit 6 jours... Cela veut dire que les trois fois où nous sommes allés vérifier, le colis était là! J'ai fait des fettucini aux moules pour le souper, après que nous nous soyions installés dans un stationnement payant, le Parquéo La Paz sur la rue 20 Octobre. Ce matin, nous retournerons voir Volkswagen Auto Motors (ils sont fermés le samedi, mais parfois, les mécaniciens travaillent quand même). La chaufferette avant nous a lâché, et nous en avons besoin pour dégivrer les fenêtres, surtout si nous faisons le salar d'Uyuni. Et nous utilisons souvent le chaufffage avant lorsque nous montons dans les montagnes pour refroidir un peu le moteur. Je sais, c'est difficile à croire, mais cela empêche la température du moteur de monter, c'est un truc que nous avons appris lorsque nous avons monté le Mont Washington. Nous voulons aussi acheter d'autres livres, d'autres DVD, de l'eau, etc... En principe, nous quitterons La Paz pour Potosi (mine d'argent des siècles derniers) dès que nous aurons terminé nos courses, mais comme nous sommes en fin de semaine et que demain est un jour politique important ici, nous verrons! Un beau bonjour à nos amis et à notre famille que nous manquons beaucoup!