28 décembre 2008

Argentine (Los Antiguos, Parc Perito Moreno)

Nous avons campé à Bahia Jara, juste avant Chile Chico, jusqu’au 23 décembre, et le lendemain (le mercredi 24 décembre), nous nous sommes arrêtés à Chile Chico pour relever nos courriels et faire le plein d’essence avant de passer en Argentine. En cette veille de Noël, le passage de la frontière était un peu plus long (quarante minutes) mais contrairement à ce que l’on nous avait dit, il n’y a eu aucun contrôle phytosanitaire (fruits, légumes, viande et produits laitiers). Marina, du bureau touristique de Los Antiguos (tout près de la frontière argentine) nous a donné plusieurs bons tuyaux et nous avons donc décidé d’entreprendre le Grande Circuito Camarco Noroueste, aussi appelé “Camino del Monte Zeballos” suite à ses recommandations. Nous avons campé sur la plage, et bien sûr, nous avons célébré le réveillon avec un bon steak (nous nous ennuyons un peu de la dinde traditionnelle et des tourtières) et un bon vin. Le lendemain matin (Noël), nous avons décidé d’entreprendre le fameux circuit sur des chemins qu’on annonce comme étant “intransitables” (sans doute que les fermiers n’enlèvent pas leurs pancartes après l’hiver, ou peut-être qu’ils ne veulent pas que les gens utilisent leur route). Notre véhicule a bien assuré, même si certains passages étaient un peu difficiles. Les paysages étaient tout simplement superbes! Ce chemin est le plus élevé de la province de Santa Cruz, et il permet d’apprécier les montagnes andines, les formations géologiques bizarres, les lagunes aux eaux d’un vert intense, et bien sûr quelques glaciers. Nous nous sommes rendus jusqu’au Lago Posadas, mais malheureusement, il n’y avait aucun chemin d’accès pour le véhicule nous permettant de camper au bord du lac. Nous avons continué vers la Péninsule, mais nous avons emprunté une piste terrible et la pauvre Westfalia n’a pu monter la pente trop raide et trop sablonneuse. Nous avons reculé jusqu’à une grosse pierre que nous n’avions d’abord pas vue et qui aurait pu déchirer le dessous du véhicule. Par une chance incroyable (nous n’avions rencontré qu’un véhicule durant toute la journée), un camion est venu aussitôt nous porter secours (3 jeunes hommes qui ont enlevé la pierre et qui avaient une pelle pour nous déprendre). Finalement, nous sommes arrivés au bout du chemin, et nous avons campé entre les lacs Posadas et Furioso, derrière les arbres pour nous abriter du vent. Si c’était à refaire, nous aurions probablement pris la route 41, juste après l’estancia Sol de Mayo, mais nous voulions voir les fameux lacs de glaciers… La route après la bifurcation pour la route 41 est vraiment difficile, peu recommandable pour les véhicules à deux roues motrices, et les lacs sont beaux, mais il y a tellement de vent ici que l’on ne sort pas dehors longtemps! Vendredi matin (26 décembre) nous avons rencontré un Français au volant d’un fameux Toyota 4X4 “fourgon”, un ancien diplomate au Paraguay qui a vécu longtemps en Afrique, Joël Fessaguet. Nous avons échangé un peu avec lui, et nous avons ensuite poursuivi notre route vers Cueva de Los Manos. Notre véhicule nous cause des ennuis, et la consommation d’essence au plein (60 litres) est maintenant de 300 kilomètres, alors que nous pouvions auparavant faire 400 kilomètres sur un plein d’essence. Et ici, sur ces routes de terre aux paysages désertiques, les stations-service se font rares… Nous espérons pouvoir faire changer le filtre à air à Buenos Aires, et en attendant, gardons les doigts croisés! Nous avions demandé au bureau touristique de Los Antiguos de vérifier les prix d’entrée pour le site archéologique Cueva de Los Manos, et après avoir téléphoné, on nous avait confirmé que le prix pour les étrangers était de 15 pesos, alors qu'il était de 7 pesos pour les locaux. Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, il fallait payer chacun 50 pesos. Comme nous avons vu souvent des graffitis préhistoriques depuis le début du voyage, nous avons décidé de ne pas encourager cette pratique (ils pourraient au moins donner la bonne information aux bureaux touristiques) et de plus, cette tarification différente pour les étrangers nous dérange, car nous ne sommes pas en Inde après tout… Oui, nous avons fait un détour de 100 kilomètres, mais cela nous a permis d’admirer un superbe canyon! Nous sommes ensuite repartis vers le parc Perito Moreno en fin d’après-midi, et le véhicule a avalé deux cents autres kilomètres de route de terre, avec des vents de côté et de face très violents. Nous avons très hâte d’en avoir fini avec ces routes de poussière, et nous espérons aussi que nous ne manquerons pas de carburant… Le samedi 27 décembre, malgré le grésil et les bourrasques de vent, nous sommes allés faire une petite promenade autour du lac Burmeister avec Joël (nous étions heureux lorsque nous avons constaté sa présence en arrivant au parc), et nous avons apprécié les paysages sauvages. Nous avons pu observer des cygnes à col noir, des flamencos, des oies et des canards sauvages, ainsi que des guanacos. Nous avions pensé rester ici au moins trois jours, mais avec le vent et le froid (3 degrés le jour)… Dimanche matin, comme il y avait beaucoup de neige sur les sommets et que le vent était encore très violent, nous avons décidé de partir vers Gobernador Gregores pour refaire le plein d’essence (environ 220 kilomètres), puisque nous n’avions pas tellement le goût de marcher par cette température. Lorsque nous sommes arrivés au village, pas de chance, la station-service n’avait que du diésel, et ils nous ont dit qu’ils attendaient une livraison pour lundi. Nous sommes allés au camping municipal, mais comme l’endroit semblait plutôt délabré, nous avons décidé de nous installer à la station-service, ce qui nous n’avions pas fait depuis des mois. Nous en avons profité pour faire la rotation des pneus, et nous nous sommes rendus compte que le gros ressort qui entoure l'amortisseur arrière droit était cassé. Nous savions qu’il fallait changer les amortisseurs, mais le ressort en plus, c’est vraiment le comble ! Que voulez-vous, avec les routes éprouvantes que nous franchissons, j’imagine qu’il fallait s’y attendre. Comme il n’y a pas de garage qui peut effectuer le travail dans les environs, nous essaierons de nous rendre jusqu’à Punta Arenas au Chili, qui compte une zone franche (plus de marchandises et de pièces mécaniques, habituellement). Nous avons été un peu surpris de constater que même dans les cafés Internet, on double le prix pour les étrangers. Nous avions l’habitude pour les parcs nationaux et l’essence… Mais heureusement, je crois que cette pratique n’est courante que dans le Sud de l’Argentine ! Ce matin (lundi le 29 décembre), nous attendons encore la livraison d'essence pour pouvoir continuer notre route. Finalement nous passons notre journée à attendre, alors j'imagine que nous coucherons encore ici ce soir... Les vents ont secoué notre véhicule toute la nuit passée , mais il n'y a que très peu de traffic ici. Joyeuses fêtes à la famille et aux amis, vous nous manquez tous beaucoup!