17 janvier 2008

Traverser le Darien Gap


Après avoir fait le plein de gaz propane, (un seul endroit, à la sortie de David, et en plus nous avons dû attendre que l’heure de la sieste soit terminée) nous nous sommes finalement dirigés vers la plage de Santa Clara. Il y a beaucoup plus de palapas (sorte de parasols avec toits de chaume) qu’il y en avait il y a trois ans, mais dès la tombée de la nuit, l’endroit redevient désert. Le camping est aussi 3 fois plus cher qu’il y a 3 ans, mais cette plage est toujours aussi spéciale ! Le sable est blanc, il y a une île non loin de là et plusieurs bateaux qui pêchent au loin, et le vent frais du large est certainement très rafraîchissant ! Nous avions contacté Evelyn Batista pour le cargo devant transporter l’auto en Colombie, et nous avions convenu d’un rendez-vous le 15 janvier en matinée. Lorsqu’elle a examiné nos papiers ce jour-là, nous nous sommes rendus compte que tout était à refaire, parce que le document original Extranjero Entrada était mal imprimé. Nous avions protesté lorsque nous avions reçu ce document, mais on nous a dit qu'il n'y avait rien à faire! Nous avons dû retourner à la douane, ce qui n’est pas une mince affaire, parce qu’il s’agit d’un sens unique et qu’il n’y a absolument aucune indication sur les bâtiments. Mais nous avions certainement une bonne étoile, puisqu’un policier nous a escorté pour nous montrer le chemin. Ensuite, il nous fallait nous rendre au poste de police pour un contrôle du véhicule, mais comme il pleuvait, le policier ne pouvait faire son inspection. Il y a une affiche dans leurs bureaux qui dit que si le moteur est sale ou qu’il y a de la pluie, ils ne font pas l’inspection. Puis ensuite, même s’ils étaient plusieurs, tout le monde est allé dîner en même temps et nous avons dû attendre une autre heure et demie. Pour faire une histoire courte, nous sommes sortis à seize heures trente de la PTJ, et heureusement, la douane était encore ouverte en raison du carnaval proche… Habituellement, ils ferment à seize heures. Mais arrivés à la douane, alors qu’habituellement tout est réglé en 15 minutes, la dame âgée avait de la difficulté à cause de l’ordinateur, et il a fallu l’aide d’une de ses consoeurs pour localiser nos papiers ! Et une chance que j’ai demandé pour l’étampe dans le passeport indiquant que nous pouvions quitter le pays sans notre véhicule, parce que personne ne semblait y avoir pensé ! Nous avons quitté les bureaux de la douane à dix-huit heures…

Le lendemain matin, retour chez Barwil, où Evelyn nous dit qu’il manque le document de la police. Elle vérifie auprès de la douane, et ils lui disent qu’ils essaieront de localiser le document en question et qu’ils rappelleront. Une demie-heure plus tard, ils appellent pour dire qu’ils ont retracé le fameux papier, mais il faut se rendre encore une fois à la douane, puisqu’il ne leur est pas possible de nous le faire parvenir par taxi ou autrement ! Pendant ce temps, je m’arrange pour acheter les billets d’avion pour la Colombie, mais le site de la compagnie colombienne Aires, qui est plus économique que Copa Airlines, Continental, Delta ou America Airlines, est seulement en espagnol, et les documents à remplir sont nombreux. J’imprime la confirmation, mais histoire de ne rien oublier, nous nous rendons tout de même à l’aéroport pour nous assurer que tout est en ordre. Tout semble parfait, mais l’aéroport se trouve à presque trente kilomètres du Pont des Amériques, et si nous avons pris l’autoroute payante pour nous y rendre, nous avons dû manquer une indication pour revenir, car le chemin du retour a été terriblement lent et congestionné (la chaleur à Panama est incroyable) ; il n’y avait aucun péage mais j’aurais préféré cent fois l’autoroute… Disons aussi que cela a été toute une histoire pour payer le passage de la van chez Barwil, car ils n’acceptent que l’argent comptant, et les guichets automatiques allouent seulement un retrait de 500$ par jour ici, alors il nous aurait fallu trois jours… Nous avons communiqué avec la Caisse St-Raymond de Hull, mais nous avons dû réessayer deux fois avant de pouvoir finalement sortir le montant nécessaire. Je dois dire qu’en mentionnant que nous appelions du Panama, l’attente n’a pas été trop longue, contrairement à la dernière fois, ou nous avons dû attendre deux fois une demie-heure alors que nous payions l’appel interurbain…

De plus, nous avons essayé de réserver notre hôtel en Colombie, mais nous n’avons pas reçu de confirmation. Au moins, avec les adresses, nous devrions nous débrouiller, et s’ils sont complets, nous frapperons à une autre porte… Nous volons tard en soirée, mais nous n’avons pas le choix, il faut se plier aux horaires des compagnies aériennes !

Nous avons rencontré Annie et Wolfgang au Balboa Yacht Club, un couple d'Autrichiens extrêmement gentils qui voyagent dans leur Mercedes-Benz depuis 10 ans! Nous avons échangé des cartes avec eux, et nous aurions aimé passer plus de temps avec eux, mais ce n'était pas possible, il devaient partir et nous aussi!

Demain nous nous rendrons à Côlon, un endroit peu recommandable du Panama, sur la côte Atlantique. Nous devons être au port Manzanillo à 8 heures du matin, et nous espérons que tout se passera bien ! Il paraît que le départ du Panama est la partie facile, puisqu’en Colombie, c’est vraiment compliqué, à ce que l’on dit ! Nous prendrons un autobus de Côlon à Panama avec nos sacs à dos (environ 3 heures), et nous nous dirigerons ensuite vers l’aéroport (nous devons arriver 3 heures avant le vol…) Croisons les doigts que tout ira bien ! En passant, Evelyn Batista de chez Barwil est extrêmement efficace et gentille. Nous la recommendons à tous les voyageurs qui doivent placer leur véhicule dans un cargo pour la traversée du Darien Gap!